Il n’aura pas fallu longtemps à Thibaut Pinot pour apprendre. Deux petites années ont suffi au Franc-Comtois de 24 ans pour se hisser au niveau des meilleurs mondiaux sur ce Tour de France. Dixième place au général de la Grande Boucle 2012, abandon l’année suivante, Pinot a depuis trouvé ses marques. Avec une 4e place au classement général, alors que les Pyrénées s’élèveront dès demain devant ses yeux, il peut espérer encore et plus, vu ses états de «service-grimpeur».
Mais le cabri des Vosges avait jusqu’à ce jour des petits défauts et très peu de penchant à devenir le patron de sa formation FDJ: « Il y a deux ans, il était arrivé sur le Tour en tant que franc-tireur, sans pression », commente Julie, son frère et entraîneur, qui le suit depuis toujours. Les temps ont changé, la pression augmentée, et le garçon a mûri. Ambitieux de nature, ce supplément d’âme qui lui manquait, il est allé se le forger lui-même. A l’issue de l’étape qui arrivait à Risoul, il déclarait: «Je ne suis pas une pince.» Réponse aux attaques répétées de la part des AG2R qui voulaient le déstabiliser dans la descente (son point faible) du col de l’Isoard.
Le garçon, flamboyant dès que la route pointe le ciel en défi, a en effet depuis ses débuts la très mauvaise réputation de détester les retours sur terre, une fois le col franchi. Or même là, il n’est plus le même: «Il a progressé à tous les niveaux, poursuit son frère. Mentalement, il a compris que la rigolade ne faisait pas de lui un leader. Le garçon timide à ses débuts devant les Casar, Roy, Fedrigo, sait dorénavant s’imposer aux autres.» Thibaut Pinot a beaucoup travaillé. Mais il a aussi insisté sur son soi-disant manque d’assurance en descente. Stages de conduite sur glace, d’autres de ski de descente et du VTT, l’ont désinhibé: «Il y avait une grosse part de psychologie. Lorsqu’il tombe l’an dernier sur le Tour, c’est en grande partie à cause de la pression qu’il s’était mis, plus qu’un manque de technique.»
Malgré tout, Thibaut Pinot n’en fait pas une obsession, ni même une maladie. Il préfère continuer à travailler ses qualités de grimpeur, même s’il a sacrifié du temps à son autre dernière lacune, le contre-la-montre. Mais là encore, il est loin d’être «une pince». Sur le dernier Tour de Romandie, il avait terminé dixième sur un circuit vallonné. De quoi voir cette troisième semaine avec ambition: «Hautacam, le fait rêver. Les paysages ressemblent à ceux des Vosges.»
Malgré tout, Thibaut Pinot n’en fait pas une obsession, ni même une maladie. Il préfère continuer à travailler ses qualités de grimpeur, même s’il a sacrifié du temps à son autre dernière lacune, le contre-la-montre. Mais là encore, il est loin d’être «une pince». Sur le dernier Tour de Romandie, il avait terminé dixième sur un circuit vallonné. De quoi voir cette troisième semaine avec ambition: «Hautacam, le fait rêver. Les paysages ressemblent à ceux des Vosges.»
J'aime beaucoup le point de vue de l'Huma sur le Tour . A la fois le Tour m'intéresse et en même temps les questions qu'il suscite sont intéressantes et en un sens révélatrices de la société capitaliste actuelle : exploitation , dopage , médiatisation , représentation . C'est l'occasion de faire le tour de la situation sociale en France .
RépondreSupprimerEnsuite il y a la question de l'écriture sur le Tour . Et là encore le Tour révèle : entre les commentaires veules des journalistes de nos chaînes et publiques ( sic) et l'élévation de la plume à des sommets , le tour inspire en fonction de ce qu'on est .
Je ne sais pas s'il y a déjà eu un article sur JC Pérault mais ça pourrait être intéressant : un ingénieur AREVA 6ème du Tour de France , cela nous ramène un peu à l'époque où les athlètes des JO avaient une vie professionnelle autre que leur discipline , à une époque où l'amateurisme était la règle aux JO ...