Avant la montée vers le Plateau de Beille, samedi 16 juillet, le triple vainqueur s’est un peu épanché sur ses contre-performances. Ce vendredi, victoire de Hushovd devant deux Français...
Depuis Lourdes (Hautes-Pyrénées).
Contador veut la gloire et un nouveau trophée. Pour l’heure il a évité le gibet. Il n’est pas en rage. Juste circonspect. Et, tenez-vous bien, plutôt serein... Ainsi se montre-t-il, du moins, depuis sa «légère» défaillance au sommet de Luz-Ardiden, jeudi, où il a de nouveau concédé des poignées de secondes aux autres principaux favoris et, surtout, montré une insuffisance physique dans les derniers hectomètres. Pourtant, au soir de cette étape, le triple vainqueur expliquait: «Dans la dernière montée, j’ai vu les frères Schleck qui se parlaient entre eux. J’ai entendu qu’ils allaient jouer leur carte. Frank s’est lancé sans doute parce qu’il se sentait fort. J’ai préféré rester prudent. Sur la fin, lorsque les autres ont accéléré, je ne n’ai pas pu y aller. Je ne sentais pas au mieux mes jambes et je n’avais plus mon meilleur coup de pédale. C’est sans doute aussi parce que j’avais développé un braquet un peu trop grand au début du col.»
Contre toute attente, Alberto Contador ajoutait aussitôt: «Je reste satisfait.» Le croyez-vous? Pas nous. Néanmoins, le tentant du titre poursuivait par ces mots: «Aujourd’hui, surtout dans le final, ce sont simplement les conséquences de mes chutes qui m’ont fait un peu décrocher. J’irai de mieux en mieux au fil des jours.» Aussi incroyable que cela puisse paraître, le patron des Saxo Bank, Bjarne Riis, pense à peu près la même chose et soutient son leader: «On ne va pas tirer non plus trop de conclusions après cette première étape de montagne. Il n’était pas forcément bien sur la fin mais je veux rester optimiste. Bien sûr, c’est toujours un peu inquiétant lorsqu’on perdu temps et qu’on est là pour gagner le Tour. Ces chutes en début de Tour ne lui ont pas forcément arrangé les choses. J’espère que ça va aller mieux dans les jours qui viennent. D’ailleurs, je suis sûr qu’il ne peut que s’améliorer car le Tour est encore long et personne n’a prouvé qu’il dominait nettement la situation.»
Mais ce n’est pas tout. Même son frère Fran, qui traîne toujours dans les hôtels de l’équipe Saxo Bank, confiait par exemple: «Il n’y a que dans les 500 derniers mètres qu’il a ressenti de la fatigue et qu’il a préféré lever le pied. Il m’a dit qu’il se sentait parfaitement bien dans la montée du Tourmalet et même pendant une bonne partie de l’ascension de Luz-Ardiden. D’ailleurs, il a même pensé attaquer à un moment. Je suis sûr que ça va aller de mieux en mieux puisqu’il me l’a dit. J’ai une confiance aveugle en lui et je sais ce dont il est capable lorsqu’il a un but. Il n’est pas de ceux qui se rendent facilement.» A la question: Alberto Contador a-t-il déjà perdu le Tour?, le suiveur hésite et ne sait plus quoi penser. A la question: peut-il renverser la tendance?, le suiveur reste tout aussi dubitatif. Face aux frères Schleck (et si Frank était le plus fort des deux cette année?), à Cadel Evans, à Ivan Basso et même face à Damiano Cunego, l’Espagnol semble pour l’instant très loin de son aisance habituelle. Réponse, samedi soir au Plateau de Beille…
D’autant que sur le Tour, comme chacun le sait, tout peut arriver. La preuve: ce vendredi 15 juillet à Lourdes (ça ne s’invente pas), malgré le franchissement de l’Aubisque (HC, 16,4 km à 7,1%) et de deux autres cols, c’est le sprinter-rouleur norvégien Thor Hushovd (Garmin), champion du monde, qui l’a emporté, se jouant de deux Français, Jérémy Roy (FdJ), héros du jour, et David Moncoutié (Cofidis), toujours aussi dilettante… Savoir quérir sa part de gloire et de trophées n'a rien de simple. A ce propos: Thomas Voeckler (Europcar) est toujours en jaune. Et il ne reste qu'une seule étape dans le Pyrénées...
(A plus tard…)
Pour une fois, Jalabert a raison : Moncoutié a roulé comme un imbécile. Il a offert la victoire à Hushovd, c'est vraiment n'importe quoi...
RépondreSupprimerAu vu de ce qu'il s'est passé jusqu'à présent, si Contador revenait et boutait les Schleck ou Cadel Evans, sur que ce serait grâce à ses "compléments alimentaires" .
RépondreSupprimerEt au vu de ce qui s'est passé jusqu'à présent, si les favoris continuent comme ça à se regarder, c'est Voeckler qui va gagner le Tour. Ca serait pas beau, ça !
RépondreSupprimerMerci à JED de maintenir le blog vivant, en plus de tout ce qu'il fait par ailleurs!!! Mention spéciale pour ses papiers du Tour publiés dans l'Huma : un régal absolu. Merci, merci.
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