mercredi 18 juillet 2012

Tour : « Je suis innocent », clame Fränk Schleck

Fränk Schleck, qui a quitté la Grande Boucle après un « résultat d’analyse anormal », a nié avoir pris une quelconque substance interdite. Il menace de porter plainte pour « empoisonnement ».

Fränk Schleck.
Depuis Bagnère-de-Luchon (Haute-Garonne).
«Je nie catégoriquement avoir pris quoi que ce soit d'interdit. Je n'ai aucune explication quant au test et j'insiste donc pour que soit analysé l'échantillon B. C'est mon droit.» Voilà les premiers mots, livrés par communiqué, de l’aîné des frères Schleck, qui, comme vous le savez, a fait l'objet d'un contrôle antidopage positif à un diurétique (Xipamide) à l'issue de la 13e étape, le 14 juillet au Cap d'Agde. Fränk poursuit en ces termes: «Si cette analyse confirme le résultat initial, je pourrais alors penser que j'ai été victime d'un empoisonnement et je porterai plainte.»

Ce mercredi matin à Pau, Christian Prudhomme, le directeur du Tour de France, qualifiait le retrait de la course du coureur luxembourgeois de «décision sage, la seule envisageable». Et il précisait: «Selon les règles de l’Union cycliste internationale, Fränk Schleck aurait pu être au départ ce mercredi matin (car la substance incriminée qui n'entraînait pas obligatoirement son retrait, ndlr). Mais avec son équipe, le coureur a décidé de se retirer. Nous avons appris hier (mardi) que Fränk Schleck avait eu un résultat anormal selon la terminologie du communiqué de l'UCI. Cela ouvre le champ à beaucoup de possibilités de suites sur cette substance dite spécifiée, qui peuvent aller du simple avertissement à la suspension. C'est une palette extraordinairement large.»

Dès mardi soir, son frère cadet, Andy, avait réagi, de manière assez virulente d’ailleurs: «Sur ma vie et sur ma famille, je suis sûr qu'il n'a rien pris. C'est dégueulasse.» Référence à peine voilée à un complot? Selon le porte-parole de l'équipe RadioShack, Philippe Maertens, la décision de Frank Schleck de quitter le Tour a été prise «ensemble», entre l'équipe et le coureur. «C'était impossible de continuer comme ça quand on voit tout ce qui se passe autour, ça n'avait pas de sens.» Troisième du Tour 2011, Frank Schleck occupait la 12e place du classement général après 15 étapes, à près de dix minutes du porteur du maillot jaune, le Britannique Bradley Wiggins.

Alain Gallopin.
«C'est bien qu'il ait quitté le Tour, l'équipe a besoin de travailler dans la sérénité», estimait, mercredi matin, le directeur sportif de RadioShack, le Français Alain Gallopin, devant une foule de journalistes massés au pied du bus de l'équipe avant le départ de l'étape Pau/Bagnères-de-Luchon. «Les coureurs sont abattus mais c'est mon travail de motiver les troupes. On va essayer de faire le maximum, on va continuer en pensant à Frank», ajoutait-il. Citons également l'Allemand Jens Voigt, vieux briscard des pelotons et ami des Schleck, qui déclarait ne «pas à comprendre» comment le Luxembourgeois avait pu être contrôlé à un diurétique, espérant «qu'on trouvera la vérité». «Frank est surpris, comme nous. Il n'a pas d'explication.»

Enfin, ultime question. Pourquoi Fränk Schleck est-il allé spontanément à la police? Réponse du porte-parole de l’équipe Radioshack: «On est allé à la police parce que, à chaque fois qu'il y a un contrôle positif, la police vient à l'hôtel et je ne voulais pas voir les images de Frank dans un véhicule de police. Là-bas, on a été en contact avec les gens de l'Oclaesp (unité spécialisée de la Gendarmerie, NDLR). Ils nous ont dit qu'il n'y avait pas d'affaire Frank Schleck parce que le produit n'est pas sur la liste des produits interdits par le code du sport en France.»
Fermez le banc?

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