Une seule solution d'urgence: engager un processus permettant d’en finir avec Valls...
Inutile de se revendiquer prophète de légende pour noyer le malheur passé ou futur par l’étalement dans le temps du mystère et de la cruauté en politique, qui, souvent, cassent le cœur des hommes. Chacun sait exactement ce qu’il est en train d’advenir de notre pays, et singulièrement de la gauche, si l’on ne change rien. Nous parlons là de cette gauche vraiment de gauche que souhaiteraient voir disparaître Hollande et Valls mais à laquelle des millions de Français n’ont pas renoncé. Pour une raison simple. Ces citoyens, qui savent encore se hisser plus haut que l’horizon, n’ont pas disparu depuis deux ans et demi. Ils sont juste meurtris, sidérés, écœurés et/ou découragés par les politiques qui ont tourné le dos à la gauche ferme sur ses principes en pariant sur sa décomposition, non sa recomposition. La République elle-même, atteinte dans le primat universel de son projet collectif, se délite plus vite que jamais, aspirée elle aussi par la machine à broyer l’espérance et les alternatives crédibles.
L’heure est grave, si grave que Pierre Laurent, en clôture de la conférence nationale du PCF, qui réunissait 1500 militants, a décidé de lancer un appel dont la solennité ne passera pas inaperçue chez les frondeurs, les écologistes, les socialistes affligés, etc. La posture critique ne suffit plus ; chacun doit prendre ses responsabilités. Attendre devient suicidaire. Maintenant il faut agir, avant qu’il ne soit trop tard. En somme, tenter de faire bon usage d’une catastrophe annoncée en s’épargnant si possible d’avoir à la vivre. Le pragmatisme ayant plus d’une corde à son arc, nous devons à toute force limiter les dégâts et sauver du désastre l’idée même que la gauche n’est pas le problème mais l’unique solution, bref, engager de toute urgence un processus permettant d’en finir avec Valls. Voilà ce à quoi sont assignés tous ceux qui conjuguent encore l’avenir avec au front l’orgueil d’une gauche de combat, sachant que personne n’y parviendra seul dans son coin. La tâche paraît considérable. Elle l’est. Mais c’est une obligation.
[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 10 novembre.]
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