dimanche 15 juillet 2012

Tour : connaissez-vous le Mur de Péguère?

Après le Grand Colombier, montagne mythique de l’Ain classée hors catégorie, le Tour a innové, ce dimanche 15 juillet, en franchissant cette montée inédite des Pyrénées, classée en 1re catégorie.
Christian Prudhomme, venu repérer les lieux.
Depuis Foix (Ariège).
Le chronicoeur attendait cette journée avec impatience: découvrir le fameux Mur de Péguère (1375 m), dont une partie de la caravane n’arrêtait pas de parler depuis plusieurs jours. Le road-book du Tour est formel: la montée est longue de 9,3 kilomètres à 7,9% de moyenne. La réalité y est plus complexe. Si la première partie de l'ascension s'effectue par le col de Port, très peu sélectives (5-6%), l'escalade vertigineuse de Péguère n’a rien à voir, car elle se situe vraiment dans le col des Cagnous, sur presque quatre kilomètres: 12% de moyenne, avec des passages à 18%!

Le Mur de Péguère était un acte manqué. Car le peloton du Tour devait l’emprunter, en 1973, mais l’étape fut escamotée à la demande du peloton. Les coureurs, dans un état d’épuisement avancé après des étapes dantesques, demandèrent à Luis Ocana en personne de se faire son porte-parole et de demander aux organisateurs de l’annuler de l’étape… Depuis, jamais ce Mur ne fut à l’ordre du jour.

Nous devons le retour de Péguère sur la Grande Boucle à Henri Nayrou, ancien député socialiste du coin (il ne s’est pas représenté aux dernières législatives). Lui, c’est un peu l’historien et la mémoire vivante de cette montée, elle lui doit même la transformation de son nom. De «col», elle est en effet devenue «Mur». «Il ne fallait pas le confondre avec le col de Pailhères», explique Henri Nayrou, lui-même ancien journaliste ayant tissé des liens étroits avec Jean-Marie Leblanc, l’ancien patron du Tour, puis Christian Prudhomme, le nouveau boss de l’épreuve, eux aussi anciens hommes de presse.

En 2008, lors du passage du Tour à Foix, Henri Nayrou emmèna Christian Prudhomme pour un petit pique-nique pyrénéen sur les pentes du col de Péguère. Le directeur de la Grande Boucle fut « subjugué », selon sa propre expression. Dès lors, le retour de Péguère sur le Tour n’était plus qu'une question de temps : il a fallu attendre quatre ans, pour que le Mur prenne du galon et ne se contente plus seulement de la Ronde de l'Isard ou du Tour de l'Avenir, qui l'a emprunté à plusieurs reprises.

Même sur moins de quatre kilomètres, il était possible de provoquer une sélection importante. Hélas, vous avez vu comme moi comment les leaders s’y sont comportés, escamotant cette ascension qui méritait mieux. Navrant. Non?

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