Pourquoi la campagne électorale des Départementales, médiatiquement, nous accable et nous inquiète.
Regardons autour de nous, la tentation est grande. Celle du ras-le-bol généralisé devant le spectacle affligeant de la mise en scène médiatique d’une campagne électorale dont nous ne savons plus quel dessein elle présuppose et prépare sournoisement dans l’entrelacs des basses œuvres. À cinq jours d’un vote crucial pour l’avenir de nos départements – l’un des échelons territoriaux les plus fondamentaux dans la vie sociale et solidaire des citoyens à l’heure où se distendent voire se disloquent les liens sacrés d’une République qui protège de moins en moins les plus faibles –, tout se passe comme si la banalité des arguments les plus creux et les plus vils satisfaisait pleinement ceux qui nous les infligent quotidiennement, au point de les rendre ivres d’eux-mêmes, donc totalement inopérants. Manuel Valls et Nicolas Sarkozy? Les voilà qui s’apostrophent à distance et placent volontairement le FN au centre de l’échiquier politique, sans jamais évoquer leurs responsabilités communes face à la montée de l’extrême droite et du poujado-nationalisme exacerbé, ni sans jamais, bien sûr, parler des ravages de l’austérité et des politiques libérales qu’ils partagent au moins dans les grandes lignes et qu’ils nous ont imposées et nous imposent encore. Dans son fameux «appel de Boisseuil», le 6 mars, le premier ministre demandait: «Où est la gauche?» S’il avait tendu un miroir pour y apercevoir son visage, il aurait pu répondre qu’il ne la voyait pas, en effet, sinon le reflet du désespoir infligé.
Regardons autour de nous, la tentation est grande. Celle du ras-le-bol généralisé devant le spectacle affligeant de la mise en scène médiatique d’une campagne électorale dont nous ne savons plus quel dessein elle présuppose et prépare sournoisement dans l’entrelacs des basses œuvres. À cinq jours d’un vote crucial pour l’avenir de nos départements – l’un des échelons territoriaux les plus fondamentaux dans la vie sociale et solidaire des citoyens à l’heure où se distendent voire se disloquent les liens sacrés d’une République qui protège de moins en moins les plus faibles –, tout se passe comme si la banalité des arguments les plus creux et les plus vils satisfaisait pleinement ceux qui nous les infligent quotidiennement, au point de les rendre ivres d’eux-mêmes, donc totalement inopérants. Manuel Valls et Nicolas Sarkozy? Les voilà qui s’apostrophent à distance et placent volontairement le FN au centre de l’échiquier politique, sans jamais évoquer leurs responsabilités communes face à la montée de l’extrême droite et du poujado-nationalisme exacerbé, ni sans jamais, bien sûr, parler des ravages de l’austérité et des politiques libérales qu’ils partagent au moins dans les grandes lignes et qu’ils nous ont imposées et nous imposent encore. Dans son fameux «appel de Boisseuil», le 6 mars, le premier ministre demandait: «Où est la gauche?» S’il avait tendu un miroir pour y apercevoir son visage, il aurait pu répondre qu’il ne la voyait pas, en effet, sinon le reflet du désespoir infligé.
Pendant ce temps-là, Jean-Marie Le Guen pousse l’indécence jusqu’à prophétiser la mort, à très brève échéance cela va sans dire, du Parti communiste français, ce qu’il annonçait déjà il y a… trente ans. Les chiens aboient sans en mesurer les conséquences, la caravane des idiots passe, l’essentiel reste en place. Et l’essentiel tient en une phrase: les électeurs de gauche, déçus et/ou écœurés, risquent de s’abstenir massivement. Quel chemin difficile par les temps qui courent, celui de transformer l’indifférence en acte de résistance contre l’austérité. Mais chemin indispensable pour réapprendre à espérer. Espérer concrètement. Les élections servent aussi à cela.
[EDITORIAL publié dans l’Humanité du 18 mars 2015.]
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