jeudi 15 septembre 2011

Rentrée politique : besoin de changement !

Au lendemain d’une journée de «commémorations» des dix ans du 11 septembre 2001, événement qui, comme chacun le sait, bouleversa le monde autant par son choc émotionnel légitime que par ses conséquences de transformations géopolitiques, il n’est pas vain de s’y arrêter encore un bref instant. Mais en évoquant l’ici-maintenant, celui de 2011, qui donne lieu à maints retours d’expérience sur notre univers «mental»… Maintenus dans un climat de peur permanente par une stratégie de «terreur» justifiant tout, y compris des guerres, les peuples occidentaux ont compris que les effroyables attentats sur le sol états-unien avaient servi de prétexte aux politiques sécuritaires de contrôle des individus et de restriction des libertés. Nous ne sommes pas sortis de cet usage symbolique du désastre comme réaction archétypale. Ce réflexe consistant à survaloriser la nécessaire lutte contre le terrorisme possède son sens caché : nos dirigeants ont espéré affaiblir d’autres formes de luttes fondamentales pour l’avenir des citoyens. À commencer par la lutte des classes et l’indispensable rupture avec le capitalisme…

Depuis, deux conflits armés en Irak et en Afghanistan sont passés par là, sans compter les odieuses offensives menées par Israël au Liban et à Gaza, qui ne sont pas sans rapport avec «l’ambiance» anti-Arabe instrumentalisée au lendemain du 11 septembre. Longtemps s’imposa la théorie du «choc des civilisations» des Bush et autres Sarkozy, avec son cortège d’amoralités politiques que sont la torture ou les enfermements arbitraires, sans parler de l’incitation à la haine des autres, au racisme sournois et à la xénophobie, dont la droite française sarkozyste n’a pas fini d’user et d’abuser… Avec les mouvements arabes d’émancipation, qui ont fait voler en éclats certaines «vérités» d’hier, vivons-nous une fin de cycle? Dans un monde qui change et évolue vite, si vite, l’importance économique prise par les pays «émergents» est un signe. D’autant que, dans l’agenda de l’actualité, continuent de dominer les effets de la crise économique, symptôme avancé des drames sociaux du capitalisme globalisé.

La France n’y échappe pas. À la veille d’une année électorale primordiale, il convient de s’interroger sur les nécessaires volontés de ruptures radicales. Car le bilan du sarkozysme est accablant, affligeant. En moins de cinq ans, le pays a été entraîné vers un nouveau degré d’ensauvagement, mélange névrotique entre libéralisme économique et idéologie néoréactionnaire. Mais ne masquons pas la réalité : s’il s’agit de sortir le pays de l’emprise des puissances de l’argent de la Sarkozie-Compagnie, les changements «à la marge», synonymes d’aménagements du capitalisme et d’acceptation des politiques de rigueur et de «règles d’or», seraient non seulement une erreur tragique mais un contresens historique. Pour être à la hauteur des enjeux de civilisation de notre époque et tirer un trait définitif sur le monde destructeur de l’après-11 septembre, la gauche française doit réévaluer son ambition. C’est une révolution citoyenne par les urnes que nous devons préparer, pour bousculer l’hégémonie du PS et transformer le Front de gauche en un pôle de rassemblement populaire capable d’imposer un rapport de forces inédit. Car la gauche française a devant elle un défi de civilisation bien plus important qu’une question de simple alternance… Première étape pour y parvenir : les 16, 17 et 18 septembre à la Fête de l’Humanité. Le changement y sera à l’ordre du jour !

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 12 septembre 2011.]

 
(A plus tard...)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La fête de l'Huma est le reflet des aspirations des Hommes : l'Humanité en fête, la grande communauté des terrestres (la terre était là bien avant l'homme)fêtant la politique (essentiellement)dans un monde peoplitisé...dur...dur...à PCF LAND....PAT