Fränk Schleck. |
Il n’y a pas de petits secrets. Ce mardi soir, la plupart des suiveurs étaient déjà attablés lorsque l’info se diffusa comme une traînée de poudre. Le chronicoeur était au Berry, restaurant façon brasserie populaire très en vue qu’une bonne partie des connaisseurs fréquentent à chaque venue du Tour, c'est-à-dire presque tous les ans. Il y avait là des journalistes suisses, le Suiveur de Libération à notre table, Jean-René Bernaudeau pas loin, et même l’ami Jean Cormier, ancien journaliste au Parisien et écrivain (qui fut lui aussi un proche de Laurent Fignon).
Et puis, sur le coup de 20h30, les téléphones portables ont commencé à crépiter. «Fränk Schleck positif.» Juste trois mots. Un certain étonnement. Une incompréhension. Et puis, chacun est parti en catastrophe pour reprendre son labeur de suiveur…
La lecture du communiqué officiel nous apprit toute l’affaire. L’examen d'un échantillon urinaire prélevé le samedi 14 juillet, jour de la treizième étape, a fait l'objet d'un «résultat d'analyse anormal», a annoncé mardi l'Union cycliste internationale (UCI). Le laboratoire de Châtenay-Malabry a décelé dans cet échantillon de Fränk Schleck la présence d'un diurétiquee, le Xipamide, molécule utilisée dans le traitement de l'hypertension et d'oedèmes. «Le règlement antidopage de l'UCI ne prévoit pas la suspension provisoire vu la nature de la substance, qui est une substance spécifiée», précise le communiqué.
Besoin d’explications, car l’affaire s’avère assez technique. Les substances spécifiées, auparavant appelées substances spécifiques, sont celles dont «il est plus vraisemblable que (leur) présence puisse s'expliquer par une cause crédible non liée au dopage (que) dans le cas de certaines substances comme les stéroïdes et les hormones de croissance humaine», précise l'Agence Mondiale antidopage. Dans ce cas, la sanction peut aller d'une réprimande à deux ans de suspension. S'il n'est pas suspendu automatiquement, l'ainé des Schleck, douzième du classement général avant la journée de repos, ne prendra de toute façon pas le départ, mercredi, de Pau. Selon l’attaché de presse de sa formation Radioshack, il aurait en effet décidé de lui-même de quitter la Grande Boucle dès mardi soir.
Johan Bruyneel. |
Frank Schleck ne jouait pas les premiers rôles depuis le départ de Liège et semblait comme orphelin de son frère, Andy, absent de l’épreuve en raison d’une blessure contractée sur le Dauphiné. Les relations ombrageuses entre les frères Schleck et leur manager, Johan Bruyneel, étaient connus de tous et les rumeurs les plus folles circulaient depuis plusieurs jours sur leur divorce. On annonçait les frères dans une future équipe allemande, peut-être dirigée par Jan Ullrich. Il semble désormais que «l’entreprise Schleck», véritable petite industrie dans le cyclisme, soit en train de s'éliminer d'elle-même. Le début de la fin?
(1) Johan Bruyneel est absent sur le Tour en raison de « l’affaire » Armstrong, ce pourrait lui valoir une lourde suspension.
Et encore un, et pas n'importe lequel !!! JED, comment fais-tu pour garder un minimum de passion?
RépondreSupprimerSalut l’ami.
RépondreSupprimerJustement, je réponds demain (jeudi matin dans l’Huma) à cette question pertinente.
A bientôt. Amitiés.