Entre Moirans-en-Montagne et Berne, en Suisse, victoire au sprint du Slovaque Peter Sagan, sa troisième. À moins d’une semaine de la fin de l’épreuve, la lassitude s’est emparée de la caravane…
L'une des salles de presse du Tour 2016. |
Observation crédible, évidemment. Et presque rassurante: nous avons assez écrit à quel point les coureurs flashés au-delà de 400 watts étaient suspects.
«Pour être honnête, je m’attendais à être plus attaqué, et particulièrement par l’équipe Movistar», confessait Christopher Froome. D’où la question centrale: qu’attend Quintana? Son directeur sportif tentait de répondre: «Nairo se sent bien. Mais attaquer après une semaine passée à lutter contre le vent, c’est compliqué pour un coureur de son gabarit.» Si le Colombien possède, en effet, un passif de dix kilos et de dix-neuf centimètres sur Froome (59 kg contre 69 kg, 1,67 m contre 1,86 m), l’explication nous paraît néanmoins insuffisante, comme si le grimpeur avait été placé sous une surveillance invisible. Son coéquipier Valverde voulait y croire: «Nairo attaquera lorsqu’il sentira qu’il pourra faire mal.» Aura-t-il seulement le feu vert de la justice immanente du cyclisme biologisé?
«Il n’y a pas le feu au lac», devaient penser les Suisses, hier, qui attendaient depuis quatre ans le retour de la Grande Boucle chez eux. Il reste pourtant moins d’une semaine après l’étape entre Moirans-en-Montagne, dans le Jura français, et Berne (209 km), qui n’offrit hélas rien d’autre qu’un paysage bucolique et une victoire au sprint du Slovaque Peter Sagan, sa troisième. Mais rassurez-vous, à la veille de la journée de repos en Suisse, tout allait bien côté montures. Chaque jour, les vélos font l’objet de multiples contrôles, déjà 2 500 recensés: caméras thermiques, tablettes à résonance magnétique, rayon X…
Pendant ce temps-là, les suiveurs espèrent en vain que ceux qui chevauchent ces mêmes bécanes se dressent au moins au niveau de l’événement. N’y voir aucune raison de cause à effet. Sauf à considérer que les organismes des pédaleurs, soumis aux passeports biologiques, seraient eux aussi tellement inspectés qu’il deviendrait compliqué pour certains de se dévoiler au-delà de la logique de leurs paramètres sanguins. Il paraît toutefois que le caractère d’un coureur n’a pas grand-chose à voir avec la chimie et la mécanique pure.
[ARTICLE publié dans l'Humanité du 19 juillet 2016.]
1 commentaire:
Bonjour,
En general, j'apprecie vos articles sur le.tour' mais j'avoue etre en difficulte de comprehension sur celui de la 16 etape et notemment sur le dernier paragraphe.
Les suiveurs esperent que ceux qui chevauchent ces memes bacanes se dressent au niveau de l'evenement ? Qui se cachent derriere "ceux" et quel pourrait etre l'evenement ?
Qui sont les certains de la phrase suivante ? A quoi le caractere d'un coureur a a voir ?
Merci pur vos precisions.
Christine
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