mardi 10 juillet 2012

Tour : les Sky ont-ils déjà course gagnée?

Avant l'entrée dans les Alpes, la Grande Boucle semble assommée par les performances de l'équipe de Wiggins et Froome...
Depuis Mâcon (Saône-et-Loire).
La méthode Assimil du Wiggins et du Sky dans le texte donne des indigestions au chronicoeur, qui n'a pas besoin de ça pour faire des nuits blanches... Alors, après les idées noires (celles de "l'affaire" Di Grégorio) qui nous ont occupés toute cette journée de repos, à Mâcon, pensons utile un bref instant, alors que le Tour va entrer dans sa deuxième partie. Oui ou non, devons-nous considérer que l’oeuvre vélocipédique de Bradley Wiggins et consorts a d’ores et déjà scellé le sort de la course? Reconnaissons que le rouleau compresseur Sky n’a pas seulement assommé la concurrence, il a aussi brouillé toute idée de suspense. La Sky nous est tombé sur la tête et ce n’est pas Cyrille Guimard, avec la franchise qu’on lui connaît, qui allait nous réconforter: «Evans ne peut plus gagner l’épreuve, assène-t-il. Et il y a ce nouvel invité, Christopher Froome. Il se rapproche dangereusement de la 2e place. Que ce soit avec Wiggins ou avec Froome, Sky ne peut pas perdre le Tour…» Il n'y a donc rien à attendre? Réponse de Cyrille: «Tout est toujours possible sur trois semaines. Mais ce n'est pas l'hypothèse que je priviligierai...» Avec un éclat de rire pour ponctuer sa phrase, bien entendu.

Le train noir des Sky reste donc la valeur sûre du peloton, avec Porte et Rogers en lieutenants. Mais chacun l’a bien compris, l’atout maître du maillot jaune n’est autre que son coéquipier, Christopher Froome, dauphin de Cobo Acebo sur la dernière Vuelta, et à nouveau second du chrono lundi. «Le plus fort», selon Guimard.
Ce que semble contester, au moins sur le plan tactique, Bradley Wiggins en personne. «L’idée est de garder Chris en position le plus longtemps possible, glisse-t-il. Mais on ne s’attendait pas à se trouver à deux de l’équipe dans les trois premiers. On verra si on essaye d’aller à Paris en essayant de monter tous les deux sur le podium ou s’il faut sacrifier Chris.» Le directeur sportif de Sky, Sean Yates, ne dit pas autre chose: «Quand on a le maillot jaune et qu’on a une équipe pour gagner le Tour, on est obligés de le faire. On n’a pas peur.»

Perdu pour perdu, certains tenteront-ils l’impossible? John Lelangue, directeur sportif de l’équipe de Cadel Evans, BMC, assure qu’aucune équipe «dans le cyclisme moderne ne peut plus contrôler totalement le Tour du début à la fin» et qu’il y aurait «fatalement des failles à exploiter». Et il ajoute: «On va rester dans l'offensive, quoi qu'il arrive.» Car les interrogations ne manquent pas. Froome pourra-t-il continuer sur un rythme aussi élevé et dans le même temps protéger son leader? Wiggins tiendra-t-il le choc des trois semaines et passera-t-il, dans huit jours, deux étapes pyrénéennes terrifiantes? Messires, sus aux Anglais! Place aux coalitions entre Evans, Nibali, Van den Broeck, Coppel, Gesink et les autres. Enfin, si possible...
Sean Yates.
Une dernière chose. Hier, les journalistes non-britanniques n’étaient pas les bienvenus à l'hôtel des Sky. On se demande bien pourquoi. A moins que la crispation ait à voir avec certaines questions qui dérangent. Après Wiggins, fâché tout rouge en conférence de presse, Sean Yates y est allé, lui aussi, d'une petite amabilité. «Je n'en ai rien à foutre!», a-t-il répondu à des journalistes qui lui suggéraient que la démonstration de son leader dans le contre-la-montre risquait de renforcer la comparaison entre l'équipe Sky et l'US Postal de l'ère Armstrong. La méthode Assimil donne vraiment des indisgestions, croyez-nous...

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