lundi 12 juillet 2010

Tour : pendant ce temps-là, «l’affaire» Armstrong…

«Dites-moi si j'ai raté quelque chose et je répondrai…» L’autre soir, Lance Armstrong avait l’âme plutôt mélancolique, mais, ne vous méprenez pas, ce soudain penchant de vieux briscard tout en orgueil rentré, n’avait rien à voir avec sa déroute sur les pentes du col de La Ramaz. Non, ce dont parlait le septuple vainqueur de la Grande Boucle avait de nouveau à voir avec les casseroles qui tintent derrière chacune de ses pédalées. A l'évidence, cette pression pèse des tonnes sur sa roue arrière de pré-quarantenaire...

Une nouvelle fois mis en cause, il y a quarante huit heures, dans les colonnes du Wall Street Journal, le Texan a été sommé de s’expliquer, encore et encore… Pas content, Lance, à la lecture de cet article affirmant que l'enquête présumée de la justice américaine sur des accusations de dopage avançait «très rapidement» désormais. Estimant qu'aucune nouvelle information ne venait étayer les attaques répétées de Floyd Landis, Armstrong a joué la redite, visiblement lassé par les micros qui se tendent autant sur ses difficultés sur le vélo que sur les coulisses de ses exploits passés: «Comme je l'ai déjà dit, c'est comme une bouteille de lait qui a tourné. Une gorgée et on sait que c'est mauvais. Pas la peine de boire le reste. Ce que l'on a, c'est un journal supposé respectable qui se répète.» (Traduction littérale.)

Mais Armstrong ne fait pas à lui seul l’actualité autour des accusations de Landis. Voici que l’ancien patron de l’Union cycliste international (UCI), Hein Verbruggen, fait un retour sur le devant de la scène pour le moins surprenant. Non content d’être la cible de tout l’entourage d’Armstrong et de ses amis influents (ça fait du monde), Landis aurait également subi des intimidations par mails de la part de Verbruggen, si l’on en croit le New York Daily News. «Vous ne méritez plus la moindre attention si ce n'est éventuellement celle de psychiatres», pourrait-on lire dans le dernier en date, signé «HV».

Quelques semaines plus tôt, Landis s'était vu adresser un courrier de la part d'un avocat de Verbruggen lui demandant de se rétracter après avoir accusé l'ancien président de l’UCI d'avoir accepté un don de 100.000 dollars venant d'Armstrong, et d'avoir occulté un contrôle positif du septuple vainqueur de la Grande Boucle. «Je vous somme de retirer votre propos immédiatement. La présente injonction vous est adressée pour éviter d'autres dommages», pouvait-on lire dans ce courrier. Problème: l'UCI a depuis reconnu l'existence du don en question…

Mais revenons à «l’affaire» Landis. Selon le Wall Street Journal, décidément en pointe, plusieurs coureurs seraient dorénavant prêts à collaborer avec la Food and Drugs Administration (FDA), qui mène une partie de l’enquête. Rappelons que Landis, contrôlé positif après sa victoire dans le Tour de France 2006, accuse nommément Armstrong d'avoir mis en place, avec son manager Johan Bruyneel, un système de dopage organisé du temps de ses victoires.

D’après le journal new yorkais, qui ne cite pas de source, George Hincapie (présent sur le Tour cette année avec l'équipe BMC et qui a accompagné Armstrong dans ses sept victoires du Tour) serait prêt à collaborer avec la justice américaine dès fin juillet. De même, Tyler Hamilton, équipier d'Armstrong entre 1995 et 2001, contrôlé positif deux fois durant sa carrière, affirme dans un courrier électronique que, lui aussi, coopérera avec les enquêteurs. Le Wall Street Journal l’affirme : d'autres anciens équipiers d'Armstrong auraient déjà été entendus.

Réaction de Timothy Herman, l’avocat d’Armstrong: «Des ordures, encore des ordures.» Panique à bord ou fermeté d’usage ? En sus de l'enquête fédérale présumée, les agences antidopages nationales poursuivent leurs investigations à la demande de l'Union cycliste internationale (UCI) et de l'Agence mondiale antidopage (AMA). Les Etats-Unis attendent le retour du héros déchu de pied ferme…

(A plus tard…)

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