« Dix-huit ans et pas une ride. Depuis sa création en janvier 1996, la société des Amis de l’Humanité a non seulement montré son utilité mais elle s’est surtout rendue indispensable pour, comme le stipulent ses statuts fondateurs, "ouvrir un espace de dialogues, de rencontres, de confrontations, de suggestions pour celles et ceux qui considèrent l’existence de l’Humanité comme une garantie indispensable au pluralisme".
Que de chemin parcouru.
Avec pour seule ambition philosophique la promotion des valeurs toujours vivantes de Jean Jaurès, les Amis ont derrière eux un héritage qui essaime bien au-delà du strict cadre de leurs réunions publiques. Chaque ami, par ses convictions propres et singulières, et aussi parce qu’il porte avec lui l’exigence d’une humanité meilleure, est une lanterne qui éclaire dans la nuit de notre époque. Et notre époque est cruelle pour le journal de Jaurès. Nous sommes en effet au confluent de plusieurs "crises" et "mutations" qui ne sont pas sans conséquence pour l’avenir même de l’Humanité.
D’abord une crise de civilisation, qui se manifeste en particulier par un assaut contre les idées progressistes.
Ce moment d’involution historique oblige le journal à se dépasser pour rester vigilant dans la défense du monde du travail et de la création, pour proposer des contenus toujours plus aiguisés, qui visent à régénérer, en quelque sorte, les perspectives de progrès et à défendre les valeurs de la République aujourd’hui malmenées, de la démocratie, de la laïcité, de l’égalité et de la solidarité. Plus que jamais, les Amis de l’Humanité doivent être acteurs des carrefours de nouvelles espérances et d’idées alternatives portant le germe d’une nouvelle République, d’une autre Europe, d’un nouveau monde.
Ce moment d’involution historique oblige le journal à se dépasser pour rester vigilant dans la défense du monde du travail et de la création, pour proposer des contenus toujours plus aiguisés, qui visent à régénérer, en quelque sorte, les perspectives de progrès et à défendre les valeurs de la République aujourd’hui malmenées, de la démocratie, de la laïcité, de l’égalité et de la solidarité. Plus que jamais, les Amis de l’Humanité doivent être acteurs des carrefours de nouvelles espérances et d’idées alternatives portant le germe d’une nouvelle République, d’une autre Europe, d’un nouveau monde.
Ensuite une crise propre à la presse écrite, qui subit de plein fouet la grande mutation technologique née de la révolution numérique. Les nouveaux modes de lecture bouleversent en profondeur nos manières d’appréhender l’information, de penser, de créer. Cette révolution accélérée peut provoquer une plus grande uniformisation de l’information et de la culture. Mais elle peut aussi constituer un formidable outil de développement et de diffusion des idées jaurésiennes, dont la caractéristique principale est l’universalité. Une "réinvention" de l’Humanité de notre temps, qui porte en sous-titre "le journal fondé par Jean Jaurès", est à l’ordre du jour, c’est même l’une des conditions de sa survie. Car l’avenir du journal n’est pas assuré. Les Amis doivent, à leur place et à leur mesure, jouer leur rôle dans cette r-évolution.
Pour les Amis de l’Humanité, l’année 2014 ne sera pas ordinaire. En avril, nous fêterons les 110 ans de la fondation du journal. En juillet, dans le cadre du centenaire de la guerre de 1914-1918, la France entière honorera la mémoire de son fondateur, assassiné le 31 juillet 1914. Nous prendrons toute notre place dans cet anniversaire. Ce que nous dit Jaurès encore aujourd’hui est exactement ce qui fonde les Amis de l’Humanité et ce qui unit, dans la fidélité et la création, le millier d’adhérents que compte encore l’association en 2013. Il y aura, en 2014, comme une promotion Jaurès des Amis de l’Humanité.
À la faveur de cette année si décisive pour notre avenir, les Amis de l’Humanité ont décidé de mettre en chantier un "nouvel horizon" pour l’association, avec la participation de tous. Notre but est double. D’abord, nous voulons agrandir le cercle des participants, développer le rayonnement des Amis dans les régions, avec la création de nouveaux comités, en particulier dans certaines grandes zones urbaines, ce qui devrait se solder immanquablement par un plus grand nombre d’adhérents et d’initiatives locales et nationales, déjà innombrables et marquantes. Ensuite, nous voulons inventer de nouveaux modes de coélaboration d’idées et de projets entre l’association nationale et les comités locaux, sans lesquels le dynamisme des Amis de l’Humanité n’aurait pas la même ampleur ni la même visibilité. Nous réfléchirons ensemble, à cet effet, à des règles de fonctionnement favorables à cette cohérence.
Fiers de leur histoire, fiers de leurs initiatives partout en France, fiers du journal qu’ils défendent au nom de la démocratie et des valeurs de transformations sociales et humaines, les Amis de l’Humanité s’inventent un "nouvel horizon". Dix-huit ans: l’âge de la majorité. Une nouvelle vie commence. Nous allons la construire ensemble, de Paris à Brest, de Nantes à Montpellier, de Toulouse à Nîmes, de Lille à Strasbourg… Du local au national, en toute liberté. »
Ernest Pignon-Ernest, président.
Jean-Emmanuel Ducoin, Charles Silvestre, secrétaires nationaux.
Jean-Emmanuel Ducoin, Charles Silvestre, secrétaires nationaux.
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