mardi 21 juillet 2009

1989-2009 : mes détours du Tour (chapitre 2)

Ma première accréditation date de 1989. Je suis resté une semaine environ sur les routes du Tour à m’enthousiasmer – comme tous – du duel épique et brutal entre Laurent Fignon et Greg LeMond, que le chronomètre final séparera de huit secondes au profit de l’Américain, lors du célèbre contre-la-montre des Champs-Élysées.

Ce que j’avais découvert à l’époque semblait conforme à mon imagerie très prononcée du geste sportif et de son théâtre, le plus beau qui soit pour quelqu’un nourri d’excellence universelle : la France.

Comment dire ? Tout était nouveau mais rien ne m’était étranger. C’était en tout point semblable au cyclisme découvert dans les livres et longtemps fantasmé. Abel Michéa et Émile Besson, dans L’Humanité, puis Pierre Chany et Antoine Blondin, dans L’Équipe, m’avaient enseigné à distance et par leurs talents conjugués que le Tour, en son ampleur, était bien un monde en réduction qui, de tout temps et malgré les épreuves du xxe siècle, avait créé des personnages à sa démesure, drapés dans l’invisibilité de notre imaginaire.

Depuis sa naissance, et plus encore depuis 1936 et les congés payés, les Français font allégeance au Tour, dernier terrain d’expression collective authentiquement populaire. Même de Gaulle ou Mitterrand avaient compris qu’il valait mieux le regarder passer sur le bord d’une route, en quidam illustre, parmi le peuple, que de parader dans la voiture du directeur de l’épreuve avec des Ray-Ban scotchées sur le nez.

Ainsi donc, le Tour comme d(én)ominateur commun ?
Le Tour comme société sans classe ?
Le Tour plus fort que le statut social ?

A plus tard...

6 commentaires:

  1. Insupportable,
    Les commentaires de certains sur France 2, sans citer de nom commencent à devenir pénibles. Et ce mercredi à peine l'antenne pris ... le "petit" de France 2 ... n'arrête plus de parler du "petit" de l'Elysée.
    Dommage pour Laurent Fignon ... sans son ... et uniquement avec les images ... le Tour serait moins pénible !

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  2. Françoise MARTIN22 juillet 2009 à 13:27

    Que les commentaires de SARKOZY sur AMSTRONG soient indécents à nos yeux certes mais là comme ailleurs les propos du président ne sont-ils pas sportivement le nom de la bêtise et de l'inculture pour le coup, au delà du mépris habituel pour les faibles et les sans grades ???
    Heureusement que dans le peloton du Tour il y a quelques "Romains", jeunes coureurs qui ne s'en laissent pas conter, et redonnent à cette épreuve tout son intérêt...
    Il est intéressant de noter que dans l'étape de dimanche au moment où CONTADOR démarre et laisse tout le monde sur place, y compris ROBOLANCE, sur France 2, le commentateur consultant je crois avoir reconnu la voix de JALABERT dire que -en gros- la logique était respectée à savoir que le jeune espagnol a remis les pendules à l'heure...
    Après celà la comm' de SARKO c'est du pipeau comme d'hab' et celà ne mérite pas qu'on s'y arrête... Etre en vacances et profiter des images du TOUR c'st aussi oublier l'agité de l'Elysée

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  3. Aucun respect des coureurs ... France 2. A l'arrivée, au Grand Bornand, une fois les six premiers, de nombreuses minutes, en direct pour le "seigneur de l'Elysée" ... et pas d'incrustation d'images pour les autres coureurs. Merci France 2 !
    France Télévision ... la chaîne des sports ! ... ou celle de l'Elysée !

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  4. Je recommande à Jean-Emmanuel Ducoin le livre sur Pierre Chany, intitulé, "l'homme aux 50 Tours de France".

    Un trés grand bonhomme que ce Chany, qui ne refuse pas l'étiquette "d'homme de gauche ( voire gauche radicale, presque anarchiste ) qui a opéré dans un journal de droite" ( L'Equipe ). Il défend peut-être un peu trop les "faiblesses" des coureurs, lui qui été trés proche de jacques anquetil.

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  5. Gérard a entièrement raison mais allons plus loin et n'ayons pas peur de citer des noms :
    - à tout seigneur, tout honneur, le pire de tous, le plus gros des lèche-cul, qui, de plus, ne connaît rien, mais alors vraiment rien au cyclisme, l'homme qui enchaîne les questions et coupe la parole avec une impolitesse absolument stupéfiante (sauf avec notre Président bien-aimé, évidemment...), la preuve vivante que le ridicule ne tue pas, vous avez bien sûr reconnu le survitaminé Gérard Holtz ;
    - encore plus bête, encore plus incompétent, autant "cireur de pompes" mais dans un style différent, avec une capacité à s'enflammer incomparable (Liège - Bastogne - Liège 99, chrono final du Tour 2004...), je veux bien sûr parler du pathétique Jean-René Godard ;
    - citons enfin Claude Eymard dont le sourire niais accompagne parfaitement le caractère complaisant de ses interviews.
    Voilà pour la crème, l'élite... Fameux podium, auquel notre Jaja national, encore en phase d'apprentissage, pourra bientôt prétendre...

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  6. J'adhère - avec un plaisir mal dissimulé - à ce commentaire de Loïc, auquel je pourrai personnellement conseiller une carrière de journaliste ou de pamphlétaire pour son intelligence et sa qualité d'écriture !
    Je me délecte de cette lecture. Félicitations !
    JED

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