Dans cette opération de début de vente à la découpe, les propriétaires de Carrefour espèrent tirer entre 3 et 4 milliards d’euros. Mais, pas de méprise. Carrefour, en tant que tel, ne percevra rien de ce pactole, qui alimentera exclusivement la holding commune au duo Arnault-Bazin. Bref, un joli bas de laine, symbole d’une ultrafinanciarisation des modes de gestion mis au service de la seule rentabilité… D’où l’extrême colère des syndicalistes, réunis hier en marge de l’AG. L’un d’eux résumait la situation : «Le gros problème chez Carrefour, ce sont les actionnaires, deux financiers qui rendent impossible la mise en œuvre d’une stratégie de reconquête efficace et qui n’ont qu’un objectif, retrouver leur mise de départ…» Avec la cession de DIA, que la plupart des observateurs considèrent comme une aberration financière et stratégique, les salariés s’inquiètent légitimement de l’avenir de leur société. Alors qu’en 2010, le groupe affichait encore près de 400 millions d’euros de bénéfices net pour un chiffre d’affaires de 90 milliards, près de 10.000 salariés sur 76.000 ont été sacrifiés en trois ans dans les seuls hypers. Depuis des mois, jamais la tension sociale n’a atteint un tel degré d’incandescence au sein de l’entreprise, où se sont multipliés les arrêts de travail pour des augmentations de salaires… À ce propos. Le patron Lars Olofsson a touché l’an dernier 2,6 millions d’euros de salaire et 900.000 euros en stock-options. Et vous savez quoi ? Il y a quelques jours, la justice a déclaré Carrefour Hypermarchés «coupable» de «paiement par un employeur de salaire inférieur au minimum mensuel garanti»… Cherchez l’erreur.
[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 22 juin 2011.]
(A plus tard...)
Idem chez Go sport en ce moment ou la grève gagne du terrain
RépondreSupprimerIl va bien falloir un jour se souvenir qu'avant les chiffres il y a eu les êtres humains...il va aussi falloir que ces monstreuses machines à broyer l'homme que sont ces dirigeants, ces actionnaires se souviennent qu'ils sont des humains avant d'être des fossoyeurs destructeurs d'emploi au service du dieu (sans majuscule rime avec crépuscule) FRIC...heureusement qu'il reste des syndicalistes (héros des temps modernes) au service de ceux qui tentent de survivre dans cette guerre économique qui fait rage depuis des décennies...un mauvais film? non, la réalité quotidienne de millions d'êtres humains au CARREFOUR de la précarité et du rejet....PAT
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