mardi 14 juillet 2009

La véritable histoire du dopage (chapitre 6)

Mais au fil des années 80, rien n’y fait, la magie opère toujours autant et l’image glorifiée du cycliste du Tour de France substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos désirs d’identification. Alors que tout devrait nous alerter sur ce monde de pacotilles et de héros fantoches, dont les mœurs défient l’intelligence, nous continuons d’aduler ces icônes cartons-pâtes. Nous voyons toujours en eux les Forçats de la Route.

Au nom de quoi ? De l’Histoire ? De leur statut qui les range immanquablement dans la catégorie des victimes du système ? Lorsque, en 1988, le porteur du maillot jaune, Pedro Delgado, est contrôlé positif au Probénicide, un produit masquant la prise d’anabolisant, beaucoup s’amusent du vice de forme qui permet de «sauver» l’Espagnol et la réputation du Tour par la même occasion.

Ce produit était certes interdit par le Comité international olympique, mais pas encore par l’Union cycliste international, ce qui sera le cas quinze jours plus tard… Entre temps, Delgado est blanchi et, au même titre que Maurice Garin ou Fausto Coppi, il figure au palmarès de la Grande Boucle… Cherchez l'erreur.

A plus tard...

6 commentaires:

Anonymous a dit…

Voilà le genre de truc qui m'agace. Le vilain dopé Delgado qui n'a pas sa place au côté du beau et vertueux Coppi..Et la "bomba", c'était quoi ?? De l'eau bénite ??

Delgado a toujours eu les jambes d'un vainqueur du Tour, comme tous les vainqueurs d'avant Indurain. Le Delgado débutant de 83 était déjà un as, et Fignon n'a du qu'à une défaillance de l'espagnol, vers Morzine, pour l'emporter.

Delgado était le roi des grimpeurs des années 80, avec Lucho Herrera. Ses démarrages étaient spectaculaires, et il reste une idole en espagne, bien plus qu'Indurain. Il aurait même du remporter 3 Tour consécutifs: celui de 87, qu'il perd au chrono par équipes, celui de 88, et aussi celui de 89, qu'il perd bêtement en loupant le départ du prologue..

S'il faut voir des vainqueurs qui font tache aux côtés de Garin et Coppi, ce sont la plupart des vainqueurs de l'aprés 90: Indurain, préparé par Conconi et Padilla, Riis, escroc absolu, Pereiro, ce Sastre transformé par Maitre Bjarne, et le pire de tous, Armstrong, recordman absolu du foutage de gueule, véritable Steve Austin du sport moderne.

Mais Delgado avait largement sa place au milieu des "vrais" vainqueurs : demandez à Hinault, Roche, Fignon, Lemond, Bernard, ce qu'ils pensent de la qualité de ce coureur.

Anonymous a dit…

Je rajoute que je suis totalement d'accord avec Greg Lemond lorsqu'il dit que tous les vainqueurs du Tour d'avant 91 étaient de vrais vainqueurs, non transformés par la "préparation biologique". C'est-à-dire des coureurs dont on sait, au bout d'1 an ou 2 chez les pros, qu'ils ont le potentiel pour gagner le Tour.

La 1ère erreur fut sans doute Indurain, qui a suscité cette phrase de Lucho Herrera : " J'ai pris ma retraite en 1992, lorsque j'ai commencé à voir des gros culs grimper comme des avions. J'ai préféré arrêter plutôt que de subir ça.."

Anonymous a dit…

Pour ce qui concerne l'affaire du Probénécide, il faut aussi se souvenir du constat du Pr Manfred Doenicke, en 1989, dans "Vélo Magazine":

"Les profils steroidiens endogènes baissent de manière trés spectaculaire lors d'une médication aux anabolisants. Et les profils de Delgado étaient normaux, alors que ceux d'un Ben Johnson ne fabriquaient plus que 10°/° des hormones d'un homme normal !! "

Le titre de l'article de Eric Lahmy était d'ailleurs sans équivoque : " Delgado était innocent ! "

Mais un innocent, ça ne plait jamais. 21 ans aprés , on préfère continuer à accuser le méchant petit espagnol, ce fils de syndicaliste..

Jean-Emmanuel Ducoin a dit…

Concernant Pedro Delgado, je suis assez d'accord avec ce qui vient d'être écrit : il s'agissait d'un grimpeur pur, comme il y en eut peu dans les années 80. D'ailleurs Laurent Fignon, en privé (j'ai cette chance), dit beaucoup de bien de ses démarrages, qui, en effet, étaient totalement dévastateur, et depuis son plus jeune âge. José-Miguel Echavarri m’a souvent raconté ses exploits, quand il n’était encore qu’un coureur prometteur : il n’y a donc pas de hasard.
A ceci près : en 1988, qu’on le veuille ou non, il était bien « positif » à un produit masquant (sans doute pour camoufler une prise d’anabolisants, ce qui était quand même plus grave que de prendre de la cortisone par exemple). Le passage en question ne dit rien d’autre...
Sachez que j’aime vraiment les grimpeurs et j’ai nourri, à l’époque, une vraie passion pour Luis Herrera, que j’admirais beaucoup… celui-ci quitta d'ailleurs la carrière totalement écoeuré par le début des "années EPO". Je me souviens l'avoir entendu dire : "Ils sont tous fous, ils vont tous mourir avant l'âge... nous ne pratiquons plus le même sport."
Quant à la référene à Coppi, mieux vaut celle-là, me semble-t-il, que certaines autres, non ?
JED

Anonymous a dit…

Personnellement, il y a bien longtemps que je ne crois plus au verdict des contrôles pour définir les vrais tricheurs.

Delgado n'était pas un tricheur, pas plus que Merckx ( 3 fois positif dans sa carrière ), Anquetil ou Pingeon.

Riis, Armstrong ou le Hincapie du Pla d'Adet 2005, voilà de vrais tricheurs.

Anonymous a dit…

Un produit d'avance tout le temps ?
Elpoueto67