Johannesburg (Afrique du Sud), envoyé spécial.
L’Ellis Park est un drôle de royaume-liberté à l’heure où, plongeant dans le demi-clos, la nuit tombe sur Johannesburg, cité des lumières retrouvées. C’est une nuit belle comme une symbolique du jour. Une nuit qui se lève. Là, face à face sous les projecteurs crus, se regardant comme jamais ils n’auraient pu le faire auparavant, deux hommes se congratulent, ajoutent quelques mots à leurs larmes contenues, se livrent une poignée de main longue, intense, pleine d’espoir. C’est l’émotion du siècle à venir qui tue la honte d’un autre. Changement.
Nelson Mandela, le président. François Pienaar, le capitaine. Et toute l’Afrique du Sud en eux, comme un rêve impossible. Le premier — « l’un des plus grands personnages de l’histoire de l’Homme », comme nous le disait récemment le joueur français Laurent Cabannes —, avec ses yeux des grands jours pleins de reconnaissance sage, témoin d’un passé de luttes, du triomphe sur l’immonde. Le second, descendant d’une nation de Blancs qui ne voulait rien céder et qui, fils spirituel d’une destinée plus forte que la haine, s’en vient aujourd’hui honorer le premier citoyen de l’état, un Noir.
Ils portent le même maillot, frappé du même numéro 6. Celui des Springboks, celui qui, jadis, à lui seul et à sa simple vue, représentait la pire des exclusions, toutes les exclusions. Et quand, devant 63 000 spectateurs chargés de sanglots en scandant « Nelson ! Nelson ! » ou le chant des mineurs noirs, l’un donne à l’autre le trophée Webb Ellis qui sacre Champions du monde ces rugbymen que Mandela a soutenus jusqu’au bout pour « cimenter la réconciliation de sa nation », il se passe quelque chose de grand, bien plus gigantesque que cette troisième Coupe du monde, bien plus fort que le sport et ses frontières souvent troubles.
Tout un pays espérait que le slogan lancé il y a quelques semaines — «Une équipe, une nation» — devienne palpable au soir du 24 juin 1995. Malgré le rugby, sport des Blancs. Malgré l’intolérance, parfois ressuscitée. Cet objectif dépassait les frontières des stades et des terrains. à croquer à pleines lèvres, à en perdre le souffle. Et l’on n’a pas oublié, après une élimination pourtant pénible à digérer, ce propos digne de l’entraîneur français Pierre Berbizier: «Si un succès de l’Afrique du Sud permet d’accélérer le phénomène d’intégration ici, alors nous ne regrettons pas notre défaite.»
Voir ainsi Mandela et Pienaar aurait, oui, suffi à notre bonheur, quel que soit le lieu. «Vous avez été un brillant exemple de dignité et de courage tout au long de cette Coupe du monde», a déclaré Mandela à «son» capitaine. «Quand le président m’a remis la coupe, il m’a remercié pour tout ce que nous avions fait pour l’Afrique du Sud, a expliqué François Pienaar, ému. Je lui ai dit merci, mais j’ai ajouté que ce n’était rien comparé à ce que, lui, Nelson Mandela, avait fait pour notre pays.»
C’était un soir, à l’Ellis Park, dans la nuit tombante de Johannesburg, cité des lumières retrouvées…
[Article publié dans l’Humanité
du 26 juin 1995.]
1 commentaire:
je suis tout removis de ce travail ,por que le cimenté seton saite ,et nous voilá a lá decouverte de négre e blancs de l'afrique du Sud ...merci de citer Nelson Mandela ,pourque le jêudis sont à venir et non le chien s de merde qui mange du cocô e de les pûte ,fin au racisme allemande ,fin aoux cida ,fin aoux filistinisme ,fin au discorde ,fim aus tragédies nationalles .fin a notre fammilie ,que les roi est morte et la espanhe vive .et la france est morte .e l'italie est vive et va se rejaunir à vous pour detruire l'es peuple bárbares ,le brésil ce du or
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