La COP26 s’achève le 12 novembre. Les dirigeants du monde disposent de cinq jours pour inverser la tendance d’un «échec».
Puisque le vivant est le bien universel le plus sacré, toute visée anthropologique primordiale doit privilégier le sort de l’humanité. Il nous reste peu de temps pour répondre à l’urgence climatique et rompre radicalement avec les paradigmes qui encagent les humains comme l’à-venir de la planète. La COP26 s’achève le 12 novembre: les dirigeants du monde disposent de cinq jours pour inverser la tendance d’un «échec» – plus ou moins retentissant – qui se profile déjà à l’horizon. Le décalage entre les objectifs et les actes saute aux yeux. Autant dire qu’une éventuelle déception provoquera une onde de choc auprès des scientifiques mais surtout du côté des populations de plus en plus conscientisées – singulièrement les jeunes citoyens de cette nouvelle «internationale» née du combat climatique.
Le temps raccourci de la dernière ligne droite est devant nous. Et notre survie en dépend. L’ONU précise que, pour limiter le réchauffement à 1,5°C, les États doivent se montrer sept fois plus ambitieux, faute de quoi, dans vingt, trente ans, près de 300 millions de personnes deviendront des réfugiés climatiques. Premières victimes? Les plus pauvres et les classes populaires. Cette alerte suppose des réponses qui mettent en cause des pouvoirs qui ont intérêt à poursuivre leurs affaires: les États et/ou les maîtres des entreprises globalisées. Car si les humains se trouvent redevables de cette situation, ce sont d’abord les modes de production et les décisions libérales mondialisées qui assèchent la planète et jettent les individus dans le laminoir effrayant des incertitudes ontologiques.
Les défis énergétiques, alimentaires et industriels, en tant que clefs de voûte, ne sont pas des questions de spécialistes. Elles doivent devenir l’affaire du grand public, qui a très bien compris qu’il n’y aura de solutions tant que l’énergie, par exemple, ne sera pas considérée comme un bien commun protégé des seules logiques d’enrichissements. Le changement climatique impose des changements systémiques, y compris en France. C’est une exigence collective absolue.
[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 8 novembre 2021.]
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