Le moment politique est assez terrifiant pour François Hollande.
En cette époque où le choix du significatif est fonction du degré de présence à l’écran, il est des images qui restent plus que d’autres. Comment interpréter les mimiques significatives de la ministre de la Culture et élue mosellane, Aurélie Filippetti, invitée à commenter l’avenir sidérurgique de sa région alors qu’elle venait à Lens pour inaugurer l’écrin du Louvre décentralisé? Elle déclara d’abord sans aucune hésitation:
«Il n’y a pas de confiance dans Mittal. Cela fait quatre ans que je suis aux côtés des salariés, la parole de cet industriel ne vaut rien.» Avant d’ajouter, bien sûr, qu’elle avait une
«confiance absolue» dans la gestion du dossier Florange par le chef de l’État. Les images peuvent passer ; les mots obligent. Alors que de nombreux députés socialistes expriment de moins en moins sourdement leurs «troubles» devant les décisions économiques du gouvernement, Jean-Marc Ayrault est venu en personne, hier, s’expliquer devant eux. Pour lui, un seul objectif: démentir
«de la façon la plus solennelle» tout accord secret avec Lakshmi Mittal, alors que ses services, à Matignon, refusaient de délivrer la moindre information et répétaient jusqu’à l’absurde qu’
«un accord industriel entre l’État et un opérateur privé n’a pas à être rendu public». Qu’y a-t-il donc à cacher?
Le premier ministre n’a pas répondu à ses anciens collègues du groupe socialiste, pourtant, il attendait de ces derniers une discipline totale pour soutenir son projet de loi de finances rectificative. Pas simple.