Chute avant d'arriver à Metz... |
Les coureurs, entre Epernay et Metz (207,5 km), ont encore tâté du bitume et cassé du petit bois. Un chamboule-tout qui, cette fois, a eu des conséquences sur le classement général pour quelques-uns des favoris de cette 99e édition de la Grande Boucle. La principale chute du jour est survenue à vingt-cinq kilomètres de l'arrivée. Elle fut non seulement impressionnante, puisque les victimes sont descendus de machine à près de 70 km/h, mais elle a cisaillé le peloton en deux morceaux très inégaux, provoquant, il fallait s'y attendre, des dégâts humains et sportifs.
D'abord, côté hommes. L'Espagnol Mikel Astarloza (Euskaltel), l'Américain Tom Danielson (Garmin) et l'Italien Davide Vigano (Lampre) ont dû abandonner. Certains en larmes.
Ensuite côté sport. Signalons avant tout que quelques outsiders du Tour ont perdu du temps, piégés dans un deuxième voire un troisième groupe par l'arrière. Parmi ces grands perdants du jour: Edvald Boasson Hagen, Jenez Brajkovic, Robert Gesink, Ryder Hesjedal et surtout Frank Schleck, Rein Taaramäe ou encore Pierre Rolland… Ce dernier devait d’ailleurs subir des examens médicaux pour s’assurer qu’il pourrait reprendre le départ, samedi. D'ores et déjà un coup dur, quoi qu'il arrive...
Notons, au passage, que l'équipe américaine Garmin (dont le directeur sportif n'est autre que l'Américain Jonathan Waughters, l'un des anciens coéquipers d'Armstrong, soupçonné d'avoir témoigné contre son ex-boss) a vu ses ambitions réduites à néant. Sept de ses coureurs, dont le leader canadien Ryder Hesjedal, ont terminé à plus de 13 minutes du vainqueur et un autre (Tom Danielson) a abandonné. A l'arrivée à Metz, son autre directeur sportif Allan Peiper a lâché, pour le moins amer: "Cette journée est un désastre. Pour nous, rien ne marche. On a tellement de blessés... On a perdu la plupart de nos chances dans tout ce qu'on voulait faire. Ces derniers jours ont amené beaucoup de déceptions." "C'est la chute la plus effrayante dans laquelle j'ai été pris", a affirmé pour sa part David Millar, 35 ans, coureur professionnel depuis 1997 qui participe à son douzième Tour. "On n'a pas pu l'éviter, on s'est encastré les uns dans les autres à 70 km/h. J'ai eu de la chance, j'étais dans une troisième vague, j'ai atterri sur des gars, j'avais des vélos qui me tapaient derrière, des chaînes me sont tombées dessus... Je ne savais plus où j'étais", a raconté l'Ecossais...
En l'absence de Cavendish, piégé par la fameuse chute (encore une fois), et face à un Greipel diminué, le Slovaque Peter Sagan (Liquigas), lui, n’a pas eu besoin d’un final légèrement escarpé pour venir quérir tout en force sa troisième victoire en six étapes – une performance étonnante à l’âge de 22 ans. Comme un éclat de lumière. D’ailleurs, il n'y a pas de hasard, nous avons même retrouvé un peu de soleil pour accompagner l’échappée du jour, partie au km 5 et composée du Néerlandais Karsten Kroon (Saxo Bank), de l'Italien Davide Malacarne (Europcar), de l'Américain Dave Zabriskie (Garmin) et du Belge Romain Zingle (Cofidis). Escapade brisée à 1,3 km du but…
Et à part ça? L’affaire Armstrong continue à faire parler d’elle. Après que quatre (voire cinq) ex-coéquipiers de l’Américain ont témoigné à charge contre leur ancien leader, moyennant une réduction de leur suspension à six mois, le boss a finalement répliqué en utilisant les moyens modernes mis à sa disposition. Lance Armstrong a en effet utilisé son compte Twitter pour dénoncer une «vengeance». Selon le Texan, officiellement accusé de pratiques dopantes par l’Agence antidopage américaine (USADA), ses anciens collègues et coéquipiers n'aurait fait que «dire à l'USADA exactement ce qu'elle voulait entendre... en échange de l'immunité, de l'anonymat et de la possibilité de continuer à participer au plus grand événement cycliste au monde (le Tour de France, NDLR)». Et Armstrong de conclure: «Il n'est pas question ici d'une volonté de l'USADA de vouloir nettoyer le cyclisme, c'est juste un harcèlement ciblé qui pue la vengeance!»
En attendant la chute.
Malgré toutes les histoires de dopage qui remontent à la nuit des temps du cyclisme (les autres sports eux aussi ... ne sont pas vierge de dopage)... les cyslistes montrent un courage exemplaire. Après les tristes footballeurs français ... on ne peut que tirer un coup de chapeau à tous ceux qui font le Tour de France.
RépondreSupprimerBravo Messieurs !