mercredi 19 avril 2017

La visée...


Ne lâchons rien aux éditocrates et aux chiens de garde qui trouvent Jean-Luc Mélenchon «totalitaire» de vouloir convoquer une Assemblée constituante pour rompre définitivement avec la monarchie présidentielle.

Que le temps passe vite… à J-3, tandis que personne ne se risquerait à prédire dès aujourd’hui quel sera l’ordre d’arrivée entre les quatre candidats dont vous connaissez les noms, nous savons que la démesure du combat des dernières heures ne doit pas nous abandonner, surtout si près du but, sachant que ce qui semblait impossible nous apparaît désormais clairement à portée de vote et de conviction. Nous le savons d’autant plus que, à l’image des dix derniers jours, la campagne de haine, de calomnies, de caricatures et de mensonges qui s’abat en tirs nourris sur Jean-Luc Mélenchon ne s’estompera qu’à la toute fin de la campagne officielle – et encore! Après avoir été affublé de tout et son contraire à longueur d’antennes et de tribunes publiques, voici maintenant le candidat des Insoumis, des communistes et de tant d’autres accusé de velléité «totalitaire». Face à des propos si affligeants, gardons – et chérissons – notre sang-froid. Cultivons l’intelligence des circonstances. Bref, ne lâchons rien aux éditocrates et aux chiens de garde qui trouvent «totalitaire» de vouloir convoquer une Assemblée constituante pour rompre définitivement avec la monarchie présidentielle. Passons… Hier, même l’ineffable Laurent Joffrin a osé écrire que Jean-Luc Mélenchon sombrait en pleine doctrine molletiste. Vous avez bien lu: Mélenchon comparé à Guy Mollet ! Rigolons, chers lecteurs, pouffons même de bon cœur, le rire étant parfois le plus efficace des mépris…

Cette stratégie du dénigrement permanent – vieille comme le monde des idées – cache mal en vérité l’état de panique provoqué par la percée du candidat et l’incroyable dynamique observée autour des idées fortes de son programme, le seul à porter l’ambitieux projet de lancer le processus d’un changement d’existence et de sortir des crises accumulées (sociale, économique, politique, morale, etc.). Si la peur a changé de camp, autant se le dire néanmoins : accompagner simplement ce vent porteur, qui souffle déjà sur les origines d’un nouvel à-venir, peut ne pas suffire. Autour de nous, autour de vous, il reste trois jours de luttes de tous les instants pour que l’espoir se transforme en une réalité qui «fasse société». Nous parlons là d’une visée qui dépasse chacun d’entre nous.

[EDITORIAL publié dans l’Humanité du 20 avril 2017.]

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