Gloire et chute d'une idole. Retour sur le parcours unique en son genre d'un Texan revenu de tout, même du cancer, avant d'être brûlé en place publique...
Un sport de violence où naissent les légendes ; un sport de mensonge où sombrent de faux héros. A la lisière d’un monde essoufflé d’avoir trop voisiné avec le désastre, dans l’entr’aperçu des derniers gestes des poètes oubliés qui suivent encore leur chemin à travers champs, Lance Armstrong sait désormais qu’on ne pouvait pas entrer par effraction dans la sacristie du vélo – ci-devant le Tour de France – sans vouloir se soumettre un minimum à ses codes, à ses rites, à ses usages, sans déposer dans la Salle des Illustres le minimum requis pour conjurer les dieux : une forme d’allégeance.
Les initiés le savent: le cyclisme a toujours été un cercle de feu que les mots seuls peuvent verbaliser. Mais Lance Armstrong ne s’est jamais payé de mots. D’ailleurs qu’on ne s’y trompe pas: son histoire n’est pas celle d’un coureur cycliste, mais celle d’une ambition démesurée, née dans les frustrations d’une jeunesse américaine. Juste l’histoire d’un petit gars du Texas, fils unique abandonné par son père biologique, battu par son beau-père, Terry Armstrong, qui lui laissera pour seul héritage ce nom élégiaque de découvreur de Lune, si puissamment américain qu’il n’y manquait qu’un prénom. L’histoire d’un Texan plus débrouillard que la moyenne, aimé par sa mère jusqu’à la déraison, qui très vite n’accepta qu’une posture, une identité: celle du vainqueur, de la gloire et de la réussite à tout prix.