Au Havre, tout le monde n’est pas amnésique et personne n’a oublié André Duroméa.
Duteurtre. Les hasards n’en sont jamais vraiment. Tandis que le bloc-noteur s’en revenait d’une escapade normande – avec un arrêt obligatoire au Havre afin de humer l’air du large tout en se laissant bercer par l’architecture géométrique du cœur de ville, édifié sur les ruines de la guerre par Auguste Perret –, la lecture du Monde daté du 23 mai attira l’attention. Et plus encore. L’écrivain Benoît Duteurtre, Havrais de naissance et fidèle, dans ses écrits, à cette ville étonnante dont on ne revient jamais, y donnait une tribune intitulée «L’inspiration havraise d’Édouard Philippe», dans laquelle il narre quelques souvenirs intimes et son amour intarissable de sa cité, devenue «à la mode», croit-il, lorsque les visiteurs «admirent la baie grandiose et les buildings dressés en bordure du port, un peu comme sur les quais de l’Hudson River». Du début des grandes crises économiques, quand «Le Havre était une cité du bout du monde, malgré son trafic marchand et ses raffineries», jusqu’à son classement au patrimoine de l’Unesco en 2005, sans oublier la fin de l’épopée des transatlantiques, symbolisée par le paquebot France, qui «commençait à rouiller dans un canal près des nouveaux terminaux à conteneurs», Benoît Duteurtre tente, avec le talent que nous lui connaissons, de ne rien omettre de ses sentiments profonds pour capter la réalité de la seule ville de l’Hexagone, hors Paris, qui ait donné à notre République deux présidents, Félix Faure et René Coty (arrière-grand-père de l’écrivain). Et désormais un premier ministre…
André Duroméa, maire PCF du Havre. |