mardi 12 juillet 2011

Tour : André Greipel, un Allemand qui gagnait à être connu

Connaissiez-vous cet Allemand de 28 ans, vainqueur de la 10e étape, entre Aurillac et Carmaux ?
Depuis Carmaux (Tarn).
Sympathique histoire... Pendant des années, ce coureur cycliste que vous ne connaissez sans doute pas mais que vous avez découvert avec étonnement ce mardi 12 juillet, a collectionné les victoires dans les sprints massifs. Et pas qu’un peu: 20 en 2009, 21 en 2010… Mais chaque année, lorsque se profilait le Tour de France sur le calendrier, celui-ci était envoyé… en vacances. Et il n’avait pas le choix! André Greipel, cycliste et sprinter de formation, partageait en effet la même équipe que le Britannique Mark Cavendish, terreur des sprints et horreur des journalistes. Ce dernier, depuis trois ans, est évidemment le leader incontesté de son équipe HTC sur la Grande Boucle. Un leader disposant d’une carte de visite peu commune: 18 victoires d’étape, dont deux cette année… Inutile de dire que Greipel n’avait pas son mot à dire.

Seulement voilà, la doublure officielle du «bad boy» du peloton a quitté la docilité pour s’exiler, l’hiver dernier, dans une autre équipe: Lotto. Et le croyez-vous? L'Allemand, qui fut toute sa jeunesse un grand fan de son aîné Jan Ullrich, tout comme lui né à Rostock, vient seulement de découvrir cette année les routes du Tour de France... Il a déjà 28 ans.
Heureusement, ce qui devait arriver arriva. Troisième du sprint massif à Châteauroux, il a finalement levé un poing rageur ce mardi en remportant la 10e étape à Carmaux, sur les terres de Jaurès. Et puisqu’un bonheur n’arrive jamais seul sur le Tour, devinez qui il a devancé? Son ancien coéquipier et rival, Cavendish en personne! André Greipel s'est placé dans la roue du favori avant la dernière courbe, à 400 m de la ligne, avant de le doubler tout en puissance dans les 100 derniers mètres non sans avoir jeté un regard vers son rival: «J'attendais ce moment depuis très longtemps. C'est le plus beau moment que j'ai vécu sur un vélo.»

Pourtant, tout ne va pas pour le mieux au sein de l’équipe Lotto. Malgré la victoire inaugurale de Philippe Gilbert aux Monts des Alouettes, des dissonances ont été entendues publiquement du côté du bus de l’équipe depuis une bonne semaine. Greipel, qui s’est forgé un caractère bien trempé, a regretté à plusieurs reprises la stratégie individualiste du champion de Belgique. Pas rancunier, ce dernier s’est exclamé sur la ligne d'arrivée: «Dans l’équipe, on n’est plus que six encore en course, mais on arrive à bien s’en sortir! Je suis heureux pour André, c’est un grand jour pour lui!»
A ses côtés, Greipel était aux anges. Du coup, il s'autorisa à déclarer: «Je suis peut-être un garçon gentil dans la vie. Mais je fais mes preuves sur le vélo.» Il gagnait. Maintenant il gagne à être connu.

(A plus tard…)

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