Voici l’heure venue des résistances, à commencer par la plus lucide, la résistance au simplisme. L’enjeu du moment ressemble à une sommation himalayenne: comment mener à terme la campagne des élections régionales sans se laisser gagner ni par une forme de découragement devant la teneur des principaux débats publics, ni par une compréhensible apathie liée au traumatisme lui-même et à ses conséquence? Depuis les attentats, le meilleur et surtout le pire occupent l’espace médiatico-politique. C’était hélas prévisible; nous n’en sommes pas moins atterrés. Le maintien du scrutin, les 6 et 13 décembre, fut un acte d’affirmation démocratique – qu’aurions-nous écrit dans le cas contraire? Mais le défi pour les candidats relève sinon de l’impossible, du moins de l’improbable. Nous évoquons là bien sûr les candidats de nos cœurs, ceux qui, malgré des circonstances terribles, ne lâchent rien sur le fond et revendiquent partout des idées de progrès, de solidarité, d’humanité, une exigence rendue difficile qui nécessite de s’adapter à la nouvelle situation.
Comment porter des propositions qui favorisent une République plus forte et plus égale à la fois, quand nous n’entendons parler que d’état d’urgence, de guerre, de privations de libertés? Non, les attentats ne doivent pas justifier le chantage à la haine, les surenchères immondes, les coups de menton ou les amalgames odieux et ségrégationnistes qui frappent par exemple la ville de Saint-Denis!
En ces temps de choc inouï et durablement éprouvant, une priorité s’impose: convoquer l’intelligence civique et citoyenne, rassembler les énergies vitales et les consciences disponibles, qui ne manquent pas, afin de retrouver le chemin de la pensée et de la raison dans le cadre républicain. Et surtout? Résister! Oui, résister aux terroristes, à la tentation de l’idéologie sécuritaire, aux injonctions guerrières, à la connerie mortifère de ceux qui veulent capitaliser sur les morts et la barbarie. Résister, c’est vouloir comprendre et réfléchir. Résister, c’est aussi se doter de régions plus humaines, cela passe donc par les urnes, en refusant démocratiquement les failles les plus sombres de notre société. Voilà ce que résister signifie. Aujourd’hui. Et demain.
En ces temps de choc inouï et durablement éprouvant, une priorité s’impose: convoquer l’intelligence civique et citoyenne, rassembler les énergies vitales et les consciences disponibles, qui ne manquent pas, afin de retrouver le chemin de la pensée et de la raison dans le cadre républicain. Et surtout? Résister! Oui, résister aux terroristes, à la tentation de l’idéologie sécuritaire, aux injonctions guerrières, à la connerie mortifère de ceux qui veulent capitaliser sur les morts et la barbarie. Résister, c’est vouloir comprendre et réfléchir. Résister, c’est aussi se doter de régions plus humaines, cela passe donc par les urnes, en refusant démocratiquement les failles les plus sombres de notre société. Voilà ce que résister signifie. Aujourd’hui. Et demain.
[EDITORIAL publié dans l’Humanité du 25 novembre 2015.]
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