Nous sommes invités à ménager notre langage – autrement dit à fermer nos gueules –, et nous devrions, en plus, nous agenouiller devant la perspective d’une union nationale…
Au moins une chose est sûre: le pouvoir des mots reste l’une des forces d’attraction de la politique. Passons sur l’ego-histoire, allons à l’essentiel. Depuis deux jours, le petit-monde politico-médiacratique s’indigne de la nature des débats internes au Parti socialiste concernant les logiques austéritaires en général et de l’Allemagne en particulier. En cause: l’utilisation de certains mots, jugés trop crus par la classe dominante. Ces messieurs de la haute supportent mal qu’on puisse envisager une «confrontation» directe avec le pays d’Angela Merkel pour combattre l’austérité en Europe, comme vient de l’exprimer Claude Bartolone, et comme le propose un projet de résolution du PS. Quelques poids lourds du gouvernement sont ainsi sortis du bois pour délivrer la bonne-parole élyséenne et tenter d’apaiser, paraît-il, le courroux de la chancelière.
lundi 29 avril 2013
vendredi 26 avril 2013
Vert(s): aimer Geoffroy-Guichard, ça se mérite...
Etre un amoureux des footballeurs de Saint-Etienne a du sens. Où l'on parle d'Histoire, de collectif et de valeurs autres que celles de l'argent-roi...
Supporters. Toute passion dévorante ressemble à un masque éphémère durable. «Le monde, écrivait Valéry, vaut par les extrêmes, et dure par les moyens.» Valoir par les élans, durer par les attaches: il n’y a pas d’errance sans arrachement, pas de conquête sans bases solides… Voilà pourquoi le pays du football reste un pays d’hommes, arpenté par des âmes aux lueurs de complicité dans la nuit des solitudes. En ce pays-là, il n’est question ni d’optimisme ni de pessimisme – juste d’esprit commun et de fidélité qui dépassent les seuls individus. On appelle ça «le collectif» ; on se serre les coudes ; on chante ; on aime l’histoire et l’ici-maintenant ; on loue ce qui nous constitue ; on glorifie l’être-ensemble ; on se solidarise. Dès lors, le passé qui nous porte et nous importe n’est pas l’alibi d’un conservatisme chauvin mais, au contraire, l’affirmation d’un renouvellement permanent... Tout à leur bonheur depuis une semaine, les supporters de Saint-Étienne le savent mieux que personne: la «métaphore du stade» (à la manière de Roland Barthes) n’est pas uniquement soumise à la nécessité épique de l’épreuve, à son incertitude, au vertige de ces sportifs égoïstes et trop payés se disputant jusqu’à la sueur une parcelle de terrain réglementée ; la métaphore du stade a aussi à voir avec ce qui ne s’y trouve pas en apparence mais qui y est omniprésent: l’environnement social.
Chaudron. Il faut aller à Geoffroy-Guichard de temps en temps les soirs de match pour comprendre la beauté intérieure d’un lieu qui résonne hors les années. Le bloc-noteur ne cachera pas, ici, son amour irraisonné pour ce théâtre populaire mythifié par une génération de footeux hors du commun.
Supporters. Toute passion dévorante ressemble à un masque éphémère durable. «Le monde, écrivait Valéry, vaut par les extrêmes, et dure par les moyens.» Valoir par les élans, durer par les attaches: il n’y a pas d’errance sans arrachement, pas de conquête sans bases solides… Voilà pourquoi le pays du football reste un pays d’hommes, arpenté par des âmes aux lueurs de complicité dans la nuit des solitudes. En ce pays-là, il n’est question ni d’optimisme ni de pessimisme – juste d’esprit commun et de fidélité qui dépassent les seuls individus. On appelle ça «le collectif» ; on se serre les coudes ; on chante ; on aime l’histoire et l’ici-maintenant ; on loue ce qui nous constitue ; on glorifie l’être-ensemble ; on se solidarise. Dès lors, le passé qui nous porte et nous importe n’est pas l’alibi d’un conservatisme chauvin mais, au contraire, l’affirmation d’un renouvellement permanent... Tout à leur bonheur depuis une semaine, les supporters de Saint-Étienne le savent mieux que personne: la «métaphore du stade» (à la manière de Roland Barthes) n’est pas uniquement soumise à la nécessité épique de l’épreuve, à son incertitude, au vertige de ces sportifs égoïstes et trop payés se disputant jusqu’à la sueur une parcelle de terrain réglementée ; la métaphore du stade a aussi à voir avec ce qui ne s’y trouve pas en apparence mais qui y est omniprésent: l’environnement social.
Chaudron. Il faut aller à Geoffroy-Guichard de temps en temps les soirs de match pour comprendre la beauté intérieure d’un lieu qui résonne hors les années. Le bloc-noteur ne cachera pas, ici, son amour irraisonné pour ce théâtre populaire mythifié par une génération de footeux hors du commun.
mercredi 24 avril 2013
Mariage: les mêmes droits pour tous, enfin!
C’est dans la multiplicité des combats pour l’avancée de l’humanité qu’on reconnaît la gauche.
Comme pour le vote des femmes ou l’abolition de la peine de mort, la France n’aura donc pas été pionnière pour accorder le droit au mariage pour tous. Il aura fallu attendre 2013 pour que la République acte une évolution largement anticipée par les citoyens. Ainsi, tenter de traduire en quelques mots simples et précis l’exacte ampleur de notre émotion, hier, lorsque les résultats des votes se sont affichés dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, s’avère une tâche assez illusoire. Il était 17 h 06. La loi venait d’être adoptée. Nous nous sentions à la fois immensément petits et tellement grands face à cette horloge de l’Histoire mise à l’heure, qu’il était temps de dire notre fierté et notre soulagement. Les mêmes droits pour tous! Enfin!
Aucune différence ne peut plus servir de prétexte à des discriminations d’État. Cette victoire, arrachée aux obscurantismes, est essentielle pour les couples et les familles. Elle annonce surtout la disparition prochaine d’une inégalité qui, au fil des bouleversements de la vie, était devenue insupportable.
Comme pour le vote des femmes ou l’abolition de la peine de mort, la France n’aura donc pas été pionnière pour accorder le droit au mariage pour tous. Il aura fallu attendre 2013 pour que la République acte une évolution largement anticipée par les citoyens. Ainsi, tenter de traduire en quelques mots simples et précis l’exacte ampleur de notre émotion, hier, lorsque les résultats des votes se sont affichés dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, s’avère une tâche assez illusoire. Il était 17 h 06. La loi venait d’être adoptée. Nous nous sentions à la fois immensément petits et tellement grands face à cette horloge de l’Histoire mise à l’heure, qu’il était temps de dire notre fierté et notre soulagement. Les mêmes droits pour tous! Enfin!
Aucune différence ne peut plus servir de prétexte à des discriminations d’État. Cette victoire, arrachée aux obscurantismes, est essentielle pour les couples et les familles. Elle annonce surtout la disparition prochaine d’une inégalité qui, au fil des bouleversements de la vie, était devenue insupportable.
lundi 22 avril 2013
Jeune(s): la magistrale leçon de maturité de Régis Debray
Le dernier livre du philosophe et médiologue nous met en garde contre le jeunisme et ses symptômes. A dévorer d'urgence!
Représentation. Depuis toujours la phrase nous hante: «C’est quand quelque chose manque qu’il faut y mettre le signe», proclame Ferrante dans la Reine morte, de Montherlant. Appliquée à la politique, la citation paraît cynique. Essayons donc de l’inverser: c’est quand le signe se dérobe qu’on retombe sur la chose. Une traduction s’impose: nous pouvons parler de crise de la représentation quand la chose revient à la place du signe pour déloger celui-ci, le bousculer. Cet effondrement de l’ordre symbolique intervient partout, sous des formes impossibles à énumérer tant elles pullulent. De la faillite de nos institutions républicaines à l’affaissement de la nation à l’heure de la globalisation, en passant par les conflits d’intérêts nés du pouvoir de l’argent roi, la représentation politique traverse une crise si fondamentale qu’elle tient lieu de précipice avancé. Rarement la politique en France n’a été à ce point «déshistorisée». Comme si la négligence du peuple et l’indifférence pour le temps-long entretenaient quelque secret rapport?
Debray. Jamais Régis Debray ne trahira Marc Bloch, pour lequel l’histoire n’était pas l’étude du passé mais celle de l’homme dans la durée. Par-delà le siècle, l’un comme l’autre ont à cœur non pas de disqualifier l’ici-et-maintenant par l’hier mais d’unir l’étude des morts à celle des vivants, pour ne pas dire des vieux et des jeunes… Dans son dernier essai, "le Bel Âge" (Flammarion), Régis Debray s’assigne comme mission de résister coûte que coûte à ce monde du tweet de 140 signes et de Guerre et Paix résumé en cinq minutes chrono, à la société de l’émotionnel faussement compassé, et, bien sûr, à l’immature en politique qui consume les idées. En somme: comment combattre le jeunisme en tant que symptôme?
Debray. Jamais Régis Debray ne trahira Marc Bloch, pour lequel l’histoire n’était pas l’étude du passé mais celle de l’homme dans la durée. Par-delà le siècle, l’un comme l’autre ont à cœur non pas de disqualifier l’ici-et-maintenant par l’hier mais d’unir l’étude des morts à celle des vivants, pour ne pas dire des vieux et des jeunes… Dans son dernier essai, "le Bel Âge" (Flammarion), Régis Debray s’assigne comme mission de résister coûte que coûte à ce monde du tweet de 140 signes et de Guerre et Paix résumé en cinq minutes chrono, à la société de l’émotionnel faussement compassé, et, bien sûr, à l’immature en politique qui consume les idées. En somme: comment combattre le jeunisme en tant que symptôme?
jeudi 18 avril 2013
La "part d'ombre" du gouvernement
Jadis, on voulait rassurer Billancourt ; aujourd’hui c’est Standard & Poor’s qu’on ne veut plus désespérer.
D’ordinaire, l’intelligence des humains permet de limiter l’exercice de leurs décisions à tout ce qui regarde leur rapport avec les choses, où elle est on ne peut plus vitale. Passés au laminoir du train fou de l’économie libéralo-globalisée, nos gouvernants ont-ils perdu tout sens des réalités au point de nier leur propre intelligence, leurs promesses, et même ce qui a constitué, un jour, leur engagement solennel dans le camp du progrès, celui de la gauche? Si certains cherchent la vraie «part d’ombre» (sic) du tandem Hollande-Ayrault, qu’ils analysent froidement ce qui s’est passé mercredi 17 avril au Conseil des ministres et ils comprendront comment et pourquoi certains socialistes ont lâché leur fil d’Ariane – la lutte pour la justice –, qui, par tradition républicaine, a toujours reposé sur l’union du populaire et du régalien.
Mercredi, donc, le gouvernement a présenté son «programme de stabilité» pour 2013-2017. Le choix des mots est déjà un programme ; le contenu, une horreur. La France prévoit en effet un nouveau tour de vis de près de 20 milliards d’euros pour 2014, après les 40 milliards de cette année, concentré principalement sur ce que le premier ministre en personne nomme «les dépenses». L’objectif? Rentrer dans les clous à coups de marteaux.
D’ordinaire, l’intelligence des humains permet de limiter l’exercice de leurs décisions à tout ce qui regarde leur rapport avec les choses, où elle est on ne peut plus vitale. Passés au laminoir du train fou de l’économie libéralo-globalisée, nos gouvernants ont-ils perdu tout sens des réalités au point de nier leur propre intelligence, leurs promesses, et même ce qui a constitué, un jour, leur engagement solennel dans le camp du progrès, celui de la gauche? Si certains cherchent la vraie «part d’ombre» (sic) du tandem Hollande-Ayrault, qu’ils analysent froidement ce qui s’est passé mercredi 17 avril au Conseil des ministres et ils comprendront comment et pourquoi certains socialistes ont lâché leur fil d’Ariane – la lutte pour la justice –, qui, par tradition républicaine, a toujours reposé sur l’union du populaire et du régalien.
Mercredi, donc, le gouvernement a présenté son «programme de stabilité» pour 2013-2017. Le choix des mots est déjà un programme ; le contenu, une horreur. La France prévoit en effet un nouveau tour de vis de près de 20 milliards d’euros pour 2014, après les 40 milliards de cette année, concentré principalement sur ce que le premier ministre en personne nomme «les dépenses». L’objectif? Rentrer dans les clous à coups de marteaux.
mercredi 17 avril 2013
Argent(s): à propos de capitalisme...
Que sont devenus les promesses de «régulation des excès de la finance» et autre «transparence des marchés»?
Paradigme. Jadis, on voulait faire quelque chose – aujourd’hui, on veut être quelqu’un… Vous aussi vous l’avez constaté: quand un paradigme change, tout change (ou presque). Pour bien comprendre à quel point l’espace symbolique du «monde de la finance» a pris le pas sur notre univers global, donc mental, utilisons une métaphore sportive, un petit exemple en apparence, et remémorons-nous ce que disait Michel Platini dès 2008: «L’argent a toujours été dans le sport, et le professionnalisme fait partie du football depuis cent cinquante ans. Mais l’argent n’a jamais été le but ultime du football, gagner des trophées restant l’objectif principal. Pour la première fois, on risque d’entrer dans une ère où seul le profit financier permettra de mesurer le succès sportif.» Visionnaire l’ancien joueur génial? Diagnostic hélas signifiant: l’argent ne nous sert plus, c’est nous qui le servons. Le «nous» étant, vous l’aurez compris, l’extrapolation du monde tel qu’il est…
jeudi 11 avril 2013
Moraliser, moraliser, oui, mais quoi?
La toile de fond économique et sociale est ce qui donne sens à la crise politique actuelle.
Tout bien réfléchi, le cas François Hollande semble devoir ratifier ce qui a l’apparence d’un paradoxe et l’insistance d’un choix délibéré, d’une obsession coupable. À aucun moment, hier, lors d’une allocution surprise, ses explications n’ont paru à la hauteur de l’ampleur de la crise politique et morale. Et pour cause. Non seulement le chef de l’État semble tétanisé devant la puissance tellurique de l’affaire Cahuzac, mais, plus grave, il est visiblement incapable de prendre la mesure du désaveu qui frappe le cœur même de sa politique économique et sociale. L’absence de cohérence de ses explications, qui se chevauchent pourtant sans encombre, tient précisément au fait que la forme, à la rhétorique parfois sympathique, ne s’attaque jamais au fond. Face caméra, il a ainsi expliqué qu’il rejetait toute idée de changement de cap. Une phrase, une seule, résume l’impasse insondable qui est la sienne: «La politique que je conduis est celle qui permet d’éviter l’austérité.» Consternant.
Tout bien réfléchi, le cas François Hollande semble devoir ratifier ce qui a l’apparence d’un paradoxe et l’insistance d’un choix délibéré, d’une obsession coupable. À aucun moment, hier, lors d’une allocution surprise, ses explications n’ont paru à la hauteur de l’ampleur de la crise politique et morale. Et pour cause. Non seulement le chef de l’État semble tétanisé devant la puissance tellurique de l’affaire Cahuzac, mais, plus grave, il est visiblement incapable de prendre la mesure du désaveu qui frappe le cœur même de sa politique économique et sociale. L’absence de cohérence de ses explications, qui se chevauchent pourtant sans encombre, tient précisément au fait que la forme, à la rhétorique parfois sympathique, ne s’attaque jamais au fond. Face caméra, il a ainsi expliqué qu’il rejetait toute idée de changement de cap. Une phrase, une seule, résume l’impasse insondable qui est la sienne: «La politique que je conduis est celle qui permet d’éviter l’austérité.» Consternant.
mardi 9 avril 2013
Dupé(s): quand un ex-dopé parle des ex-dopés...
Tyler Hamilton, l'ex-lieutenant de Lance Armstrong, se met à table dans un livre choc. Rencontre.
Hamilton. En général, un livre sur la mémoire, le souvenir et le traumatisme qu’elle ressuscite, surgit d’une claire définition. Mais quand on lui demande si l’exercice cathartique fut psychologiquement bénéfique pour cheminer vers la rédemption, l’ancien cycliste Tyler Hamilton, quarante-deux ans, cheveux longs et tenue décontractée, réfléchit longuement, marque comme une surprise et s’étonne presque de sa propre réponse. «J’ai toujours honte. Honte de moi, honte de ce que j’ai fait, honte de ce que nous avons fait. J’ai beau être passé aux aveux, je ne suis pas débarrassé de ce poids.» Bien avant la publication de "la Course secrète" (Presses de la cité), en vente depuis quelques jours, Tyler Hamilton fut l’un des accusateurs de Lance Armstrong. L’un des tout premiers même, avec Floyd Landis. Et pas n’importe lequel : il fut l’un des intimes, l’un des amis, l’un des équipiers des premiers temps les plus fidèles, l’un des confidents aussi.
Tyler Hamilton. |
vendredi 5 avril 2013
Vérité(s): de quoi Cahuzac est-il le symptôme?
L'affaire Cahuzac ne saurait être uniquement la corruption – et de quelle ampleur! – d’un homme politique aux responsabilités majeures. Elle nous dit aussi quelque chose de l’état de notre République, de nos institutions et de la formation de nos élites...
Cahuzac. Le stade des aveux procède toujours d’une sorte de commotion. D’abord pour celui qui les consent, comme une libération intime ; mais également pour ceux qui les reçoivent, contraints. Difficile de comprendre les ressorts psychologiques qui ont poussé Jérôme Cahuzac à se dégrafer devant tous, sinon, probablement, la lecture accablante du contenu des premières investigations de la Justice, dont il savait qu’elles seront rendues publiques tôt ou tard et qu’elles parapheraient son indignité nationale et son lynchage médiatique. A l’affront programmé, fallait-il ajouter l’acharnement personnel ? Notons au passage que s’il l’avait pu, il y a tout lieu de croire que Monsieur Cahuzac aurait maintenu sa ligne de défense comme si de rien n’était, multipliant les mensonges, comme depuis des mois, avec une constance qui n'avait d'égale que sa morgue à l'encontre de ses accusateurs, significative de dérives nourries par un sentiment d’impunité insupportable.
Cahuzac. Le stade des aveux procède toujours d’une sorte de commotion. D’abord pour celui qui les consent, comme une libération intime ; mais également pour ceux qui les reçoivent, contraints. Difficile de comprendre les ressorts psychologiques qui ont poussé Jérôme Cahuzac à se dégrafer devant tous, sinon, probablement, la lecture accablante du contenu des premières investigations de la Justice, dont il savait qu’elles seront rendues publiques tôt ou tard et qu’elles parapheraient son indignité nationale et son lynchage médiatique. A l’affront programmé, fallait-il ajouter l’acharnement personnel ? Notons au passage que s’il l’avait pu, il y a tout lieu de croire que Monsieur Cahuzac aurait maintenu sa ligne de défense comme si de rien n’était, multipliant les mensonges, comme depuis des mois, avec une constance qui n'avait d'égale que sa morgue à l'encontre de ses accusateurs, significative de dérives nourries par un sentiment d’impunité insupportable.
mardi 2 avril 2013
Bataille générale contre l'ANI !
La gauche ne peut pas apporter des réponses de droite à des questions de gauche! Illustration: l’accord national interprofessionnel, signé par le Medef, la CFDT, la CFTC et la CGC... transformé en loi?
«La nouvelle conjoncture de l’emploi creuse les disparités au détriment des strates inférieures du salariat ; depuis la “crise”, de nouvelles inégalités se sont creusées.» Le regretté Robert Castel, dès 2009, dans ''la Montée des incertitudes'', l’un de ses ouvrages les plus fameux, nous invitait à l’acuité du regard face aux bouleversements du monde financiarisé, qui, disait-il, «amplifieraient une insécurité sociale aux visages multiples et frapperaient plus durement les catégories déjà placées “au bas de l’échelle sociale”, accroissant leur subordination». Les sociologues ne sont pas des prophètes – parfois des visionnaires. Nous avons beau retourner dans tous les sens le contenu de l’accord national interprofessionnel (ANI), signé par le Medef, la CFDT, la CFTC et la CGC, nous ne lisons en germes que ce que redoutait le plus Robert Castel, «le chemin de l’atomisation sociale, la décollectivisation, la désaffiliation», bref, «la montée d’un individualisme lié à un détachement des appartenances et des valeurs collectives»…
«La nouvelle conjoncture de l’emploi creuse les disparités au détriment des strates inférieures du salariat ; depuis la “crise”, de nouvelles inégalités se sont creusées.» Le regretté Robert Castel, dès 2009, dans ''la Montée des incertitudes'', l’un de ses ouvrages les plus fameux, nous invitait à l’acuité du regard face aux bouleversements du monde financiarisé, qui, disait-il, «amplifieraient une insécurité sociale aux visages multiples et frapperaient plus durement les catégories déjà placées “au bas de l’échelle sociale”, accroissant leur subordination». Les sociologues ne sont pas des prophètes – parfois des visionnaires. Nous avons beau retourner dans tous les sens le contenu de l’accord national interprofessionnel (ANI), signé par le Medef, la CFDT, la CFTC et la CGC, nous ne lisons en germes que ce que redoutait le plus Robert Castel, «le chemin de l’atomisation sociale, la décollectivisation, la désaffiliation», bref, «la montée d’un individualisme lié à un détachement des appartenances et des valeurs collectives»…
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