mardi 12 octobre 2010

Retraites : un mardi 12 octobre, comme une vague...

Près de 3,5 millions de citoyens dans les rues ! Avant toute autre considération, il faut d’entrée de jeu signifier haut et fort l’importance de cette date : ce mardi 12 octobre 2010 restera, en effet, comme un moment particulier dans l’histoire sociale contemporaine de notre pays, en plus d’être un jour probablement décisif dans le conflit contre le projet de loi de destruction de nos droits de départ à la retraite. L’ampleur des mobilisations tient en un mot : énorme ! Autant le dire, les tripatouillages gouvernementaux sur le nombre de manifestants (qu’un syndicat de police dénonce lui-même publiquement) n’y changeront rien. La journée d’action unitaire, puissante, diversifiée, déterminée, est une preuve éclatante que le mouvement social a la force de contraindre le gouvernement à renoncer à son funeste projet. «Pourquoi allons-nous gagner?», demandaient de nombreux manifestants, «parce que nous sommes forts et unis», répondaient-ils en cœur. Tout un symbole.

Chacun l’a constaté. Les mobilisations ont été plus massives que lors des derniers rendez-vous. Le mouvement s'amplifie donc. Et il s'élargit. Plus de jeunes lycéens et étudiants. Plus de salariés du privé. Sans parler des grèves, quasiment toutes plus importantes que la 23 septembre, à la SNCF, à la RATP, dans la Fonction publique, à La Poste, à EDF, dans les raffineries, dans les ports, dans la métallurgie, etc. Nous avons assisté à une nouvelle étape dans l’embrasement social dont on ne sait pas, à l’heure où nous écrivons ces lignes, où il nous conduira et quand il s’arrêtera. Dans de nombreux secteurs d’activité, les salariés votaient massivement pour la reconduction des grèves…

«Nous allons continuer, nous n’allons pas nous arrêter au motif que les sénateurs ont voté», disait Bernard Thibault. «La responsabilité de la radicalisation revient au gouvernement, qui reste sourd», analysait François Chèrèque. Pour la première fois depuis le début du processus de mobilisation, les actions durent et les initiatives propres se multiplient pour faire « le pont » avec le rendez-vous du samedi 16 octobre, date de la prochaine journée interprofessionnelle.

Comme une vague, la révolte monte dans le pays...

Du coup, le contraste entre la colère de rue et l’intransigeance du sommet de l’Etat avait un côté provoquant. Tellement que, au cœur de l’après-midi, il fallut se pincer très fort en entendant les mots de François Fillon d’abord, d’Eric Woerth ensuite, à l’Assemblée nationale. «Je le dis très solennellement, nous sommes décidés à mener cette réforme à son terme, on a été au bout de ce qui est possible», déclarait le premier ministre. «Nous allons gagner la bataille des retraites, il n’y a pas de passage en force», ajoutait le ministre de Travail. L’un et l’autre témoignaient de la totale irresponsabilité d’un pouvoir plus isolé que jamais…

Méprisante, toute la Sarkozie avait misé sur l’épuisement des mobilisations. Mais c’est tout le contraire qui se produit ! Pour une raison simple. Une immense majorité de nos concitoyens ont peu à peu compris la cruauté et l’ineffectivité de ce projet injuste, qui fait reposer l’essentiel de l’effort sur le monde du travail et des retraités, alors que les puissances industrielles et financières en sont quasiment exonérées. Comment le président des riches et des classes dominantes de l’argent pourrait-il se soucier du bien-commun et de l’intérêt général ?
Le voilà aujourd’hui au pied d’un mur érigé par le peuple… «Sarkozy, tu nous vois cette fois?», criaient les manifestants. Ce mardi 12 octobre, le Palais a tremblé. Et ce n’est pas fini…

(A plus tard...)

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Grande et belle journée : le gouvernement doit comprendre qu'il a d'ores et déjà perdu. Il doit retirer son projet. Ducoin, vous avez raison: une vague sociale monte et on la sent monter partout, absolument partout. Et si les français étaient plus politisés qu'on le croyait ?
Vive la sociale !

Anonyme a dit…

Sarkozy a perdu sur toute la ligne : mais peut-il l'admettre et retirer sa loi ? Pas sûr. Il est capable de tout, y compris de passer en force avec un pays totalement bloqué. Et après? Que fera-t-on ? Combien de temps la classe ouvrière pourra-t-elle tenir ?
YVES

Anonyme a dit…

La population rejette cette Réforme des retraites. Elle souhaite aussi une réforme conforme à l'esprit de justice. Maintenant, il faut dire et faire partager une orientation précise à la réforme que nous voulons : il ne suffit plus de dire NON.
Il faut proposer pour faire partager !
Sous entendu par droite et MEDEF : les "entreprises" ne veulent pas alourdir
les "charges qui pèsent sur les entreprises, DONC les salariés doivent
payer l'effort destiné à maintenir le système par répartition".
Et bien, chiche !

Anonyme a dit…

L'effort doit donc être porté sur :
1) Les dividendes ne constituent pas des charges si on s'en tient à la présentation de la droite.
Donc en s'attaquant aux dividendes, on préserve et on développe la capacité des entreprises à ameliorer la masse salariale, à accroître l'effort de formation et de recherche, à investir... De plus on desserre l'étau des actionnaires sur les choix à court et long terme des entreprises.
2) Oui, mais les entreprises ont besoin de financement stable et meilleur
marché pour développer salaires, formation et recherche et investissement. Si les actionnaires ne fournissent plus --ou moins--les fonds nécessaires
alors comment on fait ?
C'est là qu'interviennent les propositions formulées par Paul Boccara : la création d'un pôle financier public solide et sélectif appuyé sur des relais régionaux et locaux.
3) Et en limitant (avant de supprimer ?) les dividendes on dégage aussi
les fonds nécessaires à financer les retraites, notamment. Les avantages fiscaux liés aux dividendes peuvent être supprimés et seront ainsi, aussi, limités.
4) De plus l'imposition de tous les revenus, en particulier financiers, constitueront une source disponible pour les retraites, la santé, la sécurité sociale ....

Désormais, puisque nous sommes tous d'accord pour une réforme des
retraites, allons jusqu'au bout : montrons comment on peut largement
maintenir le système par répartition en posant le vrai problème celui de la
répartition des richesses créées par les salariés.
Rendons concrète et crédible pour la population une Réforme des retraites juste et populaire.
N'oublions pas, également, le volet ré-industrialisation de notre pays
et la Réforme de la Constitution qui inscrira et développera les droits
économiques des salariés dans la vie des entreprises.
Avec un volet sur la transcription de ces droits dans le Droit des sociétés commerciales.
Ah, un dernier point essentiel pour démontrer la validité d'une telle proposition : chiffrons !!

Nb : Sarkozy laisse penser à la remise en cause du bouclier fiscal ...
contre un ISF plus doux encore avec les très riches.
Un moyen de louvoyer car il sent bien que les questions de financement
sont aujourd'hui essentielles.

Anonyme a dit…

(suite)
L'effort doit donc être porté sur :

1) Les dividendes ne constituent pas des charges si on s'en tient à la présentation de la droite.
Donc en s'attaquant aux dividendes, on préserve et on développe la capacité des entreprises à ameliorer la masse salariale, à accroître l'effort de formation et de recherche, à investir...
De plus on desserre l'étau des actionnaires sur les choix à court et long terme des entreprises.
2) Oui, mais les entreprises ont besoin de financement stable et meilleur
marché pour développer salaires, formation et recherche et investissement.
Si les actionnaires ne fournissent plus --ou moins--les fonds nécessaires
alors comment on fait ?
C'est là qu'interviennent les propositions formulées par Paul Boccara :
la création d'un pôle financier public solide et sélectif appuyé sur des
relais régionaux et locaux.
3) Et en limitant (avant de supprimer ?) les dividendes on dégage aussi
les fonds nécessaires à financer les retraites, notamment.
Les avantages fiscaux liés aux dividendes peuvent être supprimés et seront ainsi, aussi, limités.
4) De plus l'imposition de tous les revenus, en particulier financiers, constitueront une source disponible pour les retraites, la santé, la sécurité sociale ....

Désormais, puisque nous sommes tous d'accord pour une réforme des
retraites, allons jusqu'au bout : montrons comment on peut largement
maintenir le système par répartition en posant le vrai problème celui de la
répartition des richesses créées par les salariés.
Rendons concrète et crédible pour la population une Réforme des retraites juste et populaire.
N'oublions pas, également, le volet ré-industrialisation de notre pays
et la Réforme de la Constitution qui inscrira et développera les droits
économiques des salariés dans la vie des entreprises.
Avec un volet sur la transcription de ces droits dans le Droit des sociétés commerciales.
Ah, un dernier point essentiel pour démontrer la validité d'une telle proposition : chiffrons !!

Nb : Sarkozy laisse penser à la remise en cause du bouclier fiscal ...
contre un ISF plus doux encore avec les très riches.
Un moyen de louvoyer car il sent bien que les questions de financement
sont aujourd'hui essentielles.

Anonyme a dit…

Je peux vous garantir que lorsqu'on voit l'image que vous véhiculez, et la considération que vous avez du travail... Je ne peux que vous plaindre mes pauvres... De toutes façons, toutes les raisons sont bonnes pour ne pas travailler dès qu'il y a un petit truc qui ne vous convient pas. La majorité d'entre vous ne pense qu'à eux en se disant (Ouinnnn 2 ans de plus à trimer) avant même de penser au bien que cela pourrait apporter au pays. Et après vous reprochez au patronat de ne penser qu'à ses propres interets ? Et bien si vous ne voulez pas travailler, dégagez, laissez la place à ceux qui veulent, car ne croyez pas que c'est parceque vous avez rassemblé des gens à votre cause, que vous préchez la bonne parole... encore une fois, votre subjectivité n'est que le synonyme de votre égocentrisme. Et ne vous donnez pas le mal de répondre, je préfère vous laisser lire votre journal au bureau... à bah non il y a grève... vous faites quoi alors ? vous réparez le mégaphone ?

Jean-Emmanuel Ducoin a dit…

Bonjour,
En réponse au dernier intervenant, je me permets juste d'ajouter que, dans la Cité comme sur ce blog, tous les débats sont les bienvenus, cela va sans dire... Néanmoins, l'invective gratuite, pour ne pas dire le procès d'intention voire l'insulte, n’y a aucun sens et certainement pas sa place.
Bien à vous.

Anonyme a dit…

Pauvre France.

Jean-Emmanuel Ducoin a dit…

Non, vive la France ! Et surtout vive les Français... quand ils redeviennent des citoyens !
JED

Anonyme a dit…

non pas vive la France, car cette France fait pitié, et démontre bien que la majorité des français n'a rien compris, est ce qu'un jour vous comprendrez que les politiques de gauche vous enfument ? Sincèrement je ne pense pas, et c'est bien dommage. Cette réforme aurait dû avoir lieu dès les années 80. et oui merci au désastre des années Mitterand.

Anonyme a dit…

Ducoin a bien raison de ne pas lâcher. Nous sommes avec lui !!!
MERCI