Périodiquement, de nouvelles substances prennent le relais. Bernard Thévenet, dans une interview qu’il donne au journaliste de l'Equipe Pierre Chany en 1978, y va de son couplet intime et admet, lui le double-vainqueur du Tour (1975-1977), qu’il n’a pas résisté aux charmes vénéneux de la cortisone, qui rend les coureurs bronchiteux et bouffis (combien en avons-nous vu…).
La même année, le Français Jacques Esclassan est le premier coureur déclaré positif au stéroïdes anabolisants. Toujours en 1978, le Tour connaît son premier grand scandale de dopage : Michel Pollentier est mis hors course au sommet de l’étape reine de l’Alpe-d’Huez, quelques minutes à peine après avoir endossé le maillot jaune. Flagrant délit de tricherie lors du contrôle antidopage. Pour « pisser » dans le flacon médical, le Belge avait utilisé une poire plaquée contre son aisselle contenant une autre urine « propre » qui n’était pas la sienne...
Pour une fois, cette pratique fréquente s’était révélée improductive et… trop voyante. Les officiels avaient surtout décidé de frapper un grand coup. Au plus grand étonnement du Belge, qui avouera quelques années plus tard : « J’ai été totalement surpris que le contrôleur vienne vérifier sous mon maillot. On le faisait souvent, et ils nous voyaient. Sauf que ce jour-là, ils voulaient faire un exemple… »
De temps en temps, bien qu’elles soient régulièrement en retard d’une guerre, les institutions, sportives ou d’Etat, prennent un petit avantage sur le sur-armement médical toujours à la hausse. Avantage hélas vite grignoté par des affairistes marchands de mort – surtout les médecins et les patrons d’équipes – désireux d’améliorer les performances de leurs salariés-coureurs dont les émoluments, sous l’influence des années frics symbolisées par l’arrivée de Bernard Tapie à la tête d’une équipe (La Vie Claire), deviennent mirobolants.
A plus tard...
Bonjour et merci pour cette chronique décapante et responsable qui montre les liens organiques entre sport et argent...
RépondreSupprimerJe suis une passionnée du Tour de France depuis les duels ANQUETIL POULIDOR et par ce sport qui m'a aidée après une attaque de poliomyélite il y a 47 ans
Pourriez vous monsieur DUCOIN nous en dire un peu plus :
- sur ces jeunes coureurs -Brice FELLIU et d'autres qui se montrent et/ou gagnent sur leur parcours personnel ; ce sont certainement des contre exemples médiatiques du ROBOLANCE,
- sur les revenus avérés quand on gagne une étape, un maillot vert blanc jaune ou à pois et sur les retombées financières immédiates pour l'équipe
Tout cela remettrait en prespective un sport très dur dont on sait qu'il faut se soigner mais se surcharger de produits dopants c'est se mentir à soi même et ce n'est pas une valeur que je partage
D'avance merci
Françoise MARTIN