mardi 12 juillet 2011

Tour : et si Alberto Contador finissait à genou ?

Le triple vainqueur ne cache plus désormais qu’une douleur au genou droit le handicape. « Ce n'est pas bon », dit-il…
Depuis Le Lioran (Cantal).
Le Tour a posé ses valises et le chronicoeur tout fripé lave son linge sale. Comment déroger à la tradition. Désormais, lors de la première journée de repos, les suiveurs analysent les plaies béantes et regardent droit devant en s’allégeant des legs encombrants. Mais Alberto Contador le pourra-t-il ? Dimanche, dans des circonstances absurdes, le triple vainqueur a encore tâté du bitume. La guigne le poursuit et il le reconnaît: «Ce n'est pas mon Tour.» Inquiet et peu maître de lui-même, l’Espagnol se plaint même ouvertement d’une douleur «croissante au genou droit».

Le tenant du titre, invaincu sur un grand Tour depuis 2007, avait été retardé par une chute dès la première étape au Mont des Alouettes, avant de se retrouver de nouveau au sol mercredi dernier sur la route du Cap Fréhel. Incroyable accumulation. «Dimanche, je suis tombé sur le genou auquel je m'étais fait mal les fois précédentes», a expliqué le leader des Saxo Bank. «Mon guidon s'est pris dans la selle d'un autre coureur et je suis allé contre des spectateurs. Par malchance, mon genou a heurté une partie du vélo.» Pour la première fois, Alberto Contador ne cache d’ailleurs plus son pessimisme. «A mesure que passent les étapes j'ai de plus en plus mal, ça commence à me préoccuper. Je pensais au début que ce n'était pas grave mais ça s'est aggravé au fil de la course...» Pour le cycliste le mieux payé du monde (1), la journée de repos portait donc bien son nom. Mais hier, à l’issue de sa sortie d’entraînement, il ne s'est pas montré rassurant: «J’ai eu mal pendant toute l'étape vers Saint-Flour. Cette fois-ci, c'est à l'intérieur du genou. Ce n'est pas bon, pas bon… Je mets de la glace et je vais continuer à le faire avant le départ, mardi matin...»

Et à part ça? Thomas Voeclker savoure d’ores et déjà les jours mordorés qui s’offrent à lui. Les Schleck restent plutôt discrets. Cadel Evans, à l’expérience, contrôle la situation. Basso et Cunego limitent les dégâts. Quant à Luis-Leon Sanchez, deuxième au général, tout semble lui sourire… Sinon, les toubibs ont beaucoup œuvré dans les hôpitaux de la région. Par exemple sur Johnny Hoogerland, victime avec Juan Antonio Flecha, d’une voiture folle : les cuisses déchirées du Néerlandais ont nécessité la pose de 33 points de suture... A ce propos. Le pilote du véhicule de France Télévision, coupable de «comportement intolérable», a été exclu de l’échelon course. Le patron du Tour, Christian Prudhomme, a mis en cause «les médias». Mais de quels «médias» parle-t-il? Le chronicoeur et néanmoins pilote impénitent, s’est demandé ce qu’il venait faire là-dedans…

(1) Il percevra cette année un salaire de 5 millions d’euros avec l’équipe Saxo Bank.

 [ARTICLE publié dans l'Humanité du 12 juillet.]
(A plus tard...)

Aucun commentaire: