mardi 11 octobre 2016

2017: idées de campagne

Du point de vue des communistes, qui n’entreront donc pas en campagne comme tout le monde, une formule résume leur état d'esprit: «Notre candidat, c’est le programme.»
 
Les Français de la gauche de transformation, engagés corps et âme pour qu’un véritable changement de paradigme politique et social voie enfin le jour, disposent d’une ample mémoire, d’une immense fidélité. Ils savent même se fixer un horizon. Et ils le disent. Du moins une partie d’entre eux, qui viennent d’exprimer jusque dans le détail ce qu’ils souhaitent profondément pour notre pays en vue de la séquence électorale. 65.000 de ces irascibles qui, de près ou de loin, sont attachés aux idées communistes et à l’avenir – conceptuel et pratique – du Front de gauche en tant que rassemblement possible des forces alternatives ont ainsi répondu à un vaste questionnaire, intitulé «Que demande le peuple?», qui foisonne de sens commun dont les traits forts (reprendre le pouvoir sur la finance, une autre République, égalité, une France protectrice et solidaire, produire autrement, changer l’Europe) devraient résonner dans le cœur de tous les progressistes.
 
Du point de vue des communistes, qui n’entreront donc pas en campagne comme tout le monde, le résultat de cette première consultation, aussi étonnant et audacieux qu’il puisse paraître, pourrait se résumer d’une formule certes transitoire mais assez essentielle par les temps qui courent: «Notre candidat, c’est le programme.» Beaucoup penseront que le PCF botte en touche, puisqu’il ne se détermine pas dans le choix du candidat qu’il soutiendra pour la présidentielle. D’autres diront que, déjà, le temps presse. Certains affirmeront que seule la mère de toutes les batailles, celle des idées, peut permettre de renverser la table dans quelques mois et que, sur la base d’un programme coélaboré avec les citoyens, ce qui unit la gauche de la gauche restera bien plus fondamental que ce qui, souvent, la divise et la paralyse. Nous le savons tous: le peuple de cette gauche aspire à un projet commun et à un pacte unificateur, sans lesquels aucune dynamique populaire ne verra vraiment le jour. D’abord, le «quoi», le «pourquoi» et le «comment» d’une société nouvelle. Le «qui» d’une candidature commune viendra ensuite. Le plus naturellement du monde. Souhaitons-le ardemment. 
 
[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 10 octobre 2016.]

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