Gattaz a trouvé son champion... |
Tout le monde devrait maintenant le savoir. Macron est le «président des riches», mais il assume aussi pleinement d’être celui de toute une classe qui ne pense qu’à la «loi du marché», vous savez, ce nouveau vocable pour ne pas prononcer le mot «capitalisme». Ce libéralisme sans tabou et en action dans les tous les domaines, la droite et le Medef réunis en avaient rêvé. Macron tente de le mettre en œuvre. Les puissants lui ont délivré une procuration comme à un vulgaire fondé de pouvoir, et il frappe vite et fort pour rattraper le temps perdu, en quelque sorte, et mener des contre-réformes impopulaires que ses prédécesseurs n’avaient pas réussi à imposer. Une stratégie du choc. Tout doit y passer. Code du travail, assurance-chômage, protection sociale, Smic, etc. Et tout cela au nom d’une inspiration libérale vieille pourtant d’une génération et dont la mise en œuvre n’a servi à rien d’autre qu’à la concentration des richesses, à l’accroissement des inégalités et, ne l’oublions jamais, à l’échec économique, partout! Cette forme d’inconscience politique peut-elle durer? Dans un monde prétendument dominé par un Donald Trump, il est facile d’apparaître brillant ou de se déclarer «progressiste». Même les chimères scintillent parfois. Et il arrive aux pires libéraux de savoir conjuguer le verbe «progresser» à tous les temps… ou presque.
[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 14 novembre 2017.]
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