jeudi 22 septembre 2011

Collectivités locales : un étranglement !

Victimes du sarkozysme et des banques, les collectivités locales sont asphyxiées…

Venue du fin fond des entrailles de la France, il est une réalité vécue par les citoyens «d’en bas» dont parlent peu nos fabulistes de la médiacratie : nos collectivités locales sont proches de l’asphyxie financière. Et le phénomène ne se limite pas à quelques exemples pris au hasard. À l’heure où le gouvernement, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2012, traque toutes 
les économies possibles, certains voudraient ponctionner encore un peu plus les collectivités territoriales, 
à hauteur de 2 à 4 milliards supplémentaires…

Emblématique de la crise financière, voici par exemple l’histoire des prêts «toxiques» vendus par la banque Dexia aux villes, département et régions. Des milliers de collectivités. Au plus fort de la bulle, Dexia avait distribué pour 25 milliards d’euros à ses «clients», qui, pour la plupart, ne savaient pas que ces prêts étaient indexés sur les résultats boursiers ou sur les taux de change entre monnaies. Ou comment les banques jouèrent les incendiaires, à l’image de ce qu’elles firent aux États-Unis avec les subprimes… Selon une estimation récente, le surcoût de ces seuls emprunts dépassait déjà les 4 milliards d’euros début 2010 ! Rappelons que Dexia, banque historique des collectivités, évita de peu la faillite en 2008 et fut sauvé par l’État – avec quelles contreparties ? – après une décennie de stratégie financière inqualifiable. L’addition en milliards d’euros sera donc à la charge des collectivités, alors que de grandes banques intermédiaires, en spéculant, ont dans le même temps engrangé des centaines de millions. Une punition sonnante et trébuchante pour les collectivités, qui s’ajoute à bien d’autres… Alors qu’elles assurent 71% des investissements publics, leur situation devient intenable. Et grotesque. Lorsque le franc suisse monte, les intérêts font de même, et ce sont moins de crédits pour les collèges, pour les crèches, bref, pour tous les services publics. Mais plus que les produits toxiques, c’est d’abord et avant tout l’assèchement du crédit qui affole les collectivités locales, d’autant que les effets de la récession sur leurs recettes comme sur leurs dépenses provoquent un effondrement de leurs finances. Face à cette situation, les différentes associations nationales de collectivités ont décidé de créer une agence de financement pour desserrer l’étau. Mais cela suffira-t-il ?

En cause, les politiques gouvernementales, qui ne cessent d’étrangler les régions et les départements depuis près de dix ans, d’abord financièrement, ensuite sur le plan institutionnel, avec 
la réforme des collectivités votée en décembre dernier. La suppression de la taxe professionnelle fut significative 
de ce mouvement de dépossession des exécutifs locaux. Sans parler des transferts de charges non compensés par l’État ou de la décision de geler sur trois ans la dotation globale de l’État aux collectivités, au prétexte de participation à l’effort de réduction des déficits, alors que les collectivités, comme la loi les y oblige, ne peuvent voter des budgets en déséquilibre! D’où l’effet ciseau. D’un côté, des recettes en diminution, de l’autre, des besoins, notamment sociaux, qui ne cessent de croître sous l’effet de la crise. Mais le choix de Nicolas Sarkozy de fragiliser les finances des collectivités locales n’est pas anodin. Le patron de l’«entreprise France» veut accélérer le processus de privatisation en généralisant les partenariats public-privé (PPP) pour financer des investissements aussi fondamentaux que l’éducation tout en éloignant encore un peu plus les Français des lieux de pouvoir. Le but? Éradiquer la vivacité des démocraties locales, qui sont souvent les derniers remparts contre 
les inégalités sociales dont sont victimes les citoyens…

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 22 septembre 2011]

(A plus tard...)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Les traders, les boursicoteurs, la mafia politique sont 3 espèces humaines dangereuses à éradiquer avant que la République ne vacille. Si on ajoute à cela les faillites du traité européen et de la mondialisation on ne peut qu'aller au clash...une lueur d'espoir : le passage du sénat à gauche...mais attention à l'ultralibéralisme de gauche socialiste actuel(le socialisme de Jaurès n'a rien à y voir, Jaurès défendait vraiment les ouvriers et les plus faibles je doute qu'il ait voté un tel traité...) qui a aussi contribué à fabriquer le traité de Mastricht et qui a voté oui avec le résultat que l'on sait aujourd'hui...j'entends peu parler d'un projet de société, ni d'un projet social d'ailleurs. Qui consistera d'abord à éviter que pour des millions de Français la fin de mois ne commence en début de mois et que les jeunes à qui on demande de voter à 18 ans crèvent de leur jeunesse sans fric. En tant qu'élue de la République je me battais hier "sur le terrain" pour trouver une solution de relogement pour une famille de 4 personnes SDF dont 2 enfants de 2 et 4 ans à la rue avec leurs parents (mère enceinte). les chiffres d'accueil des restau du coeur sur ma ville ont triplé par rapport à l'année dernière et l'année n'est pas finie : à quand l'arrêt de cette barbarie à la française et de cette décadence politique?. Nicoléon est roi. Les banquiers sont princes et les porteurs de valise sont courtisans. Il est grand temps d'arrêter cette sale monarchie républicaine jalonnée de scandales politiques quasi quotidiens qui bénéficient de non-lieu la plupart du temps (la justice est clémente pour les riches voyous et peu clémente pour les voyous pauvres!). PAT