Si l’on en croit Le Point de cette semaine, qui réalise un long portrait de la nouvelle ministre des Sports, Rama Yade, le président Nicolas Sarkozy aurait longuement évoqué le Tour de France lors du Conseil des ministres du 1er juillet. Sujet à l’ordre du jour ? Le dopage ? Les préparations médicales des uns et des autres ? Le passeport biologique, peut-être ? Voire les insuffisances coupables des contrôleurs de l’Union cycliste internationale (UCI) ? Ou encore les silences actuels du groupe Amaury, pour le moins conciliant avec les instances dirigeantes depuis des mois ?
Rien de tout cela. Notre Nicoléon, déjà drapé dans le jaune de juillet, plus prosaïque que jamais, aurait longuement déclaré sa passion de Lance Armstrong, avec lequel, vous le savez désormais, il a eu plusieurs longues conversations téléphoniques depuis novembre dernier, acceptant avec fierté, au nom de la France, l’idée de son retour sur les routes de la Grande Boucle… une espèce de "feu vert" accordé en notre nom au septuple vainqueur...
Revenons à notre Conseil des ministres. Qu’aurait donc dit Sarko ? Ceci : « J’ai de l’admiration pour Armstrong. Ce sont les élites qui le détestent, mais les élites n’ont rien compris. Quand on atteint ce degré de popularité et de performance, ce n’est plus du sport, c’est de la culture ! »
La ministre de la Santé, de la Jeunesse et des sports, Roselyne Bachelot, qui a osé tancer l’équipe Astana la semaine passée, était-elle présente à ce Conseil des ministres, ou distraite, ou au contraire voulait-elle montrer de l’indépendance vis-à-vis de la tutelle élyséenne, comme pour imprimer sa marque, son style ? Allez savoir. Peut-être ne s’agit-il que d’un jeu de rôle entre les uns et les autres, après tout. L'une sortant le fouet. L'autre avouant son idôlatrie primaire...
Toujours est-il que Nicoléon ne s’était pas arrêté là, ce fameux jour. Selon Le Point, il aurait rajouté : « On accuse Armstrong d’être dopé, mais Astérix a bu une petite potion et tout le monde l’adore… » Où vont se nicher les complexes d'infériorité physique, quand même…
Fraîchement nommée secrétaire d’Etat chargée des Sports, Rama Yade sait à quoi s’attendre. Quand elle était aux Droits de l’Homme, elle devait scrupuleusement éviter de prononcer les noms de certains pays. Là, c’est pareil. Si elle évoque le nom d’Armstrong, il lui faudra mesurer ses propos, sous peine de grosse fâcherie avec le chef.
Avec lui, on ne plaisante pas avec les héros de fiction...
A plus tard…
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