Le peuple grec tient bon. L’heure est grave. Car cette bataille courageuse et historique au sein de l’UE peut permettre de renverser la logique délétère de l’austérité pour l’austérité.
N’écoutez pas les eurocrates, ils n’ont à la bouche que les mots «renoncements» et «concessions», ce qui masque mal leur volonté d’humiliation et de régression sociale. À les entendre s’époumoner, Alexis Tsipras aurait donc «plié» face aux usuriers qui saignent la Grèce depuis des années, au point de laisser cette fois la «porte ouverte» à un accord. Si le premier ministre grec a en effet formulé des propositions concrètes –qui devront être acceptées par son Parlement–, n’importe quel observateur sérieux doit reconnaître que le ton de ceux qui veulent mettre à genou le peuple hellène vient de changer. Une brèche vient-elle de s’ouvrir? Alors que depuis cinq mois les institutions européennes, au mépris de toute logique, refusaient de négocier vraiment avec le gouvernement grec élu démocratiquement, essayant de le faire capituler et de le contraindre à renoncer à son programme, Alexis Tsipras a tenu ferme sur des exigences qui constituaient autant de lignes rouges à ne pas dépasser, comme le refus d’augmenter la TVA sur les produits de première nécessité ou de l’énergie, un souhait du FMI.