Depuis quarante-huit heures, journaux, télés et radios
tournent en grande boucle pour «analyser» la perte de dix points de l’«indice
de satisfaction» du chef de l’État, comme s’il leur fallait prolonger l’une des
métaphores grégaires du Tour de France: quand on arrête de pédaler, on n’avance
plus…
Les commentateurs de
la «chose» publique ont décidément la mémoire tendre et sans doute
mériteraient-ils quelques sévères admonestations, histoire de leur rappeler que
la politique, c’est sérieux. Ainsi, il aura suffi d’un baromètre de l’Ifop pour
voir resurgir cette novlangue qu’aucune raison n’étayait jusque-là, sauf à
tordre la réalité. Lisez bien: «Pour
Macron, l’état de grâce est fini.» Depuis quarante-huit heures, journaux,
télés et radios tournent en grande boucle pour «analyser» la perte de dix
points de l’«indice de satisfaction» du chef de l’État, comme s’il leur fallait
prolonger l’une des métaphores grégaires du Tour de France: quand on arrête de
pédaler, on n’avance plus…
Voici donc «la fin» de l’«état de grâce» du monarque élu. Ah bon? Vous aviez vu un «état de grâce», vous? Les amnésiques règnent en maîtres. Ont-ils déjà tous oublié leurs explications – pourtant concrètes – sur le fait que Macron n’avait pas été élu par « adhésion » mais en grande partie «par défaut»? Et omettent-ils tous que ce président tient sa légitimité représentative de la pire élection parlementaire de toute notre histoire républicaine?
Voici donc «la fin» de l’«état de grâce» du monarque élu. Ah bon? Vous aviez vu un «état de grâce», vous? Les amnésiques règnent en maîtres. Ont-ils déjà tous oublié leurs explications – pourtant concrètes – sur le fait que Macron n’avait pas été élu par « adhésion » mais en grande partie «par défaut»? Et omettent-ils tous que ce président tient sa légitimité représentative de la pire élection parlementaire de toute notre histoire républicaine?
Les taux d’abstention aux
deux tours des législatives, 51,29% puis 57,4%, ne furent pas seulement un triste record
sous la Ve, mais bien le record absolu à des élections parlementaires depuis
l’instauration du suffrage universel, en 1848! Près des deux tiers des Français
en âge de s’exprimer n’avaient pas exercé leur droit… Et au cœur de l’été, à la
faveur d’un sondage, on vient nous parler de «l’état de grâce» de Macron, comme
si celui-ci avait seulement existé. Ce furent les quatre tours de scrutins
électoraux qui portaient en eux le venin de la disgrâce!
Ce qui se passe est plus prosaïque. Loi travail XXL, hausse de la CSG, baisse des APL, mesures fiscales favorisant les plus aisés, etc.: la multiplication des mesures libérales, certes prévues, est cette fois En marche forcée. Alors, chaque jour un peu plus, la France sociale craque. Résultat? La cote de Macron se situe deux points en dessous de celle de Hollande en juillet 2012. Accordons au moins du crédit à ce seul chiffre…
Ce qui se passe est plus prosaïque. Loi travail XXL, hausse de la CSG, baisse des APL, mesures fiscales favorisant les plus aisés, etc.: la multiplication des mesures libérales, certes prévues, est cette fois En marche forcée. Alors, chaque jour un peu plus, la France sociale craque. Résultat? La cote de Macron se situe deux points en dessous de celle de Hollande en juillet 2012. Accordons au moins du crédit à ce seul chiffre…
[EDITORIAL publié dans
l’Humanité du 25 juillet 2017.]
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