jeudi 9 juillet 2009

Le Synacthène, vaincu ?

Jour d'orages... Perdu dans la salle de presse de Barcelone où tout disjoncta et où nous faillîmes ressortir notre casque de mineur pour pouvoir chroniquer l’arrivée du peloton en Catalogne, une information improbable parvint à nos oreilles, reçue d’abord par un confrère de l'AFP (Agence France Presse), qu’une dépêche vint confirmer quelques heures plus tard : le Synacthène, un médicament soupçonné de faire partie de la pharmacopée obscure du peloton depuis 40 ans (le temps passe), serait de nouveau dans la mire des contrôleurs du Tour, qui disposeraient enfin cette année d'un test de détection !

Autant l’avouer. Cela faisait des années que je n’avais plus entendu parler du Synacthène, probablement depuis que notre ancien chauffeur sur les routes du Tour, Christian Palka, nous a quittés pour devenir journaliste à temps plein, voilà quatre ans. Lui savait de quoi il nous parlait au moins : ex-pro dans l’équipe Bic de Luis Ocana dans les années 70, il ne m’a jamais caché ni ses prises de produits (dont le Synacthène bien sûr), ni ses accommodements en tout genre avec les règlements, en une époque, il est vrai, où le dopage, empirique et artisanal, ne ressemblait en rien à celui d’aujourd’hui…

Réputé pour ses effets euphorisants qui permettent de mieux résister à l'effort et de calmer les sensations de douleurs, l'ACTH, plus connu sous le nom de synacthène, n'a jamais donné lieu à un contrôle positif et pour cause (ce qui en dit long sur les statistiques de « positifs »), même si son nom revient souvent dans les confessions de coureurs repentis ou dans les saisies faites de produits dopants par quelques douaniers zélés.

Seulement voilà, l'histoire pourrait donc changer ! Un laboratoire de Cologne (Allemagne), pionnier dans la lutte antidopage, vient semble-t-il de mettre au point un test de détection, ce qui a incité l'Union cycliste internationale (UCI) à le rajouter dans la batterie d'analyses pratiquées sur la Grande Boucle, ce que nous ne savions pas... « Ce test a déjà été utilisé auparavant, lors de compétitions en Allemagne l'an dernier », explique le Pr Mario Thevis, son concepteur. « Il se base sur l'analyse d'échantillons urinaires, mais peut être aussi utilisé avec des échantillons sanguins. » Les mailles du filet se resserrent, toujours un peu plus…

Loin d’être un produit miracle, sauf quand il est associé à des corticoïdes ou à des stéroïdes anabolisants comme la testostérone, le Synacthène, qui stimule la glande surrénale, pourrait ainsi connaître une fin de carrière brutale après un si glorieux passé... Après tout, une telle longévité dans le cyclisme ne témoignait-elle pas d’une fidélité à toutes épreuves ? Puisque sur le Tour on aime honorer la mémoire, faudrait peut-être songer à une petite médaille, non ?

A plus tard…

2 commentaires:

Anonymous a dit…

Super, cette variété de ton. Bravo. On apprend des choses complémentaires...

Anonyme a dit…

salut
je recourais en 76 aprés 6 ans d'arret(ex 1ere ffc)j'etais etudiant infirmier psy a bordeaux,en stage a St André....j'en trimbalais,des caisses de synacténe....jamais essayé,alors que les amphés....