Manuel Valls ne se déclare plus socialiste. Et il le dit !
«La politique de l’exécutif menace la République et prépare un immense désastre démocratique.» Les mots de Benoît Hamon, prononcés hier, viennent claquer dans le paysage agité du Parti socialiste non comme une provocation mais bien comme une mise en garde du plus strict intérêt et d’une sincère lucidité. Nous ne le contredirons pas sur ce point. Il y a tout lieu de penser, en effet, que le triumvirat Hollande-Valls-Macron, dans son entêtement à pousser les feux d’une folie libérale, nous conduit au désastre. La forme peut surprendre les godillots de service, mais le fond, pour le coup, n’est qu’un réquisitoire légitime contre les politiques conduites par le chef de l’État. Puisque la forme, c’est souvent du fond qui remonte à la surface, ces propos ne passent pas. Au point de créer une tension paroxystique. Dans le rôle du porte-flingue et de la parole gouvernementale, Stéphane Le Foll: «Si c’est ça, qu’il quitte le Parti socialiste alors.» Voici un fâcheux précédent qui n’a sans doute rien d’instinctuel. Le gouvernement demande aux socialistes contestataires de quitter le PS. Début de rupture irréconciliable?
Un autre temps... |
Manuel Valls, lui, va beaucoup plus loin et plus vite dans la destruction commune.
Dans un entretien à paraître dans l’Obs, le premier ministre appelle «à un nouveau compromis», ne refuse pas l’idée d’un changement de nom du PS et, plus inquiétant encore, quand on lui demande si la gauche qu’il souhaite incarner est socialiste, répond qu’elle est «pragmatique, réformiste et républicaine». Adieu à la référence socialiste et au parti qui s’en revendique : le dernier masque vient de tomber ! Autant dire que les pathétiques tentatives de caporalisation des dirigeants héritiers de la SFIO sont plus que jamais vouées à l’échec. Les Aubry, Hamon, Filippetti et les autres ne partiront pas du PS, même sous la contrainte des baïonnettes. Au contraire, ces derniers souhaitent secrètement que, à la faveur d’un congrès par exemple, ce soit le PS qui se désolidarise du gouvernement. Une chose reste sûre: les paroles ne suffisent plus pour arrêter la politique libérale. Tout ce qui peut aider à l’invention d’un nouveau rapport de forces à gauche est donc le bienvenu. C’est une urgence absolue.
Dans un entretien à paraître dans l’Obs, le premier ministre appelle «à un nouveau compromis», ne refuse pas l’idée d’un changement de nom du PS et, plus inquiétant encore, quand on lui demande si la gauche qu’il souhaite incarner est socialiste, répond qu’elle est «pragmatique, réformiste et républicaine». Adieu à la référence socialiste et au parti qui s’en revendique : le dernier masque vient de tomber ! Autant dire que les pathétiques tentatives de caporalisation des dirigeants héritiers de la SFIO sont plus que jamais vouées à l’échec. Les Aubry, Hamon, Filippetti et les autres ne partiront pas du PS, même sous la contrainte des baïonnettes. Au contraire, ces derniers souhaitent secrètement que, à la faveur d’un congrès par exemple, ce soit le PS qui se désolidarise du gouvernement. Une chose reste sûre: les paroles ne suffisent plus pour arrêter la politique libérale. Tout ce qui peut aider à l’invention d’un nouveau rapport de forces à gauche est donc le bienvenu. C’est une urgence absolue.
[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 23 octobre 2014.]
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire