Chers internautes, avez-vous idée de ce qu’est réellement une salle de presse sur les routes du Tour de France ? Longtemps mythifiées par Antoine Blondin, qui, il est vrai, y souffrait beaucoup chaque soir pour rendre son papier à l’heure et en bonne et due forme, les salles de presse n’ont évidemment qu’un lointain rapport avec ce qu’elles étaient il y a trente ou quarante ans… encore que. Les Palais des Congrès de nos grandes villes de province sont souvent réquisitionnés, avec clim et buffet à volonté (sauf à Monaco, cherchez l’erreur). Mais il y a des exceptions, disons plus « champêtres », qui nous rappellent assez souvent que le suiveur doit rester proche des réalités du peuple et, comme il se doit, transpirer comme le citoyen ordinaire. Ce fut le cas aujourd’hui… vive l’abolition des privilèges !
Dans le paquet-cadeau hérité par les villes, qui paient à prix d’or le privilège d’organiser une arrivée d’étape du Tour, leur incombe l’obligation (heureusement) d’accueillir dans les meilleures conditions des centaines de journalistes de la presse écrite (auquel il convient d’ajouter les journalistes radios et télés, qui, par commodité, travaillent eux tout à-côté de la ligne d’arrivée dans des zones techniques spécialement conçues).
Côté salle de presse, ce soir, à Brignoles, pas moins de 450 places étaient ainsi disponibles dans le Complexe sportif dit « du Vabre », situé à 800 mètres de la ligne d’arrivée où le Britannique Cavendish l’a emporté. Une espèce de gymnase inondé de chaleur (40°). Où se mêlaient toutes les odeurs possibles et imaginables. Où les images de France Télévision défilaient en boucle au son ahurissant des commentateurs. Et où, merci les sponsors (quelle horreur), deux immenses frigos nous permettaient de nous servir gratuitement en eau minérale (des petites bouteilles de Vittel qui tombaient plus vite que la vitesse d’approvisionnement).
Qui dit salle de presse, dit lieu évidemment tenu à l’écart des populations locales : barrières et gardes en tout genre oeuvrent avec sévérité, une vraie ville dans la ville. A l’intérieur de ce gymnase, des dizaines de tréteaux alignés et des chaises (pour le coup trop basses pour les travailleurs ne bénéficiant pas d’une taille de géant, suivez mon regard) faisaient l’affaire. Et le Tour était joué ! Autour de nous, chaque jour recommencé, circulent en permanence les très nombreux salariés d’ASO, qui, de mains de maîtres, distribuent des milliers de communiqués, de feuilles de résultats et autres informations indispensables à la bonne compréhension de la course… et de la sécurité de la course.
Jouxtant la salle de presse, la « permanence » du Tour accueille tous les services jusque fort tard. Des commissaires de course à l’hébergement, en passant par un immense car de « reprographie » pour imprimer chaque jour des tonnes de papier, ou encore la direction du Tour (les patrons ont des espaces réservés), des dizaines de personnes mettent de l’huile dans les rouages de ce grand barnum ambulant. Allez, un petit secret en passant : des médecins sont même disponibles pour tous les suiveurs, en cas de besoin uniquement, et certainement pas pour améliorer leurs performances… enfin à ma connaissance.
Pour la bonne bouche. Dans le cahier des charges, les villes se doivent désormais (depuis trois-quatre ans) de nourrir les journalistes. Ainsi, un buffet est dressé dès 11h30 chaque jour non loin de la salle de presse. Mets locaux et breuvages du terroir y sont souvent présentés. A midi, c’était huitres de Hyères, charcuterie, salade de tomate au pistou, ratatouille froide, fromages de chèvre, fruits, fraises (fabuleuses), café… Même si rien n’est plus tout à fait comme avant, le Tour de France sans gastronomie ne serait plus le Tour de France. L’ancien chroniqueur de l’Huma Abel Michéa ne m’aurait pas démenti !
A plus tard…
J'avoue que je n'ai pas l'habitude de lire l'Humanité, mais là les premiers articles sont passionnants, écrits dans un style libre et direct ! Allez, je vais suivre le tour ici !
RépondreSupprimerEmmanuel
Pas de chance, la météo est caniculaire, en ce moment, en Provence !
RépondreSupprimervous lire est un plaisir cher Jean-Emmanuel Ducoin, sur papier ou sur écran. Continuez ainsi !
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