L’arrivé dans la «moyenne montagne», sur le Tour, est une autre manière de dire que «les choses sérieuses» ont enfin commencé. Ou du moins qu’elles devaient commencer… Disputée sous une pluie intermittente qui ne lâche plus les suiveurs depuis la Bretagne, la 8e étape, ce samedi 9 juillet, nous a rappelé une leçon exemplaire de la grande histoire du Tour depuis quelques années : rien ne sert d’imaginer monts et merveilles, mieux vaut attendre avant de rêver à des scenarios fous. Ce samedi, donc, ce fut un petit cours de résistance adressé aux nuls. Autant pour la victoire d'étape que pour le Maillot Jaune.
Leçon numéro un. Pour la première fois depuis le départ de Vendée, une échappée a – enfin – eu raison des armadas déchaînées du peloton. Le jeune Portugais Rui Alberto Faria Da Costa (Movistar), en a profité pour déjouer tous les pronostics et l’emporter à Super-Besse, résistant à Philippe Gilbert et à un peloton dépeuplé par le profil de l’étape. L'échappée de neuf coureurs (avec Riblon, Zandio, Engels, El Fares, Zingle, Van Garderen, Gautier et Kolobnev) où le Portugais s'était glissé dès les premiers kilomètres semblait pourtant en sursis quand BMC et Astana ont accéléré en tête du peloton dans les 50 derniers kilomètres. Autant dire que l’escapade paraissait même totalement condamné quand le vieux brigand d’Alexandre Vinokourov (Astana), parti en quête d’un maillot jaune à 25 km du but et pourquoi pas d’un doublé, revint sur les talons des fuyards, en débordant quelques-uns.
Rui Alberto Faria Da Costa. |
Leçon numéro trois. Jusqu’à quelques encablures de la montée finale, tout le monde croyait qu’Alexandre Vinokourov décrocherait le paletot jaune – «le dernier rêve de ma carrière», dit-il sans rire. C’était sans compter sur le retour tonitruant de l'avant-garde du peloton. Philippe Gilbert y déploya sa hargne, avec, sur son porte-bagage, Alberto Contador, les frères Schleck et Cadel Evans, incapables de s’attaquer vraiment. Que ceux qui avaient prédit le contraire lèvent le doigt ! Sans parler de Thor Hushovd... Au matin, pas un suiveur n’aurait misé son verre de vin du soir sur sa possibilité de conserver son maillot jaune. Grossière erreur. Accroché aux basques de Cadel Evans, le Norvégien a donné une belle preuve de résistance à ceux qui en doutaient.
Leçon numéro quatre. Les coureurs, seuls, décident de la course…
(A plus tard…)
Merci d'avoir écrit après les étapes d'hier et d'aujourd'hui. Pendant le tour, c'est encore plus long de devoir attendre du vendredi au lundi pour retrouver l'Huma et ce serait dommage de n'avoir pas un beau récit pour chacune des étapes de ces jours-ci, alors que la route s'élève.
RépondreSupprimerMerci aussi de continuer à dire le dopage tel qu'il est, en rappelant des faits et en faisant des liens, en le faisant comprendre dans toute sa réalité plutôt que d'alterner comme tant d'autres silence faussement naïf et cris d'indignation assourdissants. C'est cette intelligence qui nous permet de continuer à apprécier le Tour de France.
Au fond, c'est presque normal de trouver cela dans un journal communiste, non ? Merci en tout cas.