Le médecin Michele Ferrari. |
Ce n'est pas tout. Les enquêteurs ont également retrouvé des comptes bancaires ouverts avec les noms des cyclistes suivants: Michele Scarponi (vainqueur du Tour d'Italie 2011 suite au déclassement d'Alberto Contador), Denis Menchov, Alexander Kolobnev, Vladimir Gusev, Vladimir Karpets, Mikhail Ignatiev, Eugeni Petrov et Alberto Ongarato. Si l'on en croit la Gazetta, Michele Ferrari offrait à ses clients sportifs "un service complet (...) avec l'assistance pour les contrats, la préparation physique et médicale, l'assistance juridique" en cas de contrôle positif ou de procédure disciplinaire. En fait, des faux contrats d'image permettaient notamment l'évasion fiscale et la dissimulation des sommes utilisées pour le dopage. Le quotidien sportif italien explique: «Avec l'aide de son fils Stefano et Scimone (agent sportif), il poussait les coureurs à acheter des produits interdits (dont l'EPO) et à adopter des procédés interdits pour influencer leur rendement sportif.»
Mais voici donc l'information la plus effarante de toutes peut-être: sur quatre saisons (entre 2008 et 2011), vingt équipes professionnelles (vous avez bien lu, vingt!) auraient utilisé le système des faux contrats d'image et profiter des possibilités d'évasion fiscale. La liste fait froid dans le dos: Liquigas, Lampre, Colnago, Geox, Androni, Katusha, Quick Step, Farnese Vini, Acqua-Sapone, Astana, RadioShack, Vacansoleil, ISD, CSF, LPR, Diquigiovanni, Tinkoff, Rabobank, Gerolsteiner et Milram. Autrement dit, l'essentiel du peloton professionnel, à l'exception de quelques rares formations étrangères et bien sûr de toutes les équipes françaises, ce qui ne nous étonne pas. Remarquons au passage que les années citées par la Gazetta, 2008-2011, ne concernent absolument pas la période la plus terrible en matière de dopage, que l'on situera entre 1996 et 2006.
Le coup de tonnerre est considérable. Et le constat pour le moins accablant... Dans la foulée de "l'affaire Armstrong", ces nouvelles révélations sonnent le glas du cyclisme tel qu'il est, n'en doutons pas.
Première conséquence de taille: ce vendredi 19 octobre, la banque néerlandaise Rabobank, l'un des plus gros sponsors du cyclisme professionnel (présent depuis 1996), a annoncé officiellement qu'elle décidait de quitter prochainement le peloton. Les explications de Bert Bruggink laisse peu de place au doute: "Nous ne sommes plus convaincus que le cyclisme professionnel international est en mesure de faire du cyclisme un sport propre et juste", a déclaré le directeur financier de la banque. Sans commentaire.
Qu'ils se rassurent, les coureurs concernés, du moins ceux qui ne seront pas d'ici là rattrapés par la patrouille ou la justice sportive et pénale, ne seront pas lâchés dans la nature au 31 décembre prochain. En 2010, le groupe de banque et d'assurance néerlandais avait prolongé son contrat jusqu'en 2016. Il n'ira pas jusque-là, mais payera encore son dû en 2013. Ainsi, la formation World Tour s'alignera avec des maillots blancs, puisque Skoda, le co-sponsor, stoppe lui aussi son partenariat.
Des maillots blancs pour un cyclisme plus blanc? Franchement, doit-on se permettre de rêver encore...
L'Huma et JED peuvent parler à longueur de colonnes à la manière d'Euripide de l'engeance des sportifs (athlèthon génos), cela n'affectera en rien les dérives dont le sport, l'art, l'éducation, la santé, la politique etc...sont le théâtre quotidien.
RépondreSupprimerAu contraire on peut affirmer sans risque d'être contredit que c'est au contraire une façon de les entretenir parce qu'elle perpétue une représentation idéologique de l'exercice sportif ou athlétique réduit à son être-exposé- ausgestelt (ses manifestations spectaculaires) par les sportifs professionnels sur le marché du divertissement.
On a la même dérive pour ne pas dire la même catastrophe dans le domaine de l'art.
Lequel art pour L'Huma et Claude Cabane consiste à pouvoir accrocher un tableau de Hooper dans son salon pour le contempler et en jouir plus qu'à le produire (hergestelt) éventuellement en le copiant.