Les Français ont au moins une constance dans leur colère qui pourrait nous inciter à une forme d’optimisme, fût-il modeste par les temps qui courent. Qu’on se le dise, ils ne supportent plus les inégalités, quelles qu’elles soient ! Notre sondage exclusif réalisé par l’institut CSA ne laisse aucune place au doute: 84% d’entre eux pensent que «la lutte contre les inégalités» devrait être «prioritaire» ; 90% affirment que «si rien n’est fait» ces inégalités se développeront dans les prochaines années ; et pas moins de 81 % déclarent que «les gouvernements peuvent s’ils le veulent» les réduire... Encore un sondage, diront certains. Attention, pour une fois, de ne pas sous-estimer les résultats de cette enquête singulière. Car dans ce moment si particulier de notre vivre ensemble, où nihilisme et égoïsme semblent dominer les comportements d’une humanité fragmentée, l’aspiration réévaluée à l’égalité n’est franchement pas anodine. Elle est même, avouons-le, plutôt réjouissante.
Nos concitoyens sont donc 84% à vouloir «réformer en profondeur» la société française. Ce n’est pas rien. Mais cette volonté affirmée suffit-elle, pour autant, à ouvrir de nouveaux horizons de résistances et de créativités politiques, en somme, est-elle assez dense, concrète et intellectualisée pour se transformer en conscience de classe émergeant sur un nouveau rapport de forces?
C’était comme si la prévision de Marx devait se réaliser, dans la mesure où il apparaît nécessaire sinon indispensable de sortir du système actuel si l’on veut sauver notre société du désespoir social et du malheur tout court. Sauf que le «si» reste de rigueur, car encore faut-il que les citoyens le veuillent réellement. Pourtant la crise dans laquelle nous sommes plongés creuse le doute sur la viabilité du libéralisme et même du capitalisme en tant que modèle indépassable. Opposer à l’agenda idéologique des puissants la réalité sociale, sa vérité factuelle et ses injustices concrètes apparaît ainsi comme une priorité, un combat d’idées majeur, un engagement absolu. Oui, nous vivons une époque d’involution et de contre-révolution conservatrice, mais ce triste épisode de notre histoire contemporaine n’est pas fatal.
Décréter l’urgence sociale, c’est donc à la fois comprendre, répliquer et inventer de nouvelles dynamiques de rassemblement. Face à des ennemis plus habiles que jamais, notre exigence ne doit pas être aveugle mais consciente, pour dénoncer toutes les manœuvres qui empêcheraient la mobilisation générale sur le front de l’emploi, laissant comme perspective durable celle d’un monde du travail gangrené par le chômage de masse, l’insécurité sociale, la précarité et l’exclusion, la pauvreté et l’incertitude. Nous sommes bien placés pour le savoir, la politisation ne découle souvent que de l’étendue et de l’intensité du mouvement social. Faute d’un sursaut politique populaire venu du pays profond, qui ne confond pas le «ras-le-bol fiscal» avec l’injustice fiscale, ni le «coût du travail» avec le coût du capital, l’avenir qui se dessine serait celui d’une division insupportable – entre chômeurs et actifs, entre jeunes et vieux, entre nationaux et étrangers, etc. –, terreau hélas de toutes les haines et de toutes les soumissions. À force de tourner le dos à la gauche, François Hollande conduit la France dans une impasse et sa traîtrise se double d’une impuissance terrifiante. Voilà pourquoi le Front de gauche appelle les citoyens à participer à une grande marche à Paris le 1er décembre prochain. Pour faire entendre la voix du peuple – celui qui veut agir, celui qui ne renonce pas à ce qu’est vraiment la gauche.
[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 18 novembre 2013.]
non sai -je quel commentaire aparaitre ,mais je salue le foothball .e ce livre .mreci de me voir fumer um pipe ,cigarretes ,non à la vilolence de la police ,e si ,oui a lá vilance de lamalgame des amour pour le peuples .merci à Dieu .daniel kiefer oliveira lage sousa fantinatti
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