samedi 21 juillet 2012

Tour : Wiggins, boss de la Beauce

Le maillot jaune a écrasé l’ultime contre-la-montre, à Chartres, à la veille de l’arrivée sur les Champs-Elysées. Il remporte sa deuxième victoire d’étape... et le Tour.

Wiggins, taillé pour les chronos.
Depuis Chartres (Eure-et-Loir).
Juste une mise au poing… Après les 53,5 kilomètres du contre-la-montre à travers la Beauce, le plus long de l’édition 2012, Bradley Wiggins s’est laissé aller à une expression de libération qu’on ne lui connaissait pas jusqu’à ce jour. Et pas n’importe quelle expression. A peine franchissait-il la ligne d’arrivée, que, rageusement, il dressait son poing ganté vers les airs. Une rage de victoire. Une rage de supériorité. Une rage de satisfaction. Une rage. Tout simplement.

Car le maillot jaune, à 50 km/h de moyenne, a écrasé le temps! Le chronicoeur, qui ne s’en vante pas, avait prédit à ses petits camarades sceptiques de la caravane que l’Anglais profiterait de ce parcours idéal pour remettre les pendules à l’heure et les secondes qui vont avec: une minute et seize secondes pour être précis, l’écart qui le séparait sur la ligne de son poursuivant et coéquipier, Christopher Froome. Ceux qui espéraient une «bataille au sommet» entre les deux Sky sur ce chrono rêvaient beaucoup.
Parti très vite, passé en tête à chaque point intermédiaire, devant Luis Leon Sanchez qui a longtemps possédé le temps de référence, Wiggins n’a pas seulement décroché une nouvelle victoire d’étape dans son domaine de prédilection, il a, surtout, frappé les esprits à la veille d’inscrire le nom d’un Britannique – le premier – au palmarès de la Grande Boucle. Qui osera affirmer, désormais, que Wiggins ne méritait pas la victoire finale, sur un profil d’ensemble taillé pour lui? Au général, il laisse Froome à 3'21'' et Nibali à 6'19''...

Petit conseil aux suiveurs du Tour qui tirent déjà des plans sur les comètes de 2013. Qu’ils ne croient pas trop vite que Wiggins rendra la pareille l’an prochain à son co-équipier Christopher Froome. Du moins se permettra-t-on de douter de l'automaticité du principe. Même Cyrille Guimard se veut d'ailleurs prudent: «Dans le passé, on a pu voir des passages de témoins, c’est vrai. Après, que Wiggins se sacrifie pour Froome l’an prochain, j’attends de voir. Une chose est sûre, les Anglais ont pris le pouvoir.»

Notons que, au classement général, il n’y a eu aujourd’hui qu’un seul événement dans le Top 10. L’Australien Cadel Evans a en effet cédé sa sixième place au général à l’Espagnol Haimar Zubeldia. Loin de ses performances habituelles, l’Australien a déçu ce samedi, 52e avec 5’54’’ secondes de retard sur Wiggins - un monde. Au général, Evans devance ainsi le premier français, Pierre Rolland. Le coureur d’Europcar a, lui, assuré sa huitième place, terminant à la 64e position du jour, à 6'14'' du Britannique, et, tenez-vous bien, il conserve 7 petites secondes d’avance sur le 9e, Brajkovic. L’autre bonne nouvelle côté français concerne Thibaut Pinot. Le jeune coureur de la FDJ (22 ans), 41e du chrono, reste ainsi à la dernière place du Top 10. Une performance d’à-venir, croyez-nous. De quoi pouvoir déjà dire: vivement l’an prochain?

1 commentaire:

  1. froger.bernard.y@orange.fr21 juillet 2012 à 21:20

    Bonsoir Jean-Emmanuel

    Ce soir, j'ai comme chaque jour dans l'huma lu votre chronique sur ce tour de France via le blogg.
    Hélas ce tour 2012 se termine, demain verra tous ces géants de la route prendre Paris à coup de manivelles.
    J'ai été très heureux chaque jour de lire vos chroniques pleines de jolies mots et de poésies.
    Une année sans tour de France que ce sera long.
    Je vous remercie pour les belles pages que vous avez écrites tout au long de ce tour.
    Je vous signale que j'ai participé en 1978 à la première édition de St Etienne la Courneuve ce fut pour moi une très belle épreuve.
    Avec toutes mes amitiés les plus sincères.

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