L'Humanité est partenaire depuis onze ans du célèbre festival de musique. Notre fierté.
Depuis sa création par Jean Jaurès, au début d’un siècle qui nous apparaît déjà lointain, l’Humanité, fidèle au serment de ses premiers actes, a toujours conjugué la culture à tous les temps. Oui, la culture comme sel de notre quotidien, comme l’une de nos raisons d’être. Et puisque la musique y tient une place universelle, il nous faut plus que jamais en défendre la singularité et la multiplicité, et aider, partout où nous pouvons agir, à son accès au plus grand nombre. Ne l’oublions jamais. En ces temps de crise terrible où le lien social se délie chaque jour un peu plus, l’accès à la culture (pour tous !) est l’un des enjeux majeurs de civilisation – et surtout cette espèce de «supplément d’âme» que les puissants voudraient conserver à une petite élite fortunée, tandis que les conditions de transmission des savoirs se sont à ce point détériorées qu’elles n’assurent plus le minimum requis…
jeudi 31 mai 2012
mardi 29 mai 2012
Feu social : l'épreuve pour le gouvernement
Le volontarisme affiché par l'équipe de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault se transformera-t-il en actions de combat capables de faire vaciller le monde de la finance ?
«La manière de penser des hommes dépend beaucoup des gens avec qui ils ont à vivre et des tentations qu’ils ont à vaincre.» Pour comprendre une certaine idée du bien commun, beaucoup devraient relire le Discours sur les richesses publié par Rousseau en 1753. Sait-on jamais. Les cyniques du capitalisme ensauvagé (pléonasme) y puiseraient, peut-être, quelques illustrations symboliques, voire quelques leçons de morale auxquelles ils se plaisent à échapper en fuyant dans cette espèce d’obscurité du libéralisme nommée «loi du marché», véritable point aveugle de la financiarisation et de la «loi du chiffre» de nos sociétés. L’actualité des entreprises nous en donne une nouvelle preuve flagrante. Oui, les plans dits sociaux, cachés dans les tiroirs pendant la présidentielle, existaient bel et bien. Et d’une ampleur dramatique…
Nous ne dénoncerons jamais assez l’amoralité des patrons et des banquiers concernés, prédateurs-en-chef au cœur de cette jungle trempée dans la fange de la rentabilité, tous dénués de ce sens prétendument naturel des proportions humaines. Selon les estimations, entre 45 000 et 100 000 emplois seraient menacés, dans tous les secteurs. Un été meurtrier en prévision ?
«La manière de penser des hommes dépend beaucoup des gens avec qui ils ont à vivre et des tentations qu’ils ont à vaincre.» Pour comprendre une certaine idée du bien commun, beaucoup devraient relire le Discours sur les richesses publié par Rousseau en 1753. Sait-on jamais. Les cyniques du capitalisme ensauvagé (pléonasme) y puiseraient, peut-être, quelques illustrations symboliques, voire quelques leçons de morale auxquelles ils se plaisent à échapper en fuyant dans cette espèce d’obscurité du libéralisme nommée «loi du marché», véritable point aveugle de la financiarisation et de la «loi du chiffre» de nos sociétés. L’actualité des entreprises nous en donne une nouvelle preuve flagrante. Oui, les plans dits sociaux, cachés dans les tiroirs pendant la présidentielle, existaient bel et bien. Et d’une ampleur dramatique…
Nous ne dénoncerons jamais assez l’amoralité des patrons et des banquiers concernés, prédateurs-en-chef au cœur de cette jungle trempée dans la fange de la rentabilité, tous dénués de ce sens prétendument naturel des proportions humaines. Selon les estimations, entre 45 000 et 100 000 emplois seraient menacés, dans tous les secteurs. Un été meurtrier en prévision ?
vendredi 25 mai 2012
Conseiller(s): dans les coulisses des cabinets...
L'un part, l'autre arrive. Quand les hommes de l'ombre parlent et se confessent. Jusqu'où ne pas être trop naïfs...
Distance. «Malgré toutes les forces contre nous, tout cela s’est terminé dans un mouchoir de poche, 600 000 voix, et l’affaire pouvait basculer…» Dans un bistrot parisien d’où l’on aperçoit furtivement la rue de Rivoli voisine, un ancien conseiller du Palais tente de se donner des raisons compensatoires. Jusque-là, l’énarque avait divinisé l’ego, la vie, l’argent, le pouvoir, cette sensation de toucher du doigt ce qu’il nommait «l’unité de commande de l’État», avec, au fond des yeux, dès qu’il prenait la parole, même dans l’intimité, ce semblant de hiérarchie dans l’atomisation des individus. Le voici soudain en peine de défouloir, cherchant une oreille attentive et pourquoi pas une lueur de complicité dans la nuit des solitudes – qui ne franchira pas le seuil de la fraternité républicaine. L’atomiseur atomisé. Sonné. Mais visiblement peu inquiet pour son avenir professionnel, puisque, début juin, ce tout frais quadra retrouvera son corps d’origine, la Cour des comptes… Si ce proche d’Henri Guaino reconnaît avoir commencé ses cartons dès avant le second tour de la présidentielle, sachant la partie perdue, il reproche ouvertement, mais pas publiquement, la «stratégie du choc» et la «logique des boucs émissaires» imposées par le Machiavel de l’ombre, Patrick Buisson, autant de manœuvres dans lesquelles se serait «fourvoyé» Nicoléon. Par cette prise de distance pour le moins tardive, notre interlocuteur ne cherche-t-il pas à se donner le beau rôle? «Pas du tout, répond-il. Ce fut une bataille de fond et je suis le premier à reconnaître, hélas!, que c’est sans doute grâce à cette stratégie ultradroitière que nous avons failli déjouer les sondages. Ne vous méprenez pas: la France n’a jamais été aussi à droite qu’en ce moment. Le paradoxe est total. C’est une bombe politique qui explosera un jour ou l’autre.»
«Choc». Pas de hasard. À la faveur de cette discussion serrée, le bloc-noteur en a profité pour re-jeter un œil attentif à l’essai de Naomi Klein, "la Stratégie du choc. La montée d’un capitalisme du désastre", réédité dans la version poche (Babel Éditions). L’essayiste canadienne démontrait comment la mise en œuvre systématique de cette stratégie dite «du choc» par les ultralibéraux de tous les continents, façon Milton Friedman, a consisté à profiter de la fragilité d’une population ou d’un pays pour appliquer des contre-réformes si violentes que tout retour en arrière semble (injustement) impossible.
Distance. «Malgré toutes les forces contre nous, tout cela s’est terminé dans un mouchoir de poche, 600 000 voix, et l’affaire pouvait basculer…» Dans un bistrot parisien d’où l’on aperçoit furtivement la rue de Rivoli voisine, un ancien conseiller du Palais tente de se donner des raisons compensatoires. Jusque-là, l’énarque avait divinisé l’ego, la vie, l’argent, le pouvoir, cette sensation de toucher du doigt ce qu’il nommait «l’unité de commande de l’État», avec, au fond des yeux, dès qu’il prenait la parole, même dans l’intimité, ce semblant de hiérarchie dans l’atomisation des individus. Le voici soudain en peine de défouloir, cherchant une oreille attentive et pourquoi pas une lueur de complicité dans la nuit des solitudes – qui ne franchira pas le seuil de la fraternité républicaine. L’atomiseur atomisé. Sonné. Mais visiblement peu inquiet pour son avenir professionnel, puisque, début juin, ce tout frais quadra retrouvera son corps d’origine, la Cour des comptes… Si ce proche d’Henri Guaino reconnaît avoir commencé ses cartons dès avant le second tour de la présidentielle, sachant la partie perdue, il reproche ouvertement, mais pas publiquement, la «stratégie du choc» et la «logique des boucs émissaires» imposées par le Machiavel de l’ombre, Patrick Buisson, autant de manœuvres dans lesquelles se serait «fourvoyé» Nicoléon. Par cette prise de distance pour le moins tardive, notre interlocuteur ne cherche-t-il pas à se donner le beau rôle? «Pas du tout, répond-il. Ce fut une bataille de fond et je suis le premier à reconnaître, hélas!, que c’est sans doute grâce à cette stratégie ultradroitière que nous avons failli déjouer les sondages. Ne vous méprenez pas: la France n’a jamais été aussi à droite qu’en ce moment. Le paradoxe est total. C’est une bombe politique qui explosera un jour ou l’autre.»
«Choc». Pas de hasard. À la faveur de cette discussion serrée, le bloc-noteur en a profité pour re-jeter un œil attentif à l’essai de Naomi Klein, "la Stratégie du choc. La montée d’un capitalisme du désastre", réédité dans la version poche (Babel Éditions). L’essayiste canadienne démontrait comment la mise en œuvre systématique de cette stratégie dite «du choc» par les ultralibéraux de tous les continents, façon Milton Friedman, a consisté à profiter de la fragilité d’une population ou d’un pays pour appliquer des contre-réformes si violentes que tout retour en arrière semble (injustement) impossible.
samedi 19 mai 2012
Normalité(s): il ne fallait pas sous-estimer François Hollande
Ceux qui ont pris à la légère la volonté et le talent du nouveau président doivent se rendre à l’évidence. Au passage, petit mea-culpa du bloc-noteur...
Intronisation. «François Hollande: président de la République.» Une phrase, qui n’a rien d’interrogative, claque désormais dans le paysage, elle a valeur d’information pour l’Histoire. L’homme, intronisé, a donc arpenté le tapis rouge avant de s’installer sous les ors de cette monarchie élective qui n’en finit pas d’user la République. Il avait endossé les habits; il habite depuis la fonction. «François Hollande: président.» Non, personne ne rêve. La gauche. Une certaine gauche. La gauche de nouveau. Certains se rendent à l’émotion durable, aux grandes heures du passé, à 1936, à 1981, à 1997, ou mieux encore, à l’illusion lyrique d’une nouvelle gouvernance, voire d’un New Deal à la française. N’est pas Roosevelt qui veut. D’autres, plus modestes en diable et calculateurs, chantent déjà la crise sur tous les tons, le «sérieux» en bandoulière et l’«adaptation» pour toute volonté. Et le grand héritage? Pour plus tard. Peut-être. Si l’on peut. Comme l’écrit une amie écrivain et poète: «Le vent, libéré de ses pères, retombe en cendres froides jusqu’à s’abasourdir de silence.»
Solitaire. Puisque partout des mots pullulent ça et là dans l’art français d’«être» en politique, fonctionnant comme autant de graphies pour narrer les destins si peu ordinaires, voici que, à la lecture de ces simples mots, «François Hollande: président de la République», beaucoup semblent étonnés pour ne pas dire plus, éberlués, sidérés par cette réalité-là. Ils sont nombreux à se prendre pour des aigles, mais rien dans leur pelote, pas la moindre trace ou résidu d’Histoire. Ceux qui, par volonté (coupable) ou méconnaissance (impardonnable), ont sous-estimé François Hollande doivent se rendre à l’évidence: par l’exigence modeste d’une élection sans lueur ni franc espoir, l’ex-numéro un du parti socialiste a réussi ce que peu imaginaient possible, maîtriser les épreuves, manoeuvrer avec assez d’intelligence face à la situation du pays et de ses attentes, pour imposer sa philosophie empruntée à Aimé Césaire, «l’espérance lucide». Au fond, cet énarque et ancien magistrat à la Cour des comptes, qui a bâti toute sa carrière au PS sans jamais se voir proposer le moindre ministère, a caressé le rêve d’une victoire en solitaire – ce qu’il a parfaitement embrassée.
Intronisation. «François Hollande: président de la République.» Une phrase, qui n’a rien d’interrogative, claque désormais dans le paysage, elle a valeur d’information pour l’Histoire. L’homme, intronisé, a donc arpenté le tapis rouge avant de s’installer sous les ors de cette monarchie élective qui n’en finit pas d’user la République. Il avait endossé les habits; il habite depuis la fonction. «François Hollande: président.» Non, personne ne rêve. La gauche. Une certaine gauche. La gauche de nouveau. Certains se rendent à l’émotion durable, aux grandes heures du passé, à 1936, à 1981, à 1997, ou mieux encore, à l’illusion lyrique d’une nouvelle gouvernance, voire d’un New Deal à la française. N’est pas Roosevelt qui veut. D’autres, plus modestes en diable et calculateurs, chantent déjà la crise sur tous les tons, le «sérieux» en bandoulière et l’«adaptation» pour toute volonté. Et le grand héritage? Pour plus tard. Peut-être. Si l’on peut. Comme l’écrit une amie écrivain et poète: «Le vent, libéré de ses pères, retombe en cendres froides jusqu’à s’abasourdir de silence.»
Solitaire. Puisque partout des mots pullulent ça et là dans l’art français d’«être» en politique, fonctionnant comme autant de graphies pour narrer les destins si peu ordinaires, voici que, à la lecture de ces simples mots, «François Hollande: président de la République», beaucoup semblent étonnés pour ne pas dire plus, éberlués, sidérés par cette réalité-là. Ils sont nombreux à se prendre pour des aigles, mais rien dans leur pelote, pas la moindre trace ou résidu d’Histoire. Ceux qui, par volonté (coupable) ou méconnaissance (impardonnable), ont sous-estimé François Hollande doivent se rendre à l’évidence: par l’exigence modeste d’une élection sans lueur ni franc espoir, l’ex-numéro un du parti socialiste a réussi ce que peu imaginaient possible, maîtriser les épreuves, manoeuvrer avec assez d’intelligence face à la situation du pays et de ses attentes, pour imposer sa philosophie empruntée à Aimé Césaire, «l’espérance lucide». Au fond, cet énarque et ancien magistrat à la Cour des comptes, qui a bâti toute sa carrière au PS sans jamais se voir proposer le moindre ministère, a caressé le rêve d’une victoire en solitaire – ce qu’il a parfaitement embrassée.
dimanche 13 mai 2012
Lucidité(s): 6 mai, ou l'émotion et la froideur du bloc-noteur...
Hollande a obtenu 51,6% des voix, mais seulement 48,6% des votants. Faut-il ainsi évoquer une «victoire serrée», comme certains l’affirment?
Chapitre. Curieux mélange. Une franche émotion et une certaine froideur. L’émotion: celle d’avoir dégagé le sortant, l’une des conditions indispensables pour ouvrir une brèche dans l’ordo-libéralisme européen, pour nous réoxygéner, bref, pour repenser l’à-venir de la gauche avec apaisement, sur de nouvelles bases. La froideur: celle d’un espoir mesuré qu’il convient de ne pas taire à l’heure où un socialiste revient à l’Élysée, pleinement habité par le cadre des institutions de la Ve République. Pour le dire autrement. Notre immense joie d’avoir mis Nicoléon à terre est quelque peu atténuée, dans des marges qui ne sont pas si faibles, par le profil politique du nouvel élu dont le recentrage est une seconde nature. Cher lecteurs, rassurez-vous néanmoins. Le bloc-noteur, qui n’oublie pas que les Français ont plus dit «au revoir» au passé que «vive le programme du PS», n’a pas boudé son plaisir devant cette page que le peuple français a décidé de tourner. Les nouveaux chapitres sont toujours fascinants, en tant qu’ils portent nécessairement cette part d’inconnue qui permet à l’espoir de vivre. Vous aussi, vous avez eu chaud au cœur sans pourtant sombrer dans l’illusion lyrique observée en mai 81? Tant mieux. La lucidité ne nuira en rien, cette fois, au travail qu’il reste à accomplir pour la gauche de transformation.
Record. Attention toutefois aux fausses pistes interprétatives. Au prétexte que le rejet de Nicoléon a été prépondérant dans le résultat de cette élection, il faudrait minimiser l’ampleur des revendications populaires au moment du changement. Ne nous y trompons pas: ce qui est sorti des urnes est autant le «ouf» de soulagement exprimé place de la Bastille par les «Sarkozy, c’est fini!», que l’attente d’une gauche qui réponde (enfin) aux défis de la période dans un contexte historiquement nouveau.
Chapitre. Curieux mélange. Une franche émotion et une certaine froideur. L’émotion: celle d’avoir dégagé le sortant, l’une des conditions indispensables pour ouvrir une brèche dans l’ordo-libéralisme européen, pour nous réoxygéner, bref, pour repenser l’à-venir de la gauche avec apaisement, sur de nouvelles bases. La froideur: celle d’un espoir mesuré qu’il convient de ne pas taire à l’heure où un socialiste revient à l’Élysée, pleinement habité par le cadre des institutions de la Ve République. Pour le dire autrement. Notre immense joie d’avoir mis Nicoléon à terre est quelque peu atténuée, dans des marges qui ne sont pas si faibles, par le profil politique du nouvel élu dont le recentrage est une seconde nature. Cher lecteurs, rassurez-vous néanmoins. Le bloc-noteur, qui n’oublie pas que les Français ont plus dit «au revoir» au passé que «vive le programme du PS», n’a pas boudé son plaisir devant cette page que le peuple français a décidé de tourner. Les nouveaux chapitres sont toujours fascinants, en tant qu’ils portent nécessairement cette part d’inconnue qui permet à l’espoir de vivre. Vous aussi, vous avez eu chaud au cœur sans pourtant sombrer dans l’illusion lyrique observée en mai 81? Tant mieux. La lucidité ne nuira en rien, cette fois, au travail qu’il reste à accomplir pour la gauche de transformation.
Record. Attention toutefois aux fausses pistes interprétatives. Au prétexte que le rejet de Nicoléon a été prépondérant dans le résultat de cette élection, il faudrait minimiser l’ampleur des revendications populaires au moment du changement. Ne nous y trompons pas: ce qui est sorti des urnes est autant le «ouf» de soulagement exprimé place de la Bastille par les «Sarkozy, c’est fini!», que l’attente d’une gauche qui réponde (enfin) aux défis de la période dans un contexte historiquement nouveau.
jeudi 10 mai 2012
Second tour de la présidentielle: vote de classe ?
70% des ouvriers ont voté à gauche le 6 mai 2012. Mieux, l’ex-prince-président n’est majoritaire que chez ceux gagnant plus de 4 000 euros par mois...
Dans l’épaisseur du temps-long politique, les invariants historiques nous enseignent une donnée élémentaire: ceux qui vivent et travaillent dans les lieux de violence protéiforme du capitalisme redécouvrent, un jour ou l’autre, quelques vérités de classe, pour ne pas dire leurs valeurs de classe. Après cinq années d’une France à l’haleine fétide, où tant d’argent, tant de voyous en smoking, tant d’impudence et de grossièreté ont caractérisé toute la Sarkozye du haut en bas de l’appareil d’État et financier, les enseignements du second tour de la présidentielle laissent apparaître «des coupures sociologiques traditionnelles». Lisez: l’expression d’une sorte de vote de classe… La gauche est en effet redevenue majoritaire au sein des «couches populaires», ainsi nommées par la médiacratie. Le peuple a comme remis les pendules à l’heure, paraphant l’échec de Sarkozy de fédérer les plus modestes autour de ses thématiques ultra-droitières du «vrai travail». Ainsi, 70% des ouvriers ont voté à gauche dimanche. Mieux, l’ex-prince-président n’est majoritaire que chez ceux gagnant plus de 4 000 euros par mois. Tout un symbole.
Dans l’épaisseur du temps-long politique, les invariants historiques nous enseignent une donnée élémentaire: ceux qui vivent et travaillent dans les lieux de violence protéiforme du capitalisme redécouvrent, un jour ou l’autre, quelques vérités de classe, pour ne pas dire leurs valeurs de classe. Après cinq années d’une France à l’haleine fétide, où tant d’argent, tant de voyous en smoking, tant d’impudence et de grossièreté ont caractérisé toute la Sarkozye du haut en bas de l’appareil d’État et financier, les enseignements du second tour de la présidentielle laissent apparaître «des coupures sociologiques traditionnelles». Lisez: l’expression d’une sorte de vote de classe… La gauche est en effet redevenue majoritaire au sein des «couches populaires», ainsi nommées par la médiacratie. Le peuple a comme remis les pendules à l’heure, paraphant l’échec de Sarkozy de fédérer les plus modestes autour de ses thématiques ultra-droitières du «vrai travail». Ainsi, 70% des ouvriers ont voté à gauche dimanche. Mieux, l’ex-prince-président n’est majoritaire que chez ceux gagnant plus de 4 000 euros par mois. Tout un symbole.
vendredi 4 mai 2012
Rouge(s) : pourquoi il faut voter François Hollande
Avec le fils, dans une manifestation, à la sortie d'un cinoche... Voici venue l'heure du vote utile. Le seul vote utile du 6 mai 2012 !
Scène I. Café en terrasse, près de la Comédie-Française, à Paris. Grisaille sur les pavés. Passants pressés. Et puis.
– Dis, papa, tu vas voter François Hollande, dimanche?
– Oui. Et ce geste ne se discute même pas une seconde.
– Tu n’as pas toujours voté socialo au 2e tour d’une élection…
– En effet. Mais les élections ne sont pas toutes comparables. Là, l’affaire est trop grave, trop sérieuse pour s’amuser à passer à côté de ses responsabilités.
– Tu veux parler des cinq années écoulées?
– Non seulement Nicoléon a trahi la droite gaulliste, mais il a enfoncé presque toutes les digues qui séparait la droite «classique» de l’extrême droite. Il y a encore un an ou deux, quand il claironnait «liberté, égalité, fraternité!» j’avais l’impression qu’il pensait «travail, famille, patrie». Depuis quelques semaines, le néopétainisme est son pain quotidien.
– Donc, tu ne regrettes pas la ''une'' de l’Huma où vous l’avez comparé au Maréchal?
– Ah non, au contraire! Nous avons visé juste et au bon moment.
– Tu as vu qu’il a dit que cette une était une «honte»? Il a même réclamé des «excuses» de votre part…
– Cette ''une'' n’est pas une honte mais notre honneur. Quant aux excuses, il peut les attendre…Franchement, imagine, s’il est réélu, ce que pourrait devenir la droite dans quelques semaines. Y penser me fait frémir d’horreur.
– Quoi, toi, tu as peur?
Scène I. Café en terrasse, près de la Comédie-Française, à Paris. Grisaille sur les pavés. Passants pressés. Et puis.
– Dis, papa, tu vas voter François Hollande, dimanche?
– Oui. Et ce geste ne se discute même pas une seconde.
– Tu n’as pas toujours voté socialo au 2e tour d’une élection…
– En effet. Mais les élections ne sont pas toutes comparables. Là, l’affaire est trop grave, trop sérieuse pour s’amuser à passer à côté de ses responsabilités.
– Tu veux parler des cinq années écoulées?
– Non seulement Nicoléon a trahi la droite gaulliste, mais il a enfoncé presque toutes les digues qui séparait la droite «classique» de l’extrême droite. Il y a encore un an ou deux, quand il claironnait «liberté, égalité, fraternité!» j’avais l’impression qu’il pensait «travail, famille, patrie». Depuis quelques semaines, le néopétainisme est son pain quotidien.
– Donc, tu ne regrettes pas la ''une'' de l’Huma où vous l’avez comparé au Maréchal?
– Ah non, au contraire! Nous avons visé juste et au bon moment.
– Tu as vu qu’il a dit que cette une était une «honte»? Il a même réclamé des «excuses» de votre part…
– Cette ''une'' n’est pas une honte mais notre honneur. Quant aux excuses, il peut les attendre…Franchement, imagine, s’il est réélu, ce que pourrait devenir la droite dans quelques semaines. Y penser me fait frémir d’horreur.
– Quoi, toi, tu as peur?