Le virus contamine, se propage, tue. Tandis que le bilan s’aggrave et que la France retient son souffle, l’évolution de la situation nous laisse peu de doute en vérité. N’en déplaise à certains ministres, qui prônent le travail des salariés dans des secteurs non indispensables à la gestion de l’urgence sanitaire, l’intensification du confinement des populations – premier rempart – semble inévitable. Étonnons-nous, plutôt, que l’exécutif ne l’ait pas encore annoncée, sachant que pas moins de 45% d’employés poursuivent toujours leurs activités dans des domaines non essentiels au fonctionnement du pays dans les circonstances actuelles. Qu’attendent les employeurs? Et qu’attend le gouvernement pour annoncer la prise en charge du maintien des rémunérations, partout où cela est nécessaire? Souvenons-nous des paroles du chef de l’État: «Quoi qu’il en coûte.»
Face aux atermoiements du pouvoir, traversés que nous sommes par le fracas des informations, nous avons tous, chaque jour, des nouvelles d’amis ou de proches, de voisins en difficulté. L’écoute, l’attention, la bienveillance, l’entraide redeviennent ainsi une éthique structurante qui lie et noue les citoyens entre eux. Tous les maillons de cette chaîne s’avèrent indispensables au vivre-ensemble, au bien commun. Ce n’est pas un vain mot: solidarité. Être juste, en ces heures de peurs individuelles et/ou de lucidité collective, consiste à respecter la dignité de chaque personne en considérant chacun à une égale valeur à tout autre. Y penser nous élève. L’appliquer dit notre humanité.
Cet appel à la solidarité, suivie de manière considérable, ne suffira pas à soulager le plus grand nombre, singulièrement les plus démunis. Les associations caritatives, en crise depuis longtemps, appellent au secours. Dans de nombreux endroits, comme une évidence, des mairies progressistes sont en première ligne. Elles montrent l’exemple, démultiplient les initiatives, les aides, les repas, l’assistance, etc. Si l’épidémie provoque un frein brutal à nos activités, il serait irresponsable, par les temps qui courent, qu’elle amenuise nos engagements. Il y a des moments dans la vie où l’essentiel ne se devine plus, il se voit…
[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 24 mars 2020.]
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