mardi 11 octobre 2011

Gauche : la course de vitesse...

Alors que le refus de voir l’égalité républicaine à ce point martyrisée ne s'est jamais autant exprimé, le peuple de gauche regarde forcément avec sympathie le score d’Arnaud Montebourg, en tant qu’il ouvre une brèche à l’intérieur du PS.

«Stop à l’austérité. Pour une autre répartition des richesses.» Par ces intitulés, qui à eux seuls recouvrent quelques aspirations fondamentales de notre temps, cinq syndicats ont décidé de mobiliser ce 11 octobre, en privilégiant les actions à l’échelon local. Pas moins de deux cents manifestations annoncées, sans parler des débrayages et autres initiatives au plus près du terrain. Là où les conflits sociaux se multiplient. Là où l’atomisation sociale laboure le cœur vivant de notre pays. Là où le chômage explose,
ruine les familles et pèse sur les consciences… Un goût de vraie rentrée sociale ? Après la mobilisation des enseignants, le 27 septembre, et celle des retraités, le 6 octobre, les responsables de l’intersyndicale (CGT, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires) savent où ils mettent les pieds en osant ce test pour le mouvement social, dans un contexte anxiogène d’austérité et de peurs en l’avenir. Jamais depuis des mois ne s’est exprimé aussi massivement le refus de voir l’égalité républicaine à ce point martyrisée, contournée, dévitalisée, réduite aux coups tordus des financiers, à l’esbroufe et aux blandices audio-télévisuelles de la médiacratie politique !

Même la participation élevée au premier tour de la primaire socialiste, quoi qu’on en pense, en montre la profondeur de champ. Comment rester insensible à cette forme d’expression qui témoigne, même imparfaitement, de l’extraordinaire envie de créer les conditions de la défaite de Sarkozy ? Partout nous sentons le ras-le-bol du peuple et cet irascible souhait de s’en mêler, de ne pas laisser les puissants et les appareils politiques s’arranger entre eux pour préparer une petite alternance bien pépère. D’ailleurs, dans sa frénésie d’en découdre face à un Sarkozy affaibli par son bilan historiquement dramatique, le peuple de gauche regarde forcément avec sympathie le score d’Arnaud Montebourg, en tant qu’il ouvre une brèche à l’intérieur du PS. Mettre au pas les marchés financiers, interdire les licenciements boursiers ou encore transformer radicalement l’Europe (encore un effort !) ne sont-elles pas quelques idées de rupture incontournables pour la gauche d’ici-et-maintenant ? Montebourg lui-même le reconnaît : sans la pression du mouvement social et des citoyens révoltés, ces idées n’auraient pas émergé à ce point dans le débat interne au PS et nous n’aurions sans doute pas entendu parlé de nationalisation des banques ou de création d’emplois à l’éducation nationale... Et maintenant ? Montebourg déclarait la semaine dernière : «Le PS c’est les postes et les carrières. Pas moi.» Inutile de dire que son attitude va être observée à la loupe…

Car nous n’attendons pas monts et merveilles du futur candidat socialiste. Ce que nous savons, par contre, c’est que toutes les aspirations à un véritable changement ouvrent un espace inédit pour le Front de gauche, seul capable d’incarner un espoir global, en bousculant vraiment l’hégémonie du PS et pas seulement à la marge. Et surtout pour en finir avec l’éternel recommencement : une petite espérance suivie d’une grande déception… Ayons de la mémoire. Méfions-nous des périodes de crise pouvant déboucher sur un piège démocratique. Les classes populaires ont parfois toutes les raisons de se détourner d’une gauche dont elles ont le sentiment qu’elle les a trahies. La pire des situations ne serait-elle pas de croire que la gauche peut gagner sans volonté de rupture avec la finance et l’Europe libérale ? L’émergence d’une alternative vraiment de gauche est la condition absolue d’une victoire massive contre la droite dans six mois. Une course de vitesse est engagée.

[EDITORIAL publié dans l'Humanité du 11 octobre 2011.]

(A plus tard...)

10 commentaires:

  1. Monsieur Montebourg n'est pas d'extrème gauche comme le disait Madame Morano hier à" Mot Croisée" ou d'ailleur comme à son habitude elle empêchait les autres de parlés en disant tout et n'importe quoi pourvue que j'embête les autres,vraiment cette femme devrait faire un stage pour qu'elle apprenne les rudiments de la démocratie.Monsieur Montebourg est en phase avec la société de son temps,il n'oublie personne,c'est un programme équilibré pour le bien de tous,et Mélenchon et Montebourg ferait un bon alliage contre les boulimiques de la finance spéculative,qui devraient faire une thérapie pour les soignaient de cette addiction.Le capitalisme est arriver au meilleur de sa mort,et il faut anticiper le plus rapidement possible avant qu'il y est le chaos.

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  2. Les articles des journaux liberaux presentent le moindre desir de changement dans le sens du progres et de la justice sociale comme "des rêveries romantiques " ou des projets nusibles !!
    Les liberaux ne se trompent pas car au moment ou le systeme est en crise , tout changement aussi peu que soit il peut être dangereux et pourrait fonctionner comme une avalanche et entrainer d'autres changements encore plus grand .
    Des changements et des progres qui pourront etre reels pour la majorite des francais et qui seraient alors tres nuisible pour le grand capital.

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  3. Je pense qu'il serait de bon ton de ne pas appeler, ni pour Montebourg, ni pour ségolène Royal, à voter pour l'un ou pour l'autre des candidats. Le risque est grand de fausser cette élection.
    Ce qui est important aujourd'hui c'est de battre Sarkozy, de mettre fin à une politique qui n'engendre que de la misère, des inégalités de plus en plus grandes. Il faut laisser à chacun le choix de celui ou celle qui est, à leurs yeux, le ou la plus apte à battre le président actuel. La démocratie participative doit exister et ce vote en est l'exemple. Alors ne brouillons pas les cartes ! Le peuple est capable de faire le bon choix. Et les résultats prouvent que c'est François Hollande qui est en capacité de battre Sarko. Aujourd'hui ce n'est pas tant sa politique (à laquelle je n'adhère pas totalement) mais sa personnalité qui rentre en ligne de compte. Martine Aubry, bien que plus à gauche, n'inspire pas les français car c'est une femme (et je pense que les français n'ont pas encore suffisamment confiance pour élire une femme - je n'adhère pas à cette idée- , mais elle existe). Pour moi je serais objective car je ne veux plus subir, ni mes prroches les affres de ce gouvernement... La parole au peuple !

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  4. Il est dans la nature du système capitaliste comme Marx et Engels l'ont théorisé (et terrorisé les Bourgeois: un spectre rôde...) d'être le facteur des changements, de ce qu'on appelle aujourd'hui la "crise". Il fait partir Tradition et Nature en fumée...
    Tant que le communisme soviétique menaçait l'Occident les capitalistes s'étaient vus contraints de satisfaire la plupart des revendications du Manifeste, à l'exception de la propriété privée. Ce fut les beaux jours de la social-démocratie.
    Mais les murs et les digues ont cédés. Le PCF est décédé. La social-démocratie en Europe est la seconde grande perdante de la chute du communisme.
    Les capitalistes ont à présent les mains libres pour reconquérir les territoires qui leur avaient échapper notamment dans la zone islamique qui va de l'Afrique jusqu'en Asie.
    Ils vont jusqu'à susciter, exciter des "riots", des rebellions, des "pogroms", des insurrections (comme celle de 2005 en France ou 2011 en Angleterre), des renversements de dictateurs etc...pour étendre leur hégémonie.
    L'Amérique d'OBAMA soi-disant en crise et en déclin n'a pas renoncé à se surarmer. Elle est en train de mettre un bouclier anti-missile sur l'Europe pour se prémunir contre les futures attaques de pays dotés de l'arme atomique.
    Aussi quand on lit quotidiennement dans la presse libérale de gauche que le monde est en train de se libérer du capitalisme, qu'un vent de liberté souffle partout sur la planète, que la démocratie politique gagne du terrain comme en France on est en droit d'être inquiet devant de telles rêveries romantiques. Ou plutôt devant de telles erreurs de jugement politique.
    Au contraire les signes d'un désastre planétaire s'accumulent non plus à la petite échelle de l'Europe des années 1930 mais à celle de la planète errante toute entière.

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  5. Aller voter, pour quoi faire ? Je conçois que d'envoyer un message bien audible et perceptible au potentat élyséen était en soi une raison suffisante pour se rendre à la primaire et procurer une jouissance non dénuée d'intérêt en imaginant le despote découvrir lundi 10 octobre les chiffres de la participation citoyenne. J'admets aussi que la volonté de gauchir le plus possible le PS en optant pour le candidat « le moins à droite » pouvait apparaître comme une alléchante proposition.
    Je ne suis pas convaincu par le prétendu effort de démocratisation des primaires PS qui ne vise qu' à faire émerger le meilleur candidat pour le second tour de la présidentielle, s'assurer le meilleur casting de désignation au détriment du projet. D'ailleurs, n'avaient-ils pas pris toutes les dispositions, par précaution et par réminiscence douloureuse du passé, pour éviter tout débat sur le fond puisque tous les candidats avaient voté le projet au préalable. A partir de là comment les différencier? Sur la personnalité, sur l'efficacité du régime amaigrissant, sur les différences idéologiques dont la ténuité n'échappe à personne.
    Les candidats ont dit et redit, "qu'une fois le vote passé, ils se rassembleraient ".
    Mais alors comment faire pour rassembler les idées d'Hollande, celles de A. Montebourg et celles des autres candidats ? Non, les idées ne se rassembleront pas, ce sont seulement les candidats qui se regrouperont sur le programme soi-disant de gauche du PS.
    En tant que militant du Front de Gauche, puis-je cautionner un programme qui ne veut pas sortir du traité de Lisbonne, qui est en accord avec les recettes libérales du FMI, qui ne veut pas rompre avec les vieilles recettes productivistes du passé, qui ne veut pas briser le diktat imposé par les spadassins de la finance?
    Je persiste malgré tout à croire que les protagonistes n'ont pour projet que la simple alternance à l'ère sarkozyste sans pour autant réfléchir sur les conditions d'une véritable alternative.
    Peut-on être à la fois pour l'application du programme partagé " l'humain d'abord " et être d'accord avec un programme social-libéral ?
    Non la volonté légitime d'en finir avec la parenthèse sarkozyste réactionnaire ne doit pas nous résigner à occulter les débats de fond, à ouvrir le champ des possibles pour s'engager dans une parenthèse alternative de transformation sociale.
    Antony

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  6. Il faut garder l'espoir d'une autre gauche qui est en train d'émerger car nous n'avons plus le choix, la droite est en train de massacrer la République (On en est plus à RF mais à RFFF République du Fric du Flicage et du Fichage) et de martyriser la France...nous sommes acculés, il faut changer de majorité, après on gèrera, il faudra que le Peuple rappelle aux survivants de la gauche Mitterrandienne que -entre autres-leur sectarisme, leur libéralisme, leur esprit clanique et éloigné du terrain - tous défauts communs à gauche/droite -leur ont fait perdre le pouvoir...Mélenchon et Montebourg me rassurent...par leur projet. Attention à l'agressivité (façon Nicoléon/Martine)
    et au langage décalé (façon "casse toi pov' con ou les impétrants d'Arnaud...),
    la communication sera primordiale...Ségolène aurait du savoir que les Français n'aiment plus les perdants...ce qui était possible hier en politique ne l'est plus aujourd'hui, les Français n'ont plus la mémoire courte...PAT

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  7. Montebourg soigne sa carrière, c'est son premier objectif.
    Il vise un poste de ministre avec celui qui a le plus de chance de remporter la primaire, alors il va trinquer avec Hollande.
    Si il est vraiment à gauche, il ne peut pas rester au PS où c'est le grand festival des illusionnistes, fidèles à leur Europe libérale, sans réel engagement pour une autre politique, et surtout sans la volonté de mobiliser les citoyens pour imposer le changement et surtout le réussir.
    Quel que soit son charisme, ce n'est pas un homme qui peut réussir avec un peuple spectateur en attente de bonne parole il faut faire engager les citoyens sur un programme et ça le PS n'en veut surtout pas, il veut garder le mains libres.
    La France ne réussira pas avec un Blair ou un Zappatero.

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  8. Les socialistes ont fait un beau parcours jusqu'au premier tour. Hélas, depuis lundi, le sieur Montebourg est transformé par un 17%. son visage s'est transformé et il devient un personnage imbu de sa personne, se prenant pour une vedette qu'il n'est pas et nommant ses camarades "les impétrants" pour ensuite écrire "chère Martine, cher François", un peu faux jeton non ? Puis après s'être bien fait mousser pendant quelques jours va prendre une bière avec Hollande avec sourires de vainqueurs complices (un peu prématuré peut-être), clins d'œil etc.. Ecœurant. Autant je l'écoutais attentivement pendant les débats, autant à présent c'est un croix dessus. C'est décidé : je vote Martine qui est la seule à ne pas flirter avec des attitudes dégoulinantes.

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  9. Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, a tendu la main aux électeurs d'Arnaud Montebourg, jugeant que le député de Saône-et-Loire était un "jeune lion" qui a fini par "miauler très doucement" en affirmant son soutien à François Hollande.
    "C’est un choix qui doit surprendre beaucoup de ceux qui ont voté pour lui au premier tour" de la primaire PS, a dit M. Laurent, responsable de la coordination de campagne de Jean-Luc Mélenchon (Front de gauche), dans un entretien au JDD.fr. "On le présentait comme le jeune lion qui rugissait très fort, il finit en miaulant très doucement. A ceux qui ont voté Montebourg au premier tour, je leur dis : le seul programme qui reste fidèle à ce que vous avez essayé de dire, c’est celui du Front de gauche. Nous leur tendons la main", lance-t-il.
    Pour le numéro un communiste, "les idées portées par le Front de gauche commencent à rayonner très au-delà de notre électorat et sont en voie d’être majoritaires dans la gauche et le pays. Mettre un coup d’arrêt au pouvoir des marchés financiers est une idée très rassembleuse".
    Sans dire sa préférence pour Martine Aubry, M. Laurent affirme la trouver "combative" et salue le fait qu'elle dise "vouloir se distinguer de la stratégie de rigueur totalement assumée par François Hollande. Mais les mesures qu’elle annonce sont insuffisantes", dit-il.

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  10. Voici les trois mousquetaires aux epees liberales: Hollande, Cope et Sarko...

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