Quand Macron-la-finance, dans son premier meeting de campagne, confond charisme et hurlements.
Que dit l'hystérie verbale ? |
Nous n’irons pas jusqu’à prétendre que le trader sommeille sous l’homme. En revanche, nous savons que sous le projet politique, mâtiné d’oraison funèbre pour le socialisme, nous apparaît clairement l’ambition d’une société de type capitaliste décrispé, où l’argent et la réussite par l’argent deviennent valeur cardinale. Il y a du Tapie chez lui, en plus classieux, en plus éduqué.
«Googlisation». Vous clamerez, et vous aurez raison, que nous étions déjà informés sur le profil de l’éphémère conseiller de Normal Ier. Souvenons-nous. Dans l’exercice de sa fonction à la tête de l’économie française, l’une des administrations les plus régaliennes qui soient, Macron-la-finance possédait déjà une double singularité. D’abord et avant tout, il se prenait pour ce qu’il n’était pas : un ministre de gauche. Ensuite, autant l’admettre, il regardait le peuple de gauche comme Tintin au Congo, avec mépris et défiance. Avec lui, la «libre parole», qualifiée de «moderne», avait déjà l’apparence non pas des trahisons –que peut-il trahir d’une famille dont il n’est pas membre?– mais bel et bien d’une forme de condescendance nourrie à l’acide financier. S’il veut «façonner le capitalisme à l’image de nos ambitions», il tente de porter l’habit du «progressiste» mais souhaite néanmoins abolir les 35 heures, en finir avec le statut de la fonction publique («plus adapté au monde tel qu’il va», «un statut plus justifiable», déclare-t-il) et, bien sûr, libéraliser à tout va l’économie française pour «l’adapter à la globalisation», etc. Là où un homme authentiquement de gauche proposerait prioritairement de réinvestir le champ des idées et des principes fondateurs du pacte républicain et de la citoyenneté afin de sécuriser la situation sociale, Macron-la-finance avance tout le contraire. Ne vient-il pas d’attaquer les syndicats en suggérant que ces derniers faisaient «trop de politique»? Une critique tellement minable qu’on pourrait lui rétorquer que lui, pour le coup, n’en fait pas assez (de politique) en prônant la «googlisation» technocrate des idées. Façon Wall Street.
[BLOC-NOTES publié dans l’Humanité du 16 décembre 2016.]
drareg
RépondreSupprimerLE Lundi, 19 Décembre, 2016 - 12:27
Quand la démocratie devient ici une représentation de grand guignol interprétée et sponsorisée par les représentants de la grande finance, pour faire élire celui qui gouvernera au mieux de leurs intérêts, et là carrément soutenu par un état étranger, on peut s’inquiéter pour le peuple ainsi berné.