Dans le milieu (appellation qui lui colle comme un gant), il est « le coureur de kermesses ». Pour certains (quelques directeurs sportifs dont nous sommes solidaires) c’est une manière de signifier qu’il ne fut qu’un coursier de basses eaux, et que, depuis qu’il est à la tête d’une équipe de haut rang, il continue de naviguer en eaux troubles. Pour d’autres (plutôt les journalistes que nous sommes), c’est justement une façon de ne jamais oublier que pour gagner des kermesses il faut beaucoup « acheter », « magouiller », et que cet état d’esprit originel ne l’a sans doute pas quitté, comme en témoignent ses faits et gestes depuis des années. Quoi qu'il en soit, il reste pour beaucoup l’un des parrains du cyclisme mondial. A ce titre il est tout puissant. Attaquons-nous aux puissants !
Patrick Lefévère, le manager de la Quick Step, n’a pas que des amis. Exemples, les échanges verbaux qu’il vient d’avoir – à distance – avec le directeur sportif de la Française des Jeux, Marc Madiot. Ce dernier, qui, comme chacun le sait, défend mordicus l’idée de la disparition des oreillettes, a déclaré à juste titre il y a deux jours que Patrick Lefévère et Johan Bruyneel (manager des Astana) profitaient grassement du système mais desservaient le cyclisme à la faveur de leur fronde contre la suppression des oreillettes.
Interrogé par l’Equipe ce matin, Lefévère décide de contre-attaquer. C'est du brutal. « Il ne faut pas tout mélanger, déclare-t-il. Moi, je ne gagne pas d’argent grâce au Tour de France mais grâce aux victoires de mon équipe, ce qui n’est pas le cas de Marc Madiot. On est tous d’accord, son palmarès ne m’arrive pas à la cheville (pas son palmarès de coureur !, NDLR). En revanche, ce qui est sûr, c’est que son salaire est bien supérieur que le mien. Je ne sais pas comment il gère son budget. La différence entre lui et moi, c’est que je suis le patron de mon équipe et lui la marionnette de la Française des Jeux. Comme cela, c’est plus facile pour lui de crier que de prendre de vraies décisions pour son équipe comme je le fais. »
Chassez le naturel, la vulgarité ressort toujours… Voilà Patrick Lefévère tel qu’en lui-même. Fidèle à sa morgue habituelle. Un peu plus loin dans l’interview, il rajoute : « Christian Prudhomme (le patron du Tour, NDLR) est venu me serrer la main. Il a beaucoup plus de classe que Marc Madiot, qui ne daigne même pas me regarder quand il me croise. Comme si j’étais un gangster ! »
Le mot est lâché. Et par lui encore ! « Gangster. » Un mot, le concernant, que nous reprenons volontiers...
A la lecture de cet entretien, Marc Madiot a dit sa « déception », défendant sa position concernant les oreillettes, affirmant que cela ne l’empêchera pas
« d’aller reboire une bière avec lui » un de ces jours. Nous ne saurions trop conseiller à Madiot d’user du mépris, meilleure arme face à ces gens-là.
Autant vous l’avouer, chers internautes, je n'ai jamais aimé les méthodes de Monsieur Lefévère, qui, depuis fort longtemps, et à n’importe quel prix (sic), défend la pire famille du cyclisme. Celle des tricheurs et des mafieux capables de tout, croyez-moi.
Allez. Encore quelques années et, un jour, cet homme quittera le cyclisme de gré ou de force. Ce jour-là, oui, nous irons boire une bière. Mais avec Marc Madiot, Vincent Lavenu, Jean-René Bernaudeau, et bien sûr l’ami Eric Boyer !
A plus tard…
4 commentaires:
Bravo, pas peur le garçon, quand Herr Ducoin est convaincu, il est pret de c'est mettre a la fenetre et reste convaincant. Rare et surprenant, super et avec plaisir découvert
Patrick Lefévère chez qui Virenque avait fini sa carrière, et où Chavanel finira la sienne...
Lefévère c'est le cancer du vélo! l'argent salle, les magouilles malsaines, et le cynisme réunis chez un seul homme pour en faire un des fleurons des dirigeants du cyclisme pro des 15 dernières années... Gérard Holtz pourra s'extasier encore sur les prochains exploits de ses coureurs! Ah ce Gérard... Cet annimateur de grande messe télévisée doit être encore le seul à croire qu'il occupe un poste de journaliste sur France Télévison! Pendant ce temps on peut démenteler tranquillement le service public et faire croire à tout le monde que le bonheur, c'est la consommation!!!
Chaud, chaud, ce tour de France ! Un bel exemple, ce LEFEVERE (patron des Quick Step), de fricocrate où quand on oublie l'esprit du sport s'installe la magouille à tout prix puis la tricherie ...
Bien joué, JED !
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