lundi 30 janvier 2017

Maturation en cours...

Après la primaire socialiste, voyons bien le phénomène de maturation en cours et à quel point cela donne du crédit et de la force à ceux, tous ceux, qui ont construit des contenus alternatifs crédibles et donnent de la cohérence, depuis longtemps, à ce qu’ils proposent.
 
On pensera ce qu’on voudra de Benoît Hamon et de la primaire, dont il vient de sortir large vainqueur, mais au moins une chose est sûre désormais. L’instinct de survie «de gauche» des militants socialistes nous dit quelque chose d’assez fondamental sur le moment politique. Et singulièrement sur le peuple de gauche lui-même. Car cette victoire, aussi inattendue pouvait-elle paraître il y a deux mois encore, marque non seulement une volonté de rupture brutale avec le hollandisme et le vallsisme, mais, surtout, elle installe dans le débat plus global des propositions supplémentaires pour une véritable alternative. Analysons donc la situation au plus près de sa réalité et mesurons le chemin parcouru au fil du quinquennat. Si ce vote est une bonne nouvelle pour la gauche tout entière, allons déjà plus loin. Au cœur de ce grand chamboule-tout, que Jean-Luc Mélenchon nomme à juste titre le «dégagisme», il nous reste prioritairement à observer ce qui constitue sans doute la principale leçon des dernières semaines: le besoin de vraie gauche est là, tellement là que beaucoup de libéraux de droite comme de gôche prennent peur. Ils doivent pourtant s’habituer à l’idée. La gauche de transformation sociale pèse beaucoup plus lourd que certains ne l’imaginaient. Peut-être nous-mêmes, c’est dire…
 
Voyons bien le phénomène de maturation en cours et à quel point cela donne du crédit et de la force à ceux, tous ceux, qui ont construit des contenus alternatifs crédibles et donnent de la cohérence, depuis longtemps, à ce qu’ils proposent. Malgré les railleries de toute la médiacratie et le mépris de classe des ordo-libéraux, cette bataille d’idées ne vient pas de nulle part. Elle a labouré en profondeur la société et la primaire socialiste n’en est qu’une expression complémentaire. La défaite cuisante du libéralisme au sein même du PS ouvre un nouveau chapitre de débats en profondeur dont l’issue reste incertaine. Mais la gauche républicaine et sociale est bien vivante. Comme est vivant le peuple de gauche, qui ne veut plus entendre parler ni de «trahisons» ni de «renoncements». 
 
[EDITORIAL publié dans l’Humanité du 31 janvier 2017.]

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire