dimanche 29 septembre 2019

Droite brune

Pendant que la France rend hommage à Jacques Chirac, la droite extrême se réunit autour de Marion Maréchal et d'Eric Zemmour... 

Il y a parfois, dans l’entrechoquement de l’actualité politique, de bien curieux hasards qui laissent un goût amer au fond de nos gorges raclées. Tandis que la France rend hommage à Jacques Chirac, en assumant tant bien que mal l’ambiguïté d’un personnage emportant avec lui cinquante ans de vie publique tapissée d’ombres et de lumières, une étrange «convention de la droite» aux porosités douteuses se déroulait, samedi à Paris, autour de Marion Maréchal. La petite-fille de Jean-Marie Le Pen et nièce de Marine avait convié le ban et l’arrière-ban des droites catho-identitaires, ségrégationnistes, ehtnocentristes, colonialistes et poujado-pétainistes. En somme: une partie de la droite extrême en compagnie de l’extrême droite excitée, qui croit en son destin nationaliste en usant d’une rhétorique si ultraconservatrice et réactionnaire qu’elle donne la nausée. La droite brune dans toute son horreur…

«Demain, nous serons au pouvoir», a même affirmé Marion Maréchal, peu après l’intervention du sinistre Éric Zemmour. Parlons-en, de l’histrion de la France rance. Sa condamnation définitive pour «provocation à la haine raciale», le 17 septembre, ne l’a pas empêché de débiter sa haine ordinaire sous la forme d’un réquisitoire ordurier, affichant à plusieurs reprises sa peur d’une supposée «extermination de l’homme blanc hétérosexuel et catholique», qui, selon lui, serait «le seul ennemi à abattre», «le seul à qui on fait porter le poids du péché mortel de la colonisation, de l’esclavage, de la pédophilie, du capitalisme, du saccage de la planète, le seul à qui on interdit les comportements les plus naturels de la virilité depuis la nuit des temps». Vous ne rêvez pas.

Derrière cette défense de «l’homme blanc hétérosexuel et catholique», c’est bien l’immigré que le polémiste a continué d’accuser, sous les applaudissements d’une salle hystérisée par la thèse complotiste, guidée par la folie du repli identitaire, de la xénophobie et de l’autoritarisme assumé, entre Action française revisitée et altérophobie traditionnelle. Loin de la droite incarnée par Jacques Chirac, du moins celle des dernières années…

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 30 septembre 2019.]

jeudi 26 septembre 2019

Moment(s)

La France vit dans un état de tension majeur… 

Cause. Côté salut public et nobles causes, nous qui rêvions et luttons pour le renouveau d’une République à la française, nous voilà donc, jusqu’au cou, plongés dans une démocratie à l’anglo-saxonne par laquelle la relation client remplace peu à peu les acquis et l’esprit des services publics. Le train du monde – et de notre pays en premier lieu, sans chauvinisme aucun – nous paraît délictueux et frauduleux. La langue de la gestion comptable et financière s’est même substituée à celle des Illustres, et quand Mac Macron prend la parole, écoutez bien, nous ne savons en vérité qui nous devons écouter. Le technocrate pétri de précision ? Ou le président en mission œcuménique au profit des puissants? De cet imaginaire glaçant, devenu réalité imposée, nous sentons poindre une sorte de tentation autoritaire, idéologique et pratique. D’autant qu’une partie non négligeable de nos concitoyens en âge de voter se déclarent ouvertement tentés par les manières fortes, se délestant de l’idée même de «démocratie» en souhaitant un «régime fort» de type bonapartiste, voire pire. De Nicoléon à Mac Macron, de dérives en dérives, le culte du gagnant a pris le pas sur l’intérêt général et les causes communes. Nous n’y étions pas préparés, mais nous y sommes. Un peu hagards, très révoltés. Comme l’écrivait Régis Debray dans Bilan de faillite (Gallimard, 2018): «Un voyage en business class ou une marque de blouson reste une contrefaçon, à côté des bouffées d’oxygène qu’offre, à de rares moments, l’adhésion à une cause poussée jusqu’à l’oubli de soi.»

Tactique. Sans excès d’optimisme aucun (sauf à sombrer dans un pessimisme éthique), le bloc-noteur le sait et le répétera inlassablement: les combattants oublieux d’eux-mêmes existent encore, plus nombreux qu’on ne l’imagine. Eux connaissent le goût du sel parce qu’ils ont le sens de l’existence. Le «moment» s’avère d’ailleurs propice. Retraites, climat, services publics, indemnisations chômage, gilets jaunes: gare à l’incendie! Autant le dire, la France vit dans un état de tension majeur et nul ne peut prévoir si les colères ne vont pas se coaliser sous la forme d’une mobilisation de masse qui, espérons-le du moins, pourrait rivaliser avec celle de l’hiver 1995. Du côté du Palais, la menace de cette contagion inquiète sérieusement.

jeudi 19 septembre 2019

Rêverie(s)

L’après-Fête, moment particulier…

Rassembleurs. «Ouah!!! C’est donc ça, la Fête de l’Huma…» Quelque chose du bonheur, dans la bouche de ce jeune homme touchant à sa majorité, qui n’en finissait plus, au crépuscule de la quatre-vingt-quatrième édition, de décrire sa première participation, de stand en stand, de débats en concerts, un parmi la foule innombrable, dont les yeux régalaient autant de fatigue que d’extase. Comme le relatait cette semaine dans nos colonnes l’écrivain Hervé Le Corre: «Voilà, la Fête de l’Huma, c’est tout ça. Même si l’Humanité n’est pas à la fête tous les jours.» Pour nous tous, chaque année recommencée, le même dilemme. Comment «gérer», sinon «digérer» l’après-Fête? Moment particulier, n’est-ce pas? Quand «le tout» retombe brutalement et que l’acte concret, dans sa complétude assouvie, se transforme en rêveries inachevées – comme si nous étions tous dépositaires d’une gigantesque chaîne de mains liées les unes aux autres, ragaillardis que nous sommes par cette envie de frapper un grand coup dans la fourmilière de la matière politique (par ce qu’elle possède de plus noble) afin de nous élever collectivement plus haut que nous-mêmes. Par la Fête, notre meilleure alliée, nous cherchions trois choses élémentaires : de la mémoire vigilante ; du partage ; et des mots pour exprimer l’à-venir. Sur tous les sujets, le Peuple de la Fête – moins embryonnaire qu’on ne le pense – aspire à un projet neuf et à un pacte commun, sans lesquels aucune dynamique populaire claire et ferme sur ses intentions ne verra vraiment le jour et ruinera tous les espoirs dans la dispersion et la division. Comment le résumer d’une formule simplifiée ? Disons que nous inventons le «quoi», avant d’imaginer le «qui», bien que les deux soient intimement imbriqués. Le «quoi» d’une société différente; le et les «qui» rassembleurs.


mardi 17 septembre 2019

Jouer la peur

Parlant de l'immigration devant les parlementaires de sa majorité, le chef de l’État a repris la rhétorique du Rassemblement national. 

Ainsi donc, comme l’un de ses pires prédécesseurs – Nicolas Sarkozy pour le nommer –, notre président a perdu tout sens de l’État. Afin de «séduire» l’électorat populaire, Emmanuel Macron s’empare de la politique migratoire. Il déclare vouloir «préparer notre pays aux défis contemporains qui font peur», sauf que, à l’écouter, l’immigration serait le plus important de ces enjeux. Que les choses soient claires: il ne s’agit pas d’un «glissement sémantique» mais bien d’une dérive droitière. 

La stratégie adoptée – contrer l’extrême droite sur son propre terrain – laisse pantois pour ce qu’elle masque mal: une odieuse visée électoraliste. Le président se prétend ultime rempart des Le Pen et Maréchal, mais souffle sur les braises des plus bas instincts. Et il y a plus grave. Outre qu’il oppose les classes populaires à l’immigration, il transforme ces mêmes classes populaires en haut lieu privilégié de la xénophobie. On croit rêver!

Par ses façons assumées de reprendre la thématique fétiche des extrémistes de droite, le procédé de Macron s’avère dangereux et mortifère. Dans sa volonté de rester en tête-à-tête avec les nationalistes d’ici à 2022, à l’image des dernières européennes, il tend une passerelle vers le RN. Comme s’il fallait regarder à l’extrême droite dès que nous évoquons l’immigration. Toujours le même ressort indigne, jouer sur les peurs. Une bonne fois pour toutes: le «problème» des quartiers populaires n’est pas l’immigré mais la crise sociale! Combien de fois faudra-t-il l’écrire et le clamer pour que cette élémentaire vérité pénètre les esprits? Non, l’immigration n’est pas responsable des maux de la France!

Car, pendant ce temps-là, la société craque, souffre et se bat, dans les quartiers, dans les zones rurales, dans les hôpitaux, dans les écoles, partout où l’atomisation sociale détruit tout. Et quelle est la seule réponse du chef de l’État? La stigmatisation de l’immigration. En banalisant la réaction identitaire, Macron portera, à son tour, une responsabilité historique. Nous voilà loin, très loin, des mots de Nelson Mandela: «Je suis parce que Nous sommes »

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 18 septembre 2019.]

jeudi 12 septembre 2019

Commun(s)

L’avenir de l’Humanité et sa Fête.

Créance. Les idées ouvrent le chemin qui se fraie sous nos semelles. Le soleil va s’obstiner durant trois jours, à La ­Courneuve, enfonçant ses rayons, brèche après brèche, pavant la terre d’une fraternité à peine perdue de vue, d’une année l’autre, telle une route qui a depuis longtemps perdu tous ses secrets. Nous donnerons de la voix à chaque déplacement, pour soutenir l’existence de l’Humanité. Quel meilleur lieu que la Fête? Chacun sait que le journal fondé par Jean Jaurès traverse l’une des crises financières les plus épouvantables de sa longue existence, et que, dans un mouvement spontané dont il convient d’apprécier l’ampleur avec gravité et enthousiasme, des centaines et des milliers de témoignages continuent d’affluer à la rédaction, avec une accélération notable ces derniers jours, due à la préparation de l’événement. Vous connaissez l’expression: nous sommes poussés dans le dos. Car cette épique aventure collective nommée l’Humanité ne nous est pas tombée du ciel. Le bloc-noteur l’a déjà écrit: nous disposons d’une créance militante, la plus belle que nous puissions imaginer. Une certaine idée du partage collectif, partant du principe avéré que l’âme du journal, ses jolis emportements comme ses failles appartiennent à nos lecteurs et à tous ceux, innombrables, qui le soutiennent par le cœur et l’esprit. Personne ne s’en sort jamais seul. Les humains se sauvent ensemble ou pas du tout. Et nous ne sommes pas seuls!

Sacré. Par son attachement viscéral à «son» journal et ses envies d’en découdre pour le sauver, le peuple de la Fête le sait mieux que quiconque: notre histoire plus que centenaire, sans rentrer dans le détail de ses mécomptes (il y en a) et de ses merveilles (tant et tant), a dans son cœur un pacte avec la durée. Qualifions-la de temps-long. C’est rare, le temps-long. C’est même sacré. Il s’apparente à une vaste chaîne d’unions qui dépasse le passé et le présent. Ces mains tenues et solides constituent l’unité même de l’histoire de l’Humanité, ce « ­patrimoine national » qui est tout sauf un musée. Pour s’en rendre compte, il suffit d’entrevoir l’inimaginable: que le journal de Jaurès puisse disparaître. Et imaginer – un instant, un instant seulement - la France dépourvue de ce bien commun, orpheline. Ce serait se taire, ne sachant plus répondre aux peines et aux alternatives du monde, cesser d’être le couteau bavard des plaies humaines. Dans ce journal aux multiples facettes qui extasient durant la Fête, le journalisme n’est pas un testament mais un acte de vie chaque jour ­recommencé, un cri de naissance perpétuel qui renvoie au cri de l’homme assassiné.

dimanche 8 septembre 2019

Les mots des maux

Lilian Thuram est donc accusé de «racisme anti-Blancs». La bonne blague...

Une imprécision de langage, peut-être. Une erreur de diagnostic, certainement pas… Le procès public instruit contre Lilian Thuram, cible de virulentes critiques depuis sa réaction aux cris de singes subis par Romelu Lukaku à Cagliari, en dit bien plus sur le monde du football et la société française que les déclarations qui l’ont provoqué. Ainsi donc, voici le retour du «racisme anti-Blancs» dans le débat polémique, thème imposé par toute la fachosphère et repris à leur compte, ces dernières années, par de nombreuses personnalités, Alain Finkielkraut en tête, et tous ceux qui portent l’inquiétude névrotique de la préservation d’un espace français fantasmé. L’ex-international est à son tour accusé d’alimenter ce «racisme anti-Blancs», en raison d’une interview parue dans le journal italien Corriere dello Sport. Pour dénoncer les maux de la xénophobie, voici les mots de Thuram: «Il faut prendre conscience que le monde du foot n’est pas raciste, mais qu’il y a du racisme dans la culture italienne, française, européenne et plus généralement dans la culture blanche. Il est nécessaire d’avoir le courage de dire que les Blancs pensent être supérieurs et qu’ils croient l’être.»

L’usage de l’expression «les Blancs», globalisante, serait si grave qu’elle provoque une réaction médiatico-politique de très grande ampleur. Grave au point qu’il faille en débattre sur toutes les chaînes d’information en continu, en invitant des représentants du RN (ex-FN) et tout ce que la médiacratie compte «d’experts» en ethnocentrisme occidental, comme si le morceau de phrase de Thuram devenait central et que la question n’était plus que des Noirs soient accueillis par des cris de singe dans des stades, devant l’indifférence des autorités. De manière hallucinante, le problème ne serait plus le racisme ordinaire – et la possibilité de le penser en tant que système – mais bien qu’une personne concernée au premier chef ait osé en chercher et en exposer les causes. Résumons: qu’un homme noir, admirable depuis toujours dans ses combats, se permette de dénoncer un racisme structurel dérange bien plus que le racisme lui-même !

Lilian Thuram a pourtant raison: dans les stades italiens, français et européens, trop de pseudo «supporters» blancs crient leur haine en toute impunité et affirment leur supériorité comme leur suprématisme. C’est un éditorialiste de l’Humanité – un Blanc – qui l’écrit. Sera-t-il lui aussi accusé de «racisme anti-Blancs»?

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 9 septembre 2019.]

jeudi 5 septembre 2019

Antisémite(s)

Yann Moix, une jeunesse française.

Nausée. L’affaire Yann Moix – surgie dans la torpeur de fin août comme un coup de semonce médiatico-culturel dont la France des Lettres a le secret – ne se limite pas à une guerre de tranchées familiale, ni à la question du repentir possible face à des «erreurs de jeunesse». D’autant que l’intéressé maîtrise mal la cadence et la sincérité de ses mea culpa. À la suite des révélations de l’Express, n’oublions pas, en effet, qu’il lui avait déjà fallu s’y reprendre à deux fois avant d’avouer qu’il était bel et bien l’auteur non seulement de dessins, mais aussi de textes publiés dans un petit magazine étudiant, Ushoahia, à tendance négationniste et ouvertement antisémite. Une petite semaine avant cette tempête, Grasset avait publié le nouveau livre de Yann Moix, Orléans, dans lequel il raconte en détail sa supposée enfance martyre, aussitôt niée par son père, puis surtout par son frère. En quelques jours à peine, l’écrivain venait de passer de candidat au futur Goncourt au statut, peu enviable, d’auteur de dessins et de textes antisémites dont la lecture donne la nausée. Car, venant d’un donneur de leçons de morale sur tout et n’importe quoi, nous sommes très loin de la «bande dessinée». Après avoir menti et dissimulé ces abjections, tout autant que ses anciennes fréquentations – Frédéric Chatillon, Marc-Édouard Nabe, Alain Soral, Robert Faurisson –, voilà Yann Moix mis au jour sur des faits de jeunesse (certes) et contraint à une grande scène de repentance publique. Comme l’a écrit cette semaine l’écrivain Marc Weitzmann, «on est ainsi passé (…) du révisionnisme familial au révisionnisme tout court». Le fond rance de ce pays, toujours recommencé. Auquel nous devons ajouter l’environnement germanopratin, favorable aux amitiés obscènes et faussement subversives dont Moix peut se revendiquer. Weitzmann précise: «C’est l’histoire d’un jeune provincial dont l’arrivisme et le goût pour l’abjection vont rencontrer un certain air du temps.» Ce qui le conduira à préfacer l’étrange livre de Paul-Éric Blanrue, le Monde contre soi. Anthologie des propos contre les juifs, le judaïsme et le sionisme (éd. Blanche), qui, « sous couvert de défense des juifs, n’est rien d’autre qu’une apologie complotiste de l’antisémitisme à la façon d’Édouard Drumont», comme l’a expliqué l’historienne Élisabeth Roudinesco dans une tribune donnée au Monde. Dans cet ouvrage, Blanrue dresse la liste des vrais antisémites : Moïse, Isaïe, Spinoza, Lévi-Strauss, Clemenceau, Freud, Einstein, Stefan Zweig, Zola, Proust, Pierre Assouline, etc. «A-t-il regretté d’avoir rédigé cette préface ? demande Élisabeth Roudinesco. Pas vraiment, même s’il affirme ne plus fréquenter Blanrue. Lequel dit le contraire. (…) Accuser les juifs d’être responsables de leur propre persécution, voilà un des thèmes majeurs du discours antisémite. Et ce n’est pas en se déclarant philosémite, lecteur du Talmud, amoureux du judaïsme et d’Israël, que l’on parvient à s’extirper de la boue antisémite.»

Arrangements. La surréaliste prestation de Moix chez Ruquier, dans On n’est pas couché, sur France 2, a comme parachevé un processus bien établi rive gauche: dénoncer à la marge le passé de l’auteur – qui a de nouveau eu tendance à minimiser sa participation à coups de petits arrangements avec la vérité – tout en assurant la promotion de son livre. Une mécanique qui en dit long sur le fonctionnement d’un certain monde éditorial et journalistique, qui, en s’érigeant en arbitre d’une morale à géométrie variable par le spectacle et l’entre-soi, alimente le moulin à eau de la pire frange de l’extrême droite française. Elle éclaire aussi les compromissions d’un certain milieu littéraire, qui, au nom de l’esthétique, se dispense de penser politique et de «faire histoire». Le bloc-noteur n’en revient toujours pas: certains, évoquant un «péché de jeunesse», sont même allés jusqu’à comparer Moix avec le grand résistant Daniel Cordier. Tout est donc possible. Même la bénédiction de Bernard-Henri Lévy, pourtant violemment visé par les caricatures et les textes du jeune Moix, mais mentor de longue date de ce dernier, qui lui a accordé son «pardon  en raison d’un «changement de l’âme, une conversion intellectuelle». En somme, Yann Moix serait victime d’un complot de l’extrême droite. Ses anciens amis auraient profité de la sortie de son livre pour divulguer le secret de son passé antisémite. On croit rêver.

[BLOC-NOTES publié dans l'Humanité du 6 septembre 2019.]