L’«après-Fête», ce moment particulier. Mélange d’espoirs concrets adossés au réel. Du ressourcement. Et de la matière vivante. Autant l’admettre, nous étions inquiets, la semaine passée, par ces climats environnants: la météo bien sûr, qui joua avec nos nerfs ; et surtout la politique, celle des «gens de gauche» qui nous passionne autant qu’elle nous énerve quand elle rechigne, ça et là, à conjuguer raison et esprit à tous les temps. Mais nous voilà requinqués, confortés! Tellement que les commentateurs à la petite semaine en ont pris plein les yeux, même s’ils l’ont tu. L’immense succès de la Fête en dit long. Et les 550.000 personnes présentes savent mieux que quiconque qu’il ne s’agit pas d’un exploit, mais d’une performance tonitruante qui va aider à la coloration offensive du début de l’automne social pour s’opposer à la mise en place par Macron du dernier étage de la fusée libérale. Y voir comme la confirmation du sondage Ifop publié dans nos colonnes, vendredi dernier : la contre-réforme du Code du travail ne trouve pas grâce aux yeux des Français. Pas moins de 66% d’entre eux refusent la loi travail XXL. Une autre étude Viavoice le confirmait hier: 60% jugent que les ordonnances vont «accroître la précarité des salariés» et 68% qu’elles «favoriseront les licenciements».
Dire ainsi que la Fête aura servi de tremplin résonne comme un euphémisme. Nous nous trouvons gonflés par un souffle porteur, poussés dans le dos. Et ce ne sont pas que des mots. Ce que chacun a pu vivre en témoigne: ce qui nous rassemble dans cette bataille reste plus important que les divisions. C’est d’ailleurs le bien commun de la gauche de transformation. Cette vérité était vraie hier, mais elle l’est plus encore au lendemain de ces trois jours retentissants.
Vue du Peuple de la Fête, cette vérité a valeur d’exhortation à ceux qui l’oublient parfois, quelles que soient leurs raisons. Après les premières manifestations syndicales du 12 septembre, la Fête donne plus de force pour empêcher la promulgation des ordonnances antisociales. Le gouvernement et le Medef veulent réduire l’humain à sa fonction d’agent économique au service des puissants ? Ce qui arrive devant nous exige donc un combat quotidien et, soyons réalistes, une ardeur collective qui doit grandir encore.
[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 19 septembre 2017.]
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