Depuis Saint-Amand-Montrond (Cher).
Mark Cavendish. |
Froome, affaibli par son isolement au sein de la formation Sky, a été attaqué par l'équipe de l'Espagnol Alberto Contador dans cette journée présentée comme « transitoire » qui a pourtant donné lieu à plusieurs « bordures » et a coûté très cher à l'Espagnol Alejandro Valverde, dans les plaines du centre de la France. Deuxième du classement au matin, Valverde a perdu près de 10 minutes après avoir été retardé par une crevaison.
Avec un maudit vent de côté, Chris Froome a donc cédé pour
sa part 1’09’’ à Contador et au Néerlandais Bauke Mollema, désormais deuxième
au classement à 2’28’’. Pour le gain de l'étape, Cavendish a devancé le
Slovaque Peter Sagan en tête d'un premier groupe pour enlever son 25e succès
d'étape dans le Tour, son deuxième depuis le départ après celui de Marseille
(5e étape). Signalons que le Britannique, âgé de 28 ans, vient de rejoindre au
palmarès des vainqueurs d'étape le champion français d'avant-guerre André
Leducq.
La course, la plus passionnante depuis longtemps dans la
plaine, a explosé sur une violente accélération de l'équipe de Cavendish à plus
de 115 kilomètres de l'arrivée – vous avez bien lu ! Le peloton s'est aussitôt
cassé en trois parties, sous l'effet du vent de côté, et l'Allemand Marcel
Kittel, « tombeur » la veille de Cavendish, s'est retrouvé piégé dans
un deuxième groupe. Cette bordure a condamné l'échappée initiale de six
coureurs (Niemiec, Lemoine, Boeckmans, Perez, Gène, Maté) qui comptait plus de
trois minutes d'avance. Valverde, victime d'une crevaison dans la zone de
ravitaillement à la mi-course, a tenté de reprendre place dans le premier
peloton. En vain, malgré les efforts désespérés de ses équipiers opposés au
rouleau compresseur du groupe de tête mené à grande allure par plusieurs
formations, entre autres celle du Néerlandais Bauke Mollema, séparé de Valverde
par 12 secondes au départ de Tours. L'Espagnol a fini par attendre le groupe de
Kittel, pointé à un peu plus d'une minute. L'écart a grandi ensuite
régulièrement sur les longues lignes droites traversant le Berry. L'équipe de
Valverde a payé pour finir sa débauche d'énergie et a laissé son chef de file
esseulé dans la dernière heure de course. Sur la ligne, le retard a approché
les 10 minutes, ce qui laisse toutes les responsabilités désormais au grimpeur
colombien Nairo Quintana, le seul préservé dans son équipe.
Mais l’étape n’était pas finie! A 32 kilomètres de
l'arrivée, Froome a été piégé à son tour sur une attaque des équipiers de
Contador qui ont provoqué une nouvelle cassure. Le maillot jaune, pourtant bien
placé, n'a pu produire l'effort pour suivre les hommes de Contador en surnombre
(avec Bennati, Rogers, Roche, Kreuziger et Tosatto) dans le groupe de quatorze
coureurs formé à cet endroit. Aidé dans un premier temps par les BMC (Evans) et
les Katusha (Rodriguez), le Britannique a laissé ensuite deux de ses
coéquipiers (Siutsou, Stannard) mener la chasse avant de se relever. Le
concours final des coéquipiers du Français Jean-Christophe Péraud lui a permis
de limiter l'écart à un peu plus d'une minute. Froome a souligné la perte
d'Edvald Boasson Hagen, son coéquipier norvégien, contraint à l'abandon jeudi
sur chute. Avant de soupirer: «Il n'y a
pas de journée facile dans le Tour. Ce n'est jamais fini avant Paris!»
Samedi 13 juillet, le Tour retourne à Lyon, dix ans après sa
dernière venue, pour la 14e étape longue de 191 kilomètres. Sept côtes (cinq de
quatrième catégorie, deux de troisième) figurent sur le tracé. Les deux
dernières, la Duchère et la Croix-Rousse, sont situées dans l'agglomération
lyonnaise, dans les 15 derniers kilomètres. Allez savoir ce qu’il peut s’y
passer… Tant mieux, non?
(Avec AFP)
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